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Déterminants des disparités entre sexes en matière de scolarisation au Tchad

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par Tchouafene Vounki MATCHOKE
Université Yaoundé II, Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) - DESS en Démographie 2006
  

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a) Rapport de masculinité

Tableau 3.1 : Rapport de masculinité par groupe d'âges à l'EDS-II (TCHAD).

Groupes d'âges

Rapports de masculinité (%)

0-4

103

5-9

101

10-14

106

15-19

91

20-24

84

25-29

67

30-34

90

35-39

93

40-44

107

45-49

88

50-54

83

55-59

101

60-64

94

65-69

117

70-74

120

75+

139

Ensemble

96

Source : traitement des données de l'EDS-II (TCHAD)

L'examen des rapports de masculinité révèle des irrégularités notamment dans les groupes 10-14 ans; 40-44 ans; 65-69 ans à 75 ans et plus où l'on note une surestimation de la population masculine par rapport à celle féminine. Par contre, dans les groupes d'âges 15-19 ans à 35-39 ans, 45-49 ans à 50-54 ans et à 60-64 ans, c'est la population féminine qui est surestimée par rapport à celle masculine.

b) Indice Combiné des Nations Unies

Cet indice donne une idée plus précise de la qualité des données sur l'âge et le sexe. Lorsqu'il est inférieur à 20, ces données sont de bonne qualité, lorsqu'il est supérieur à 40, elles sont de mauvaise qualité. S'il est compris entre 20 et 40, l'Indice Combiné des Nations Unies autorise à affirmer que les données sont de qualités douteuses mais acceptables moyennant quelques ajustements.

Dans notre cas, (EDS-II Tchad), il est égal à 59,5. On peut donc affirmer que les données sur l'âge recueillies lors de la Deuxième Enquête démographique et de santé du Tchad sont de mauvaise qualité. Cet état de choses serait dû à la préférence pour certains âges, notamment ceux se terminant par 0 ou 5. L'indice de Whipple permet de vérifier une telle attraction.

c) Indice de Whipple

Son calcul consiste à considérer l'effectif des personnes âgées de 23 à 62 ans, et à calculer la somme des effectifs de ces individus dont les âges se terminent par 0, par 5, par 0 ou 5. Puis, on multiplie la somme des dits effectifs par 10 pour les âges se terminant par 0 ou par 5 et par 5 pour les âges se terminant par 0 ou 5. L'indice de Whipple est le rapport de ce produit à l'effectif total des personnes âgées de 23 à 62 ans. Il varie entre 1 et 5. Lorsqu'il est égal à 1, il n'y a pas de préférence. Lorsqu'il est inférieur à 1, il y a répulsion et il y a attraction lorsqu'il est supérieur à 1.

Tableau 3.2 : Indices de Whipple

INDICES DE WHIPPLE

Sexe des personnes

Ages terminés par 0

Ages terminés par 5

Ages terminés par 0 ou 5

Masculin

2,12

1,91

2,01

Féminin

1,92

1,94

1,93

Ensemble

2,01

1,92

1,60

Source: Traitement des données de l'EDS-II (Tchad)

Le tableau 3.2 ci-dessus, montre qu'il y a une attraction pour les âges se terminant par 0 et pour les âges se terminant par 5 mais l'attraction est plus forte pour les âges se terminant par 0. Les personnes de sexe masculin ont une meilleure préférence pour les âges se terminant par 0 que celles de sexe féminin tandis que ces dernières ont plus de préférences pour les âges se terminant par 5 que les premiers. D'une manière générale, les hommes sont plus attirés par les âges terminés par 0 ou 5 que les femmes. On peut donc conclure que l'une des causes de la mauvaise qualité des données sur l'âge est l'attraction pour les chiffres se terminant par 0 ou 5.

3.2.1.2 Qualité des données sur l'âge des personnes de 6 à 24 ans.

a) Rapports de masculinité

Tableau 3.3 : Rapport de masculinité par âge des enfants de 6 à 24 ans à l'EDS-II (Tchad).

Ages Rapports de masculinité (%)

6 107

7 110

8 95

9 86

10 113

11 113

12 106

13 92

14 104

15 98

16 92

17 84

18 80

19 108

20 71

21 73

22 90

23 102

24 98

Ensemble 97

Source: Traitement des données de l'EDS-II (Tchad)

Le rapport de masculinité de l'ensemble de la population de 6-24 ans indique un équilibre relatif entre l'effectif des garçons et celui des filles c'est-à-dire que cette population comporte à peu près autant de garçons que de filles. Mais il existe des disparités entre les âges. En effet, alors que les effectifs des garçons âgés 7, 10, 11 ans sont surestimés, ceux des filles de 17, 18, 20, 21 ans sont sous-estimés par rapport à ceux des garçons.

Somme toute, la structure des rapports de masculinité fait ressortir des irrégularités dans la répartition par âge et par sexe de la population de 6-24 ans.

b) Evaluation graphique

Figure 3.1 : Répartition des effectifs des filles et garçons de 6-24 ans par âge à l'EDS-II

700

600

500

400

300

200

100

0

6 7 8 9101112131415161718192021222324

Ages des filles

700

600

500

400

300

200

100

0

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 2223 24

Ages des garçons

Les graphiques présentent des courbes aux allures irrégulières indiquant quelques problèmes de mauvaise déclaration de l'âge des enfants de 6-24 ans à l'EDS-II. L'examen des pics montre qu'il y a une attraction pour les âges pairs, quel que soit le sexe de l'enfant. Par contre, les creux sont révélateurs de répulsions pour les âges impairs.

La tendance observée de l'allure du graphique est davantage expliquée par l'allure irrégulière de la courbe des taux de scolarisation par âge des enfants de 6-24 ans, comme l'indique la figure 3.2 ci-dessous.

2000 1800 1600 1400 1200

1000

800

600 400 200

0

15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75+

Groupes d'âges des femmes

350 300 250 200 150 100 50

0

15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75+

Groupes d'âges des hom mes

Figure 3.2: Taux de scolarisation (%) par âge des enfants de 6-24 ans à l'EDS-II

40

20

60

50

30

10

0

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2021 22 2324

Ages des enfants

3.2.1.3 Qualité des données sur l'âge des chefs de ménage

Figure 3.3 : Répartition des effectifs des femmes et hommes chefs de ménage par groupes d'âges quinquennaux à l'EDS-II

La graphique 3.3, courbe représentative des effectifs des femmes et hommes chefs de ménage par groupe d'âges quinquennaux, présente une allure quelque peu régulière pour les femmes chefs de ménage, avec un pic (maximum absolu) au groupe d'âge 40-44 ans et une légère perturbation dans les groupes d'âges 20-24 ans et 25-29 ans. En ce qui concerne les effectifs des hommes chefs de ménage par groupe d'âges quinquennaux, on observe une allure relativement irrégulière avec un pic (maximum absolu) au groupe d'âge 45-49 ans et de légères perturbations dans les groupes d'âges 40-44 ans, 45-49 ans et 50-54 ans d'une part, et dans les groupes d'âges 70-74 ans et 75 ans ou plus d'autre part.

3.2.2 Taux de réponses

Le taux de réponses est la proportion des enquêtés pour lesquels les informations recueillies, ou supposées être recueillies, figurent dans le fichier d'analyse. Faisons remarquer que les données relatives à la survie des parents et à leur présence dans le ménage où vivent les enfants, ont été collectées pour les enfants de moins de 18 ans et concernent dans le cadre de cette étude, les 10018 enfants de 6-17 ans.

A l'exception des variables "lien de parenté avec le chef de ménage" et "survie des parents" qui ont des taux de couverture de 87,7% et 75,7% respectivement, toutes les autres variables ont des taux de couverture supérieurs à 99%, ce qui est satisfaisant. Les variables milieu de résidence, âge du chef de ménage, sexe du chef de ménage, âge des enfants, sexe des enfants, région de résidence, taille du ménage, niveau de vie du ménage et présence d'enfants de moins de 5 ans ont un taux de couverture de 100%.

Tableau 3.4 : Taux de réponses selon les variables utilisées dans l'étude

Taux de couverture

Variables et indicateurs

Effectifs Pourcentage (%)

Fréquentation scolaire 12973 99,2

Niveau d'étude du CM 13054 99,8

Milieu de résidence 13081 100

Age du chef de ménage 13081 100

Sexe du chef de ménage 13081 100

Age des enfants 13081 100

Sexe des enfants 13081 100

Lien de parenté avec le CM 11468 87,7

Région de résidence 13081 100

Taille du ménage 13081 100

Survie des parents 13081 75,7

Niveau de vie du ménage 13081 100

Présence des enfants de -5 ans 13081 100

Source : traitement des données de l'EDS-II (Tchad)

3.2.3 Biais lié à la méthodologie de la collecte

Les données que nous utilisons dans ce travail ne sont pas exemptes de critiques. On peut par exemple, s'interroger sur la pertinence du ménage comme unité d'observation et d'analyse des stratégies familiales en matière de scolarisation alors que les personnes prenant la décision du financement de la scolarisation des enfants ne résident pas nécessairement dans le même ménage notamment en ce qui concerne les ménages éclatés (polygamie) et le phénomène de confiage de enfants. C'est pourquoi, à cet effet, en Afrique, le chef de ménage peut n'être ni décideur, ni payeur de la mise à l'école des enfants qui résident chez lui. Aussi, le manque d'infrastructures scolaires est très souvent cause de l'exode rural des adolescents en vue de la poursuite des études en particulier et dans biens des cas, ils deviennent de facto des chefs de ménage dans leur lieu d'accueil de manière momentanée soit parce qu'ils sont locataires, soit parce qu'ils habitent des résidences universitaires alors du point de vue financement des études, ils dépendent de leurs parents restés dans leur lieu de départ.

Une autre critique est la surestimation de l'effectif des femmes chefs de ménage car, la non scolarisation des conjoints pour cause d'émigration notamment pour l'exode rural ou de polygamie, fait automatiquement de la conjointe un chef de ménage. Or, l'absence physique du mari ne signifie pas absence de prise de décision et non financement de la scolarisation des enfants notamment.

En plus, une analyse en terme de stratégies familiales devrait s'inscrire dans une perspective longitudinale car la réussite scolaire et surtout professionnelle des aînés n'est pas sans influence sur la scolarisation des plus jeunes; or ici nous manipulons des données du moment ne concernant que les individus résidant au sein du ménage, ce qui réduit ainsi la portée de cette analyse.

Conclusion partielle : Ces résultats indiquent qu'en général, la structure des rapports de masculinité permet de douter de la qualité des données sur l'âge et le sexe de la population enquêtée. En effet, l'objectif de l'EDS (recueil d'informations essentiellement sur le niveau de fécondité et de mortalité infantile et juvénile) et son mode d'échantillonnage (avec un accent sur les femmes de 15 à 49 ans) ne permettraient pas une bonne évaluation des rapports de masculinité. L'indice Combiné des Nations Unies calculé, égal à 59,5 ; nous permet d'affirmer que les données sur l'âge recueillies lors de la Deuxième Enquête démographique et de santé du Tchad manquent de précision. Toutefois, tous les biais observés et qui sont liés aux mauvaises déclarations des âges seront minimisés par l'utilisation des deux groupes d'âges 6-14 ans et 15-24 ans dans les analyses.

3.3 MESURE DES VARIABLES

3.3.1 Présentation des Variables de l'étude 3.3.1.1 Variable dépendante

La variable dépendante "fréquentation scolaire" est une variable dichotomique dont les deux modalités sont: (1) fréquente, (2) ne fréquente pas. Elle permet de saisir la fréquentation différentielle des enfants selon leur sexe. Notre population cible est celle âgée de 6 à 24 ans.

3.3.1.2 Variables explicatives et/ou de contrôle

a) Sexe des enfants: C'est le sexe de l'enfant déclaré au moment de l'enquête et comporte les modalités (1) masculin et (2) féminin.

b) Sexe du chef de ménage: c'est le sexe déclaré au moment de l'enquête et comporte les modalités (1) masculin et (2) féminin.

c) Age des enfants: c'est l'âge déclaré par les enfants au moment de l'enquête. Nous distinguerons : les enfants de 6-14 ans et ceux de 15-24 ans.

d) Le lien de parenté avec le chef de ménage: on distingue

(1) : Les enfants du chef de ménage;

(2): Les autres enfants du chef de ménage: ce sont les petits enfants, les gendres, les belles-filles, les soeurs, les belles-soeurs, les frères, les beaux-frères, les enfants sans lien de parenté avec le chef de ménage etc.

e) Age du chef de ménage: L'âge déclaré du chef de ménage varie entre 15 et 95 ans. Nous distinguerons les quatre (4) groupes suivants pour le besoin de l'étude:

(1): Les chefs de ménage âgés de 15-29 ans;

(2): Les chefs de ménage âgés de 30-44 ans;

(3): Les chefs de ménage âgés de 45-59 ans;

(4): Les chefs de ménage âgés de 60 ans et plus.

f) Niveau d'étude du chef de ménage: Nous constituerons trois groupes de chefs de ménage: ceux sans instruction, ceux de niveau primaire et ceux de niveau d'instruction secondaire ou plus.

g) La taile du ménage: La variable taille du ménage comprend les quatre modalités

(1): 1 à 5;

(2): 6 à 8;

(3): 9 à 13;

(4): 14 et plus.

h) Milieu de résidence: La ville de N'Djaména étant très différente des autres villes en matière de scolarisation, il nous paraît utile d'en faire une modalité à part entière. Ainsi, nous distinguons:

(1): N'Djaména;

(2): Autres centres urbains;

(3): Rural.

i) Région de résidence : Cette variable est mesurée par la zone de résidence qui comporte 8 modalités et selon l'EDS-II, elle permet de faire des analyses régionales. On a opéré un regroupement en 3 principales régions du pays (Nord, Centre et Sud) pour des raisons de similitudes des pratiques religieuses, coutumières, linguistiques, et historiques. La région de résidence comporte trois modalités:

(1): Nord;

(2): Centre;

(3): Sud.

j) Survie des parents: Elle est issue du croisement des variables "survie du père" et "survie de la mère", elle permet de distinguer quatre groupes d'enfants:

(1): Orphelins de père et de mère;

(2): Orphelins de père;

(3): Orphelins de mère;

(4): Enfants ayant les deux parents en vie.

k) Niveau de vie du ménage: Elle comporte trois modalités issues des cinq que comporte la variable initiale:

(1): Bas: issu du regroupement des niveaux faibles et très faibles;

(2): Moyen;

(3): Elevé: formé à partir des niveaux élevé et très élevé.

l) Présence d'enfants de moins de cinq ans: Elle comporte deux modalités suivantes:

(1): Aucun enfant;

(2): au moins un enfant.

Tableau 3.5 : Liste des variables et modalités

Sexe

Masculin

Féminin

Sexe

Homme chef de ménage

Enfants du chef de ménage

Lien de parenté avec le CM

Taille

1-5 personnes
6-8 personnes
9-13 personnes
14 personnes et plus

Caractéristiques des ménages

Aucun enfant

Présence des enfants de moins de 5

N'djaména
Autres centres urbains

ans Au moins un

Père et mère en vie

Milieu de résidence

Rural

Nord Centre Sud

Bas Moyen Elevé

Région de résidence

Niveau de vie

Orphelin de père et de mère
Orphelin de père
Orphelin de mère

Survie des parents

Caractéristiques individuelles
des enfants

Autres enfants du ménage

Femme chef de ménage

60 ans et plus

Caractéristiques des chefs de

Secondaire ou plus

Sans instruction
Primaire

ménage

Niveau d'étude

21-24 ans

15-29 ans 30-44 ans 45-59 ans

Age

6-9 ans 10-11 ans 12-14 ans 15-17 ans 18-20 ans

Age

Concepts Variables Modalités

3.4 METHODES D'ANALYSE

A l'aide des différentes variables ci-dessous, nous chercherons à évaluer l'ampleur et tester la persistance des inégalités entre sexes en matière de scolarisation des enfants. Pour cela, l'analyse se fera en deux étapes:une analyse descriptive et une analyse explicative.

· L'analyse descriptive

Nous procéderons à une analyse univariée visant à décrire les modalités de chaque variable à partir des distributions des tableaux de fréquences simples qui nous permettra d'identifier les valeurs aberrantes et variables à recoder.

· L'analyse explicative

Nous ferons une analyse bivariée suivie d'une analyse multivariée.

b) L'analyse bivariée consistera en la mesure du degré d'association entre chaque variable indépendante et la variable dépendante à l'aide du test du Khi-deux, ce qui permettra de rejeter ou non l'hypothèse de signification des deux variables par rapport aux seuils de signification retenus (1%, 5% et 10%) et de décrire la variation de la variable indépendante sur celle dépendante pour voir en réalité laquelle des différentes variables indépendantes contribue le plus à la variation du phénomène étudié qui est la fréquentation scolaire. L'indicateur de mesure des inégalités entre sexes en matière de scolarisation choisi est l'Indice de Parité des Taux de scolarisation IPT (G/F) lorsqu'il s'agit des inégalités sexuelles entre filles et garçons, et IPT (HCM/FCM) lorsqu'il s'agit des inégalités sexuelles entre hommes et femmes chefs de ménage. Il est donné par les formules suivantes:

IPT (G/F) = (TM/TF).

IPT (HCM/FCM)= (THCM/TFCM) où TM et TF désignent respectivement les taux de scolarisation des garçons et des filles; THCM et TFCM désignent ceux des hommes et femmes chefs de ménages.

La position de cet indice par rapport à 1 permet de conclure quant à l'existence ou non de discrimination en faveur d'un sexe ou de l'autre.

c) L'analyse multivariée : Comme le stipule bien Durkheim: « lorsque deux faits sociaux sont en relation et que l'on constate que l'un est la cause de l'autre, il faut se demander si cette association n'est pas due à quelque chose de cachée », c'est dans cette

perspective que s'inscrit l'analyse multivariée. Elle intègre toutes les autres variables dans le but de voir l'effet net de chaque variable indépendante sur la variable dépendante et d'expliquer la variation de cette dernière. Vu la nature dichotomique de notre variable dépendante (fréquente, ne fréquente pas), nous appliquerons la méthode de régression logistique dont l'équation est la suivante :

ß0 + ß1 X 1 + ß2X2 + + ßnXn ), P(Y) étant la probabilité pour un

PYExp

()(

= 1()

-PY

enfant de fréquenter l'école, ß0 la constante du modèle et ßq le coefficient du modèle pour la variable indépendante Xq. Ainsi, les modalités correspondant aux coefficients Exp. (ß) inférieurs à 1 ont une probabilité de fréquentation scolaire inférieure à celle de la modalité de référence et celles relatives aux coefficients Exp. (ß) supérieurs à 1 ont une probabilité supérieure.

Conclusion partielle

Somme toute, il apparaît que les données recueillies au cours de la Deuxième Enquête démographique et de Santé du Tchad (EDS-II) ne sont pas exemptes de critiques. Si les taux de réponses sont relativement satisfaisants, il n'en est pas de même des données sur l'âge de la population enquêtée. Nous espérons que les regroupements par larges classes d'âges pourraient contribuer à résorber ces insuffisances.

Il) ~W4PI'T?E : 4%4L+SE

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4Q)

SCOL4?IS4'TIO%'TCW4qx

Dans ce chapitre, nous essaierons d'évaluer l'ampleur des inégalités entre sexes en matière de scolarisation selon les caractéristiques des enfants, des chefs de ménage, du ménage et de l'offre scolaire. Il s'agira donc de calculer les taux de scolarisation (les effectifs ayant servi au calcul de ces taux se trouvent en annexe) et d'examiner, à l'aide des tableaux croisés, les associations éventuelles entre la variable dépendante et les variables indépendantes et de contrôle. Au chapitre suivant, à l'examen de l'effet combiné des différentes variables sur la fréquentation scolaire, certaines de ces associations pourraient s'avérer fallacieuses. Néanmoins, il nous paraît nécessaire, avant de faire des analyses plus approfondies, de procéder à un survol desdites associations simples entre la variable dépendante et les différentes variables indépendantes et de contrôle.

4.1 VARIATION DIFFERENTIELLE DE LA SCOLARISATION SELON LES CARACTERISTIQUES DES ENFANTS

4.1.1 Scolarisation différentielle selon le sexe et l'âge de l'enfant

Au seuil de 1 %o, le sexe des enfants influence leur scolarisation. En effet, alors qu'il est de 43,2% pour les garçons, le taux de scolarisation des filles n'est que de 26,1%. Ainsi, les garçons ont 2,2 fois plus de chance que les filles d'être scolarisés (tableau 4.1). Mais ces données globales cachent des disparités entre les enfants de 6-14 ans et ceux de 15-24 ans. En effet, les garçons et filles de 6-14 ans ont respectivement des taux de scolarisation de 45,4% et 33,2% tandis que ceux et celles de 15-24 ans ont des taux de scolarisation de 38,9% et 14,6% respectivement. On en déduit que les enfants de 15-24 ans sont moins scolarisés que ceux de

6-14 ans, quel que soit leur sexe et que les inégalités sexuelles sont plus prononcées chez les premiers que chez les seconds. Les garçons de 15-24 ans ont 3,7 fois plus de chance que les filles du même groupe d'âges et les garçons de 6-14 ans ont 1,7 fois plus de chance que leurs homologues filles d'être scolarisés.

Tableau 4.1 : Variation des taux de scolarisation par sexe et indices de parité des taux IPT
(G/F) selon les tranches d'âges à l'EDS-II (2004)

Sexe des enfants Tranche d'âges des enfants

6-14 ans 15-24 ans 6-24 ans

Garçons 45,4 38,9 43,2

Filles 33,2 14,6 26,1

Ensemble 39,4 26,0 34,5

IPT (G/F) 1,4 2,7 1,7

Proba Khi-deux 0,000 0,000 0,000

Source : traitement des données de l'EDS-II (Tchad)

Ainsi, l'âge jouerait en défaveur des filles car plus celles-ci augmentent en âge, moins elles ont de chances de continuer les études (graphique 4.1). Entre 15-24 ans, les filles font l'objet de sollicitations nombreuses notamment pour les travaux domestiques. Ces résultats viennent confirmer ceux de Vreyer (1993), Clevenot et Pilon (1996) faits dans d'autres pays africains. A ces raisons, s'ajoutent des faits historiques relatifs à l'offre des infrastructures scolaires. Les enfants de 15-24 ans sont nés entre 1980 et 1988, périodes à cheval entre les années de troubles sociaux et politiques et le redémarrage du système scolaire. Durant ces années d'instabilité, les investissements en faveur de l'éducation ont été réorientés vers d'autres secteurs jugés prioritaires rendant ainsi le nombre d'établissements largement inférieur à la demande et de localisation géographique éloignée des domiciles. Cet état de faits pousse les parents à retenir les filles à la maison pour des raisons de sécurité et à laisser les garçons parcourir de longues distances. En revanche, les enfants de 6-14 ans sont eux nés entre 1989 et 1997, périodes pendant laquelle on a assisté à une amélioration relative de la situation sociale et politique avec la construction de nombreuses écoles publiques et privées. Cet accroissement relatif de l'offre a contribué à la réduction des inégalités entre filles et garçons de 6-14 ans. Cet héritage historique expliquerait en partie la faiblesse des taux de scolarisation chez les filles de 15-24 ans nées au moment de la précarité des infrastructures scolaires ; ce serait donc un effet de génération comme le montre la figure ci-après :

Figure 4.1 : Taux de scolarisation des enfants par sexe selon les tranches d'âges

50 45 40 35 30 25 20 15 10

5 0

6-14 ans 15-24 ans 6-24 ans
Tranche d'âges

Garçon Filles

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius