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La responsabilité civile du créancier professionnel en matière de sûretés

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par Arnaud Silvère Yansounou
Faculté de droit de La Rochelle - Master II Recherche Droit Privé 2005
  

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II°Partie

La responsabilité civile du créancier professionnel en matière de sûretés, un principe en recul

Par de nombreux subterfuges, le droit positif permettait aux cautions de ne pas honorer leurs engagements vis-à-vis du fournisseur de crédit. Cette protection excessive des cautions instaurait un déséquilibre contractuel auquel il fallait y remédier.

Pour se délier de leurs obligations (faire droit à la demande du créancier solvens), les cautions poursuivies recouraient aussi bien aux règles de la responsabilité civile qu'à des textes spéciaux (les lois du 31 Décembre 1989 et du 01 Août 2003, article 2037 du Code civil).

Depuis 2002, la Cour de cassation, principalement la Chambre commerciale a opéré un mouvement de reflux. Elle se montre beaucoup plus exigeante que par le passé quant aux conditions qui doivent être réunies pour que les emprunteurs et les cautions puissent engager la responsabilité civile du créancier professionnel. Souvent invoquée, la responsabilité du banquier est aujourd'hui rarement admise. La caution doit démontrer que le banquier aurait eu ou pu avoir sur son patrimoine, ses revenus et ses facultés de remboursement raisonnablement prévisibles en l'état du succès escompté de l'opération financée et entreprise par la société emprunteuse des informations que par suite de circonstances exceptionnelles, la caution ignoraient.

La responsabilité du banquier n'a pas disparu pour autant. Elle ne l'est pratiquement qu'à l'égard des cautions profanes ou lorsque les circonstances exceptionnelles sont réunies.

La décision de la Chambre commerciale du 08 Octobre 2002 constitue la première manifestation du recul de la responsabilité civile du banquier.

La deuxième manifestation de ce recul est d'origine législative. Alors que la loi du 01 Août 2003 renforce les droits de la caution en lui permettant de se prévaloir de la disproportion de la garantie, la loi du 26 Juillet 2005 vient limiter les possibilités offertes à la caution en ce qui concerne la mise en jeu de la responsabilité civile du banquier (section1).

La dernière manifestation de ce recul est relative à l'assouplissement de la sanction (section 2). En effet, le choix de la sanction responsabilité civile ou l'allocation de dommages-intérêts paraît plus favorable et moins lourd de conséquences pour le banquier.

Ces évolutions montrent la volonté et la nécessité de laisser le contrat, régulièrement formé, s'exécuter. Il y a aussi une tendance à rétablir le déséquilibre contractuel persistant au détriment de l'établissement de crédit créancier.

Section 1

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