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Le renouveau du contrat de travail

( Télécharger le fichier original )
par Kokou ALEKE
Université de Lomé - DEA Droit privé fondamental 2006
  

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre analyse portant sur le renouveau du contrat de travail, il apparaît que la restauration de la pratique contractuelle dans les relations de travail est ambivalente. Ce renouveau est devenu non seulement un facteur de protection du salarié mais aussi un outil de promotion de l'entreprise et de gestion de la main d'oeuvre.

Le renouveau du contrat de travail est principalement mû par le souci de protéger le salarié. Dans cette perspective, l'introduction des techniques civilistes dans les relations du salariat va permettre à l'employé de mieux s'affirmer en acceptant ou en refusant toute proposition de modification de son contrat. Ce droit du salarié sera mis en oeuvre lorsque la modification envisagée porterait atteinte aux éléments du contrat. Il s'agira des éléments comme la rémunération, la fonction exercée et sous certaines conditions le lieu et la durée du travail. Cette protection offerte par la contractualisation de la relation de travail s'est avérée peu efficace face à la toute puissance de l'employeur.

En effet, le chef d'entreprise utilisera le contrat à des fins stratégiques. Mieux outillé que le salarié, il insérera dans le contrat des clauses destinées à promouvoir l'entreprise. Le salarié vouera par exemple une fidélité à l'entreprise. L'employeur utilisera la logique contractuelle pour rendre plus flexible la gestion du personnel. Des clauses particulières viendront renforcer ses pouvoirs. Ainsi peut-il même contractualiser les motifs de la rupture. Même au-delà de la rupture, le contrat servira à restreindre la liberté du salarié. L'insertion des clauses de non concurrence répond à cette préoccupation.

On se rend compte que les différentes parties en présence, veulent tirer le maximum de profit du contrat. Dans cette confrontation d'intérêts, le contrat à lui seul est insuffisant pour protéger le salarié.

Conscient de ce danger, le législateur togolais est intervenu par des dispositions impératives pour contraindre le chef d'entreprise à plus d'humanisme dans l'usage de sa liberté contractuelle.

A cet effet, l'art. 5 du nouveau code togolais du travail invite les employeurs au respect de l'ordre public social. Ce même code veut limiter les pouvoirs du chef d'entreprise quant à l'instrumentalisation du contrat. La fixation du SMIG et celle de la durée du travail participe à cette entreprise. Enfin la reconnaissance des droits fondamentaux et la promotion des libertés sur les lieux de travail sont un autre pan de l'action du législateur pour protéger le salarié.

Ces efforts sont louables ; cependant ils pèchent en efficacité pour déficit de mesures d'accompagnement.

En effet, plusieurs mesures règlementaires devant permettre une prompte application des textes tardent à être prises. Il serait impérieux pour les autorités du ministère en charge de l'emploi d'inciter les différentes branches d'activité à fixer très rapidement, le montant du SMIG. Cette mesure tant attendue constituerait un minimum de garantie pour le salarié qui ne peut voir sa rémunération en dessous du minimum légal. En outre, la réglementation des heures supplémentaires constituerait un gage de sécurité pour le salarié.

Cette protection sera plus renforcée avec la promotion des droits individuels des salariés. En droit togolais, le législateur s'est limité à l'énumération des droits collectifs. Or, la relation de travail est avant tout une relation individuelle. Il urge alors de donner des moyens de défense au salarié contre les dérives du chef d'entreprise dans l'exercice de ses prérogatives. Pour ce faire, le juge togolais est invité à jouer un rôle essentiel. Ce faisant, le droit d'expression tout comme celui du retrait d'une activité jugée dangereuse pour la sécurité seront consacrés pour le grand bien du salarié.

Enfin, l'Etat togolais se doit de recruter et de former de nouveaux inspecteurs de travail. Ces agents dont la mission consiste en la défense des intérêts des salariés se font rares sur le terrain donnant du coup une totale liberté aux employeurs. Leurs actions les persuaderont du respect des textes dans l'usage de la liberté contractuelle.

Gageons que, dans un avenir proche, les mesures préconisées seront prises en compte pour permettre au contrat de combler ses lacunes quant à la protection du salarié.

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