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Contribution du Patrimoine Culturel au Développement du Système Educatif de la République du Congo : Enseignement des Arts et de l'Artisanat au Musée

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par Samuel Kidiba
Université internationale de Langue Française au Service du Développement Africain à Alexandrie d'Egypte - Etudes Professionnelles Approfondies 1997
  

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Le patrimoine culturel africain dans les collections

françaises et celles d'autres continents

L'art du continent africain a eu beaucoup de noms : art tribal, art primitif, art nègre et art premier. Peu importe l'épithète qu'on lui attribue. Il faut souligner, plutôt, ses formes variées, la dimension religieuse et culturelle, et les différentes oeuvres qui ont fait l'attrait des artistes et collectionneurs européens. Ce fait explique la présence, très marquée, hors d'Afrique, de Musées d'Art africain19(*) :

- Allemagne : quatre. ;

- Australie : un ;

- Belgique : deux ;

- Espagne : un ;

- Etats-Unis : dix ;

- France : treize ;

- Grande-Bretagne : quatre ;

- Italie : deux ;

- Japon : trois ;

- Pays-Bas : quatre ;

- Pologne : un ;

- Portugal : un ;

- Russie : un ;

- Suède : deux ;

- Suisse : cinq.

Pendant notre stage, nous avons eu l'occasion de visiter quatre de ces Musées d'Art africain ; il s'agit : du Musée National des Arts d'Afrique et d'Océanie, du Musée de l'Homme et de la Fondation Dapper à Paris ; et du Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren, à Bruxelles (Belgique).

Comment sont présentés ces objets sortis de leur lointain contexte africain? Jouent -ils leur rôle et leur fonction pour lesquels ils ont été créés? Autant de questions auxquelles on répondrait, tout naturellement, par la négative. En effet, l'oeuvre d'Art ne se crée pas par hasard en Afrique; l'artiste qui la conçoit a toujours une intention derrière la main.

Or, tels qu'ils sont présentés dans les belles vitrines, ces objets ne rendent plus toute la fonction et le rôle qu'ils jouaient dans leurs sociétés d'origine. Car, si les européens, décrètent la Beauté des objets, les africains ont un regard contraire à cela. Cette présentation enlève, à ces oeuvres d'Art, leur portée culturelle. Des européens qui n'ont jamais mis pied en Afrique, leur donnent un sens erroné, selon leur culture.

Ainsi, nous pensons que ces Musées d'Art africain devraient, désormais, changer leur façon de présenter ces objets. La participation des producteurs ou des représentants, si ce n'est des spécialistes, africains, venus d'Afrique, devrait s'imposer pendant les expositions temporaires par exemple. De cette manière, tout le monde, chercheurs africains et ceux des autres continents, aurait la possibilité de reconstituer une histoire de l'art africain ; une histoire que de nombreuses personnes feraient commencer vers 1900-1904. Ces moments donneraient aussi l'occasion au public de mieux lire les productions artistiques africaines. Ils permettraient un regard nouveau qui serait dégagé de toute étiquette ethnique ou ethnologique, limitée et dépassée, que le colonisateur avait de la culture africaine.

C'est avec raison que Yaya Savané s'écrie, parlant de l'exposition Corps sculptés, Corps parés, Corps masqués ; Chefs-d'oeuvre de la Côte-d'Ivoire, tenue aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris, ( 17 octobre - 15 décembre 1989) : « La présentation du patrimoine africain dans le contexte occidental suscite un certain nombre de divergences fondamentales dans le milieu professionnel quand il s'agit surtout de partenaires aux sensibilités et cultures différentes. Présenter la culture de l'autre est une intention noble, voire une initiative à la fois courageuse et heureuse, mais la présenter selon son propre entendement, sa propre perception sans prendre en compte les préoccupations du concerné est une autre démarche qui piège le sujet »20(*).

Ce débat sur Comment présenter les arts africains dans les musées étrangers? est d'un intérêt tout particulier, lorsqu'on sait que les arts premiers ( africain, océanien et d'Amérique précolombienne ), auront un musée à partir du début du XXIème siècle prochain. Le rôle des musées africains d'Afrique est cardinal dans ce nouveau musée.

* 19 Féau E. et Joubert H., op. cit. p. 122.

* 20 Savané Yaya Musée et Patrimoine en Afrique in Bulletin Wamp, 1991, n° 2, p. 3.

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