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Prise en charge de l'état confusionnel aigu (delirium) à l'hôpital général: recommandations pour la pratique clinique

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par Laurent Michaud
Université de Lausanne (Suisse) - Thèse de doctorat 2005
  

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8 CONSENTEMENT ECLAIRE

8.1 RPC

Selon les RPC de l'APA (18), les décisions à prendre dans la prise en charge du patient avec ECA sont souvent complexes en raison des risques associés aux traitements. Ces décisions doivent en outre généralement être prises rapidement en raison de la sévérité de la maladie somatique sous-jacente. Malheureusement, l'ECA affecte de manière intermittente la conscience, l'attention et la cognition ce qui atteint la capacité de décision du patient (c'est à dire la capacité de décision du point de vue du clinicien) et sa compétence décisionnelle (c'est à dire la capacité de décision du point de vue de la loi). La présence d'un ECA n'implique cependant pas forcément que le patient ne peut pas fournir de consentement éclairé. Mais l'évaluation de la capacité et de la compétence décisionnelles implique une évaluation formelle de la compréhension du patient sur les traitements proposés (risques, bénéfices, alternatives) et les conséquences des décisions thérapeutiques. Des recommandations existent pour la prise de décision chez les patients qui ne sont pas en état de fournir un consentement éclairé. Le degré d'urgence d'application d'un traitement, ses risques et ses bénéfices doivent être évalués par le clinicien pour choisir entre les alternatives thérapeutiques. Le consentement présumé peut être considéré dans les situations d'urgence médicale requérant un traitement rapide. Dans les situations non urgentes, le clinicien devrait obtenir un consentement des proches. La consultation des membres de la famille peut être particulièrement utile dans les situations où des interventions à risque faible ou modéré et de bénéfices potentiels équivalents sont envisagées. L'avis d'un autre clinicien est utile pour les décisions impliquant un risque plus grand ou à bénéfices incertains. La consultation d'un administrateur d'hôpital, d'une personne impliquée dans la gestion du risque ou d'un juriste peut aussi permettre de rassurer les membres de la famille et l'équipe sur le fait que des décisions raisonnables vont être prises. Pour les décisions impliquant un plus grand risque ou des désagréments importants pour l'entourage, un médiateur peut être mandaté si le temps à disposition le permet. Dans les cas plus urgents, une audition avec un juge peut être requise. Toutes les évaluations de la capacité/compétence décisionnelles du patient, ainsi que les procédures de décisions et les raisons de l'adoption d'une alternative ou une autre devraient être documentées.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery