5.3.4.4 Olanzapine
Chez les patients de soins intensifs, un essai clinique
randomisé paru en 2004 a comparé l'olanzapine et le
halopéridol dans le traitement de l'ECA aux soins intensifs.
Septante-trois patients ont été inclus dans l'étude, dont
45 avec halopéridol et 29 avec olanzapine. Les deux groupes
étaient comparables en terme de sexe, de type d'admission, de poids, de
type de chirurgie et de score APACHE II (score fonctionnel) ; l'âge
était significativement plus élevé dans le groupe
olanzapine (67.5 vs 62.3). L'efficacité du traitement était
évaluée au moyen du Delirium Index, un instrument de cotation de
la sévérité de l'ECA, les effets extra-pyramidaux au moyen
d'instruments standardisés et validés. Cette évaluation
était faite par des intervenants blindés par rapport à
l'appartenance du patient à l'un ou l'autre groupe. L'olanzapine et le
halopéridol ont montré une amélioration comparable de la
symptomatologie de l'ECA dans les trois premiers jours de traitement. Les
effets extra-pyramidaux étaient inexistants chez les patients
traités par olanzapine et touchaient 6 patients sur 45 dans le groupe
halopéridol, sans qu'une médication antiparkinsonienne ne doive
cependant être introduite.
Tin essai clinique ,contrôlé mais non
randomisé, a été mené. Il comparait 11 patients
traités par olanzapine et 11 autres traités par haloperidol
(314). Le choix du traitement s'est fait en fonction de la
préférence du clinicien. L'évolution de l'ECA était
évaluée à l'aide du Delirium Rating Scale (DRS), un
instrument de cotation de la sévérité de l'ECA, de
manière rétrospective sur la base du dossier. Le temps avant la
réponse maximale était similaire entre les deux groupes (env 7
jours), tout comme la proportion des patients améliorés de
manière marquée ou modérée. Trois des patients
traités par haloperidol ont cependant montré des effets
secondaires extra-pyramidaux et deux ont souffert d'une sédation active,
alors qu'aucun des patients traités par olanzapine n'a
présenté d'effets secondaires. Les auteurs formulaient
également l'hypothèse que les patients avec un ECA plus
sévère seraient traités préférentiellement
par de l'haloperidol, ce qui n'est pas confirmé par les
résultats.
Tine étude prospective descriptive a porté sur
20 patients (médicaux ou chirurgicaux, sans limite d'âge)
souffrant d'ECA diagnostiqué selon le DSM IV et
référés au service de psychiatrie (315). Seules les
personnes qui n'ont pas été traitées par antipsychotiques
précédemment ont été inclues dans l'étude.
Les sujets ont été traités par olanzapine et
l'évolution de l'ECA a été évaluée à
l'aide du DRS. La durée moyenne d'administration d'olanzapine
était de 6.6 +/- 1.6 jours avec une réponse maximale à 3.8
+/- 1.7 jours. Quatorze des 20 patients ont montré une
amélioration marquée de l'ECA après traitement
(évaluée par un cut-off sur le DRS). Les effets secondaires,
extra-pyramidaux ou autres, n'ont pas été évalués
de manière systématique mais aucun patient n'a interrompu sa
participation en raison d'effets indésirables.
Chez les patients oncologiques, une étude prospective
descriptive a étudié 79 patients atteints d'ECA et
référés aux consultants en psychiatrie (124). Le
traitement était évalué au moyen du Memorial Delirium
Assessment Scale (MDAS), instrument de cotation de la
sévérité de l'ECA, au moment du début du traitement
(baseline), puis 2 à 3 jours après (T2) et enfin 4 à 7
jours après (T3). Les patients à qui il était impossible
d'administrer de médicament per os ont été exclus. Le
succès du traitement était défini par un cut-off sur le
MDAS (219). Les effets secondaires ont été documentés de
manière non systématique par les cliniciens en charge des
patients. Septante-six pour-cent des patients participant à cette
étude ont montré une amélioration significative sous
traitement d'olanzapine, avec une diminution constante entre le baseline, le T2
et le T3. Les effets secondaires étaient peu fréquents (3,8% des
patients) et rarement responsables d'un arrêt de traitement ou d'un
changement de posologie. Tine analyse multivariée a également
été effectuée pour identifier des facteurs
prédictifs potentiels d'une bonne ou mauvaise réponse au
traitement par olanzapine. L'âge de plus de 70 ans, la
dissémination au SNC (CNS spread) comme cause de l'ECA et l'ECA de type
hypoactif sont identifiés comme prédictifs d'une mauvaise
réponse à l'olanzapine. A noter qu'on ne peut pas
déterminer si ces variables sont de simples facteurs de mauvais
pronostic de l'ECA où s'ils prédisent vraiment la réponse
au traitement par olanzapine.
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