5.3.3.5 Effets indésirables
Selon les RPC de l'APA (18), les butyrophenones, en
particulier le halopéridol et le dropéridol, sont les
anti-psychotiques les plus sûrs pour l'ECA. Le halopéridol est un
agent bloqueur de la dopamine de forte puissance avec peu ou pas d'effets
anti-cholinergiques, des effets indésirables cardio-vasculaires minimes
et pas de métabolites actifs. Par rapport aux phénothiazines, les
antipsychotiques de forte puissance induisent moins de sédation et
risquent donc moins d'exacerber un ECA. Par rapport au halopéridol, le
dropéridol semble avoir une action plus rapide et une demi-vie plus
courte, mais il est plus sédatif et a un effet hypotensif plus
important. La torsade de pointes a été évoquée au
paragraphe précédent. Des effets indésirables plus rares
des anti-psychotiques sont l'abaissement du seuil épileptique, la
galactorrhée, le syndrome malin des neuroleptiques et des troubles
liés au sevrage (« withdrawal movement disorders »).
5.3.4 Nouveaux anti psychotiques
5.3.4.1 RPC
Les RPC de l'APA (18) notent qu'il y a eu quelques
études de cas sur l'utilisation de rispéridone chez les patients
atteints d'ECA mais qu'aucun essai clinique n'a été publié
sur l'usage de nouveaux antipsychotiques chez les patients souffrant d'ECA. Il
faut relever cependant que leur recherche de littérature s'arrête
en avril 1996, avant la publication des divers articles mentionnés
ici.
5.3.4.2 Articles de revues
Tin article récent a recensé de manière
non systématique les études de cas ou études descriptives
portant sur l'utilisation de nouveaux anti-psychotiques dans le traitement de
l'ECA (312). En conclusion, les auteurs considèrent que l'utilisation
d'anti-psychotiques atypiques en première intention pour le traitement
de l'ECA est une approche raisonnable, le halopéridol étant alors
gardé comme médicament de seconde intention. Parmi, les nouveaux
anti-psychotiques, ils conseillent la rispéridone comme premier choix en
fonction de leur expérience clinique.
5.3.4.3 Etudes portant sur plusieurs substances
Tine étude rétrospective non publiée
comparant l'utilisation de risperidone, d'olanzapine et de quetiapine dans le
traitement de l'ECA est mentionnée dans un article de revue
récent (313). Quinze patients sont traités par risperidone, 5 par
olanzapine, 7 par quetiapine, 9 par une combinaison de neuroleptiques typiques
et atypiques, 9 par halopéridol et 7 par halopéridol en
réserve, l'attribution à l'un ou l'autre traitement étant
laissée à l'appréciation du clinicien. Il n'y a pas de
différence significative sur l'amélioration des symptômes
comportementaux (évalués par un instrument standardisé)
entre les différentes médications. La fréquence de
symptômes extra-pyramidaux est par contre nettement plus
élevée pour le halopéridol (43 à 66%) que pour les
neuroleptiques atypiques (0 à 22%).
De nombreuses études de cas décrivant le
traitement de l'ECA par des nouveaux anti-psychotiques ont été
publiées. Nous avons choisi de ne mentionner ici que les articles
portant sur plusieurs patients. Globalement, les études de cas montrent
une bonne efficacité des nouveaux anti-psychotiques dans le traitement
de l'ECA, et des effets secondaires peu importants.
|