5.3.3.1 Voie d'administration
Les RPC de l'APA (18) évoquent les voies orale,
intra-musculaire ou intra-veineuse. Selon elles, les antipsychotiques
pourraient avoir moins d'effets extra-pyramidaux s'ils sont administrés
par voie intraveineuse.
5.3.3.2 Modes d'administration et posologies
Les RPC de l'APA (18) relèvent qu'il y a eu peu
d'études visant à déterminer la dose optimale
d'antipsychotique dans l'ECA. Sur la base des doses employées dans les
études sur l'ECA, elles proposent de débuter par une dose de 1-2
mg toutes les 2-4 heures, en adaptant à 0.25-0.50 mg toutes les quatre
heures chez la personne âgée. La posologie peut cependant
être augmentée de manière importante chez les patients
sévèrement agités, des doses quotidiennes allant
jusqu'à 500 mg ayant été reportées dans la
littérature (306). Notre recherche de littérature n'a pas
identifié d'études plus récentes s'intéressant
spécifiquement à la dose optimale de halopéridol ou
à des schémas de traitement ; les données qui suivent sont
donc tirées d'opinions d'experts. La plupart des auteurs s'accordent
pour recommander une dose de charge allant de 0.5 à 2.0 mg,
préférentiellement par voie parentérale si le patient se
montre agité (IM ou IV) (120;307;308). Cette dose doit ensuite
être adaptée après 30-60 minutes en fonction de la
réponse clinique pour contrôler éventuellement l'agitation.
(120;307-309). Chez les personnes âgées, la dose de charge doit
être égale à la moitié de celle de l'adulte, tout
comme les doses suivantes (120;308). La dose efficace journalière peut
varier entre 5 et 30 mg (307).
5.3.3.3 Contre-indications
Le compendium suisse des médicaments mentionne les
contre-indications suivantes au traitement par halopéridol :
états comateux, grave dépression toxique du système
nerveux central par l'alcool ou par un inhibiteur central, syndrome
parkinsonien, lésion des noyaux gris centraux ou hypersensibilité
connue à l'un des composants du halopéridol.
5.3.3.4 Précautions
Les RPC de l'APA (18) notent que les médicaments
antipsychotiques peuvent allonger l'intervalle QT et conduire
éventuellement à des torsades de pointes, une fibrillation
ventriculaire et un syndrome de mort subite. Tin ElectroCardioGramme (ECG)
devrait donc être fait avant le traitement et une attention
particulière portée à la longueur du QT. Tin intervalle
dépassant 450 msec ou en augmentation de plus de 25% depuis le dernier
ECG devrait conduire à une consultation cardiologique et à une
réduction des doses ou une interruption de traitement. Les niveaux de
magnésium et de potassium des personnes gravement malades («
critically ill ») devraient par ailleurs être suivis de près,
particulièrement chez celles dont l'intervalle QT dépasse 440
msec, celles qui reçoivent d'autres médicaments susceptibles de
l'allonger et celles qui présentent des troubles
électrolytiques.
Tine littérature abondante s'est par ailleurs
intéressée à la question des torsades de pointes
provoquées par les médicaments antipsychotiques. De deux revues
systématiques récentes (31 0;31 1), il ressort qu'il est
adéquat de ne pas effectuer un ECG chez tous les patients chez qui on
envisage d'introduire un traitement d'halopéridol, mais de se limiter au
patient présentant un risque de base élevé, du point de
vue cardiaque, métabolique ou autre (stress extrême, anorexie
mentale).
Le halopéridol étant métabolisé par
le foie, il convient finalement d'être prudent avec les patients atteints
d'une insuffisance hépatique.
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