5.3 ANTIPSYCHOTIQUES
5.3.1 Généralités
Tine revue systématique éditée dans un
supplément du Current opinion in Psychiatry a examiné
l'efficacité et la sûreté des neuroleptiques de nouvelles
générations (291). Elle a été menée par une
task force de 10 personnes, appuyée par un grand nombre d'experts
internationaux, parmi lesquels ont circulé plusieurs versions. La revue
de littérature n'est pas exhaustive (medline 1980-2000) mais en partie
compensée par le grand nombre d'experts inclus dans la circulation des
différentes moutures. La plus grande partie de la revue traite de la
schizophrénie mais il faut noter des références
intéressantes sur les problèmes de comportements et d'agitation
chez les patients atteins de démence. De manière
générale, les preuves disponibles montrent de manière
forte que les neuroleptiques de seconde génération produisent
moins de symptômes extrapyramidaux, de dyskinésies tardives et
dans la plupart des cas, d'élévation de la prolactine. Ils ont
par contre un risque plus grand de faire prendre du poids et peut-être un
risque d'élévation du sucre, des TG et du cholestérol,
mais les effets en terme de mortalité et de morbidité de ces
troubles ne sont pas connus.
5.3.2 Etudes chez le patient dément
présentant des symptômes comportementaux ou psychotiques.
Le traitement des symptômes comportementaux ou
psychotiques chez le patient dément a été bien
étudié par plusieurs études récentes, qui ont
elles-mêmes été revues systématiquement. Même
s'il s'agit d'une population différente, un certain nombre d'auteurs
écrivant sur l'ECA mentionnent ces travaux et proposent d'en prendre en
compte les conclusions dans la prise en charge de l'ECA, raison pour laquelle
nous nous en faisons également l'écho ici.
5.3.2.1 Revues sytématiques
Plusieurs publications rendent compte de revues
systématiques sur l'usage des nouveaux antipsychotiques dans le
traitement des symptômes comportementaux de la démence (292-294).
Différentes méta-analyse récentes s'intéressant aux
risques de ces médicaments sont traitées plus bas (paragraphe
5.3.2.4) (295-297). La revue parue en 2004 dans le British Medical Journal
(292) est de bonne qualité : elle comprend une large recherche de
littérature, des critères d'inclusion stricts et
l'évaluation des travaux retenus par deux auteurs indépendants.
Dans leur conclusion, les auteurs notent qu'il existe des preuves de faible
niveau que les antipsychotiques atypiques ont une efficacité
légèrement supérieure et un profil d'effets secondaires
plus favorable que les antipsychotiques typiques. La qualité des preuves
ainsi que les graves effets indésirables reportés lors de
l'utilisation des nouveaux antipsychotiques (en particulier les AVC) ne
permettent cependant pas de conseiller leur utilisation systématique.
Les deux autres revues récentes (293;294), de qualité moindre,
vont dans le même sens, en concluant que les antipsychotiques atypiques
semblent être efficaces dans le traitement des symptômes
comportementaux de la démence et avoir un meilleur profil d'effets
secondaires, mais que les preuves ne sont pas suffisantes pour recommander leur
utilisation systématique. Tine revue non systématique s'est par
ailleurs intéressée au même sujet en 1999 (298). Sur la
base de la littérature existante, elle conclut que la rispéridone
à des petites doses (0.5-2 mg par jour) semble être
particulièrement utile dans le traitement de ces symptômes en
raison de ses effets indésirables minimes. Tine autre revue non
systématique récente aboutit aux mêmes conclusions, en
mentionnant également que la rispéridone semble avoir peu
d'effets extra-pyramidaux dans cette population (299).
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