5 DIAGNOSTIC
5.1 RPC
Toutes les RPC disponibles faisant mention du diagnostic (1
8;1 9;23) font référence aux critères du DSM IV (Manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux), édité par
l'American Psychiatric Association (cf Tableau 1, p.5). Ces critères
constituent par ailleurs le << gold standard >> diagnostique pour
la plupart des auteurs qui publient sur l'ECA. Selon le DSM IV, le principal
diagnostic différentiel de l'ECA est la démence, l'enjeu du
diagnostic étant de différencier une démence seule, un ECA
seul et un ECA surajouté à une démence. C'est ce
diagnostic différentiel que reprennent principalement les RPC de l'APA
(18). Elles insistent sur les troubles de la vigilance qui sont au premier plan
chez le patient avec ECA et pas chez le dément, le patient atteint d'ECA
étant également plus alerte et présentant des
symptômes fluctuant au cours de la journée. Pour
différencier ces deux diagnostics, l'anamnèse recueillie
auprès des proches est d'une grande importance.
Pour les RPC de la BGS (20), les diagnostics
différentiels sont la démence, la dépression,
l'hystérie (sa définition n'est pas donnée), la manie et
la schizophrénie. Elles notent qu'une anamnèse recueillie
auprès d'un proche sur le développement et le cours de
l'état confusionnel est essentielle à la distinction entre ECA et
démence (grade III). Elles ajoutent que les tests classiques de la
fonction cognitive ne permettent pas de différencier l'ECA de la
démence. Le facteur le plus important pour cette différence est
une enquête sur l'état du patient avant l'admission, recueillie
auprès de l'entourage. Des tests répétés de la
fonction cognitive peuvent également aider à cette
différenciation (242) (grade IIc).
Comme on l'a vu plus haut, les RPC portant sur la
sédation et les analgésiques chez les patients
hospitalisés aux Soins Intensifs (23) proposent avec un niveau de
recommandation B (<< bonne méthode, résultats
inconsistants, étude contrôlée prospective et
randomisée, hétérogénéité possible
>>) une évaluation de routine chez tous les patients des soins
intensifs, le CAM-ICU (230) étant un outil prometteur pour cette
évaluation. Cette recommandation est à but de dépistage
mais le CAM-ICU est plutôt utilisé comme outil diagnostique.
5.2 REVUES SYSTEMATIQUES
Une revue systématique récente s'est
intéressée au diagnostic et à la prise en charge de l'ECA
chez les personnes âgées (120). La recherche de littérature
est décrite de manière sommaire et les articles identifiés
ne sont pas évalués de manière systématique. Pour
les auteurs de cette revue, le diagnostic différentiel le plus important
est également la démence, qui se caractérise par un lent
déclin cognitif (à explorer avec l'entourage), des patients
alertes. Dans les deux syndromes par contre, les patients sont
désorientés et ont une mauvaise mémoire. Les autres
diagnostics différentiels considérés dans cette revue sont
la dépression, la schizophrénie et les troubles
apparentés, et la manie. Dans ces maladies, les symptômes sont
permanents, le sensorium est habituellement moins perturbé et, s'il y a
délire, il est mieux systématisé. L'orientation et la
mémoire sont par ailleurs moins touchées.
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