5.3 ETUDES
Le diagnostic de l'ECA a été
étudié sur le plan historique en examinant l'évolution des
critères DSM (246). La pertinence et la validité scientifique de
ces critères ont également été questionnée
récemment (247). Les auteurs notent que depuis leur publication,
l'utilité des critères DSM IV n'a pas été
évaluée, non plus que leurs sensibilité et
spécificité. Plus récemment, la spécificité
et le sensibilité des DSM III, III-R et IV et de l'ICD 10 (248;249) ont
été étudiées. Le DSM IV montre une plus grande
sensibilité et une moins grande
spécificité que les versions
précédentes. L'ICD 10 est l'outil le plus spécifique mais
il est problématique chez les patients avec maladie aiguë (puisque
la fluctuation des symptômes ne fait pas partie des critères
obligatoires) et comporte plus de critères ambigus. Tine autre
étude plus ancienne (111) a montré une plus grande
sensibilité du DRM III-R par rapport au DSM III.
Dans une étude déjà mentionnée
(229), on a comparé le diagnostic par un psychiatre (DSM IV) ou par une
infirmière clinicienne utilisant le CAM avec un gold standard
diagnostique déterminé par un consensus entre tous les
intervenants sur la présence ou l'absence des critères DSM IV. Le
diagnostic par CAM montrait une meilleure sensibilité et
spécificité et une meilleure concordance (« agreement
») avec le consensus.
Concernant le diagnostic différentiel, une
étude s'est intéressée aux patients de plus de 60 ans
référés au service de psychiatrie de liaison pour
évaluation et traitement d'un état dépressif (250). Les
auteurs ont recherché un éventuel diagnostic d'ECA en employant
le CAM, le MMSE et un test pour la dépression et ont comparé ce
diagnostic à celui posé par les consultants en psychiatrie de
liaison. Quarante-deux pour-cent des patients référés pour
état dépressif ont un diagnostic d'ECA. Ils ont souvent des
symptômes dépressifs (60% d'humeur abaissée, 68% de
sentiment d'inutilité, 52% de pensées morbides), ce qui confirme
que dépression et état confusionnel partagent une partie de leur
symptomatologie.
5.4 SYNTHESE DE LA LITTERATURE
La référence reconnue dans la
littérature pour le diagnostic de l'ECA est l'application des
critères DSM IV et CIM 10. Leur validité externe n'est toutefois
pas excellente. La CIM 10 est par ailleurs un outil plus spécifique et
moins sensible que le DSM IV. Certains outils sont utiles à l'aide au
diagnostic, ils sont généralement doués d'une grande
sensibilité et d'une moins bonne spécificité. Le CAM (175)
est l'outil le plus utilisé et le mieux étudié pour le
diagnostic de l'ECA.
Les diagnostics différentiels les plus importants de
l'ECA sont la démence, la psychose non organique et la
dépression. La table suivante liste les différences importantes
entre ces syndromes
Critères
|
Etat Confusionnel Aigu
|
De'mence
|
Psychose non organique (par ex. schizophre'nie
|
De'pression
|
Développement
|
Rapide
|
Insidieux
|
Variable
|
Variable, souvent en lien avec des événements de
vie
|
Cours
|
Fluctuant
|
Lente détérioration (mois, années)
|
Variable
|
Assez stable, possible péjoration matinale
|
Conscience et orientation
|
Perturbées
|
Non affectées
avant les derniers stades de la
maladie
|
Généralement non affectées mais
perplexité possible en phase aiguë
|
Généralement non affectées
|
Attention
|
Attention profondément affectée
|
Pas de trouble majeur de l'attention
|
Troubles de l'attention
|
Troubles de l'attention
|
Mémoire
|
Mauvaise
mémoire à court terme
|
Mauvaise mémoire à court terme
|
Mémoire intacte
|
Mémoire intacte
|
Symptômes psychotiques
|
Fréquents
|
Moins fréquents
|
Fréquents, souvent de type paranoïde
|
Peu fréquents, congruents à l'humeur si
|
|
|
|
|
|
présents
|
Psychomotricité
|
Peut être augmentée, diminuée, ou
variable
|
Généralement normale
|
Variable
|
Variable mais le plus fréquemment ralentissement
|
Durée
|
Heures à semaines
|
Mois à années
|
Variable
|
Variable
|
|
|