1 .4.3.2 Autres facteurs
Tin certain nombre d'autres facteurs précipitants ont
été étudiés (contention physique, sonde urinaire,
malnutrition, divers événements iatrogènes examinés
individuellement, douleurs post-opératoires, paramètres de
laboratoire post-opératoires). Plusieurs de ces facteurs ont
été identifiés par une seule étude ; il s'agit de
la quantité de perfusions et transfusions post-opératoire (152),
des douleurs postopératoire (RR 1.2) (177), de l'utilisation d'une sonde
urinaire (150), de la malnutrition (150) et de la contention physique (RR 4.5
(2.7-7.9)) (150). Cette dernière variable a été
étudiée dans une étude de bonne qualité, parue dans
JAMA, où l'ECA était évalué quotidiennement dans la
cohorte de patients. Pour être identifiée comme facteur
précipitant, l'une ou l'autre variable devait avoir été
présente au moins 24 heures avant le diagnostic d'ECA. Dans leurs
commentaires, les auteurs expliquent que la contention physique a
été le plus souvent employée pour empêcher les
patients de tomber du lit (barrières au lit) et pas dans un but
coercitif. Leur hypothèse est que ces barrières favorisaient
l'immobilisation et précipitaient ainsi l'ECA. Les valeurs basses
d'hémoglobine et d'hématocrite post-opératoire ont
finalement été étudiées dans deux études (1
54;1 60), une seule (160) les a identifiées comme facteur
précipitant.
1.4.4 Facteurs intra-opératoires
Les facteurs intra-opératoires ont surtout
été étudiés dans des travaux récents, ce qui
limite le nombre d'études à disposition pour faire des
comparaisons. Différents facteurs ont été analysés
(type d'anesthésie, quantité de sang transfusée, pertes de
sang intra-opératoire, hypotension intra-opératoire, tachycardie
ou bradycardie intra-opératoire). Aucune de ces variables n'a
été identifiée plus d'une fois comme facteur de risque
intra-opératoire indépendant pour l'ECA. Les différentes
variables identifiées par une étude ont été <
infirmées >> par une ou plusieurs autres études. Tin essai
clinique randomisé a par ailleurs été mené pour
comparer l'anesthésie avec ou sans hypotension provoquée (188).
Il n'existe pas de différence significative dans l'incidence de l'ECA
entre les groupes contrôle et intervention.
1.4.5 Facteurs aggravants
En 2001, McCusker a étudié les facteurs
environnementaux pouvant être responsables d'une aggravation de la
sévérité de l'ECA chez la personne âgée
hospitalisée (189). Il s'agit d'une étude de cohorte prospective
qui suit 326 patients avec ECA et 118 patients sans ECA et qui cherche à
identifier des variables responsables d'une aggravation de l'ECA. La cotation
de la sévérité se fait au moyen du Delirium Index (190),
instrument développé par la même équipe que celle
qui présente le travail. Cet instrument n'a pas été
testé dans sa validité par une autre équipe et est moins
bien étudié que le MDAS ou le DRS (cf. paragraphe sur les
instruments de mesure de la sévérité de l'ECA).
Le séjour aux soins intensifs plutôt qu'à
l'étage, le nombre de changements de chambres, l'absence d'horloge ou de
montre, l'absence de lunettes de lecture et la présence de la famille
sont identifiés comme ayant un impact sur la
sévérité de l'ECA dans cette étude. Selon les
auteurs, la variable < Séjour en soins intensifs >> n'est
probablement pas un facteur propre d'aggravation de l'ECA, le séjour aux
SI étant associé à de multiples facteurs confondants
(sévérité de la maladie, médication, absence de
lumière, changements d'équipe, etc.) qui n'ont pas tous
été pris en compte dans l'analyse multivariable. Par ailleurs,
l'identification de la présence de la famille comme facteur aggravant,
qui va à l'encontre des hypothèses des auteurs, est
expliquée par le fait que les soignants sollicitent plus la famille au
moment où le patient va moins bien.
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