CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La recherche d'un travail décent et productif marque
généralement le passage de l'enfance à l'âge adulte.
Pour les jeunes, obtenir un emploi devrait être synonyme
d'indépendance et leur donner la liberté de mener leur vie comme
ils l'entendent. Malheureusement, comme les débouchés sont
insuffisants, des millions de jeunes sont obligés de rester plus
longtemps à la charge de leur famille. Lorsque les liens familiaux sont
rompus ou inexistants, ils (jeunes) risquent de quitter
prématurément l'école et d'être exploités
dans le monde du travail.
Notre étude s'est attachée à expliciter
les raisons de la faible employabilité des jeunes en Côte d'Ivoire
d'une part, et à proposer des stratégies pour rehausser ce niveau
d'employabilité d'autre part.
En effet, dans la première partie de notre
étude, nous sommes arrivés à montrer que :
ü Le niveau d'éducation acquis par le demandeur
d'emploi influence significativement la probabilité de sortir du
chômage ;
ü Le manque d'expérience professionnelle des
jeunes les rend vulnérables sur le marché du travail ;
ü Les offreurs d'emploi sont de plus en plus friands
d'une main d'oeuvre bénéficiant d'une expérience
professionnelle allant de 1 à 5 ans voire plus ;
ü L'insuffisance des résultats des actions des
organismes chargés de l'insertion professionnelle des jeunes rend
difficile l' entrée de ceux-ci sur le marché du travail.
ü L'inefficience du dispositif d'insertion
professionnelle due en partie à des contraintes financières et
institutionnelles, ainsi qu'à une insuffisance de ressources humaines
adéquates participent significativement à une
détérioration de l'employabilité des jeunes.
Concernant la seconde partie, nous retenons que la mise en
place de politiques adéquates et ciblées en faveur de tous les
jeunes est nécessaire dans un monde gagné par la concurrence et
où l'entrée sur le marché du travail relève d'une
gageure.
C'est pendant les années de formation- l'enfance,
l'adolescence et la jeunesse- que se développent les aspects qui
détermineront plus tard les réussites et les échecs de la
vie. C'est pourquoi, il est fondamental de porter la plus grande attention aux
problèmes auxquels se heurtent les jeunes dans le monde du travail et de
leur apporter des solutions qui favorisent leur épanouissement et leur
insertion dans des emplois décents.
Au regard de cet aperçu général de notre
étude sur l'employabilité des jeunes, nous proposons les
recommandations suivantes :
ü Les jeunes ayant difficilement accès au
marché du travail, des réflexions sur la mise en place de
mécanismes favorisant des stages en entreprise est
nécessaire ;
ü La mise en place de politiques valorisant l'image des
métiers jugés peu attractifs s'impose ;
ü La création d'accords entre l'Etat et les
entreprises privées par des politiques de défiscalisation des
entreprises qui en retour assureraient une première expérience
professionnelle aux jeunes serait bénéfique ;
ü Repenser les orientations des jeunes issus de
l'enseignement secondaire pourrait permettre le départ d'une bonne
carrière professionnelle ;
ü Les jeunes se heurtent souvent dans la recherche d'un
emploi parce qu'il leur manque souvent la manière de chercher ; un
suivi plus rapproché dans la recherche d'un emploi pourrait faciliter
leur insertion ;
ü Pour les jeunes déscolarisés la mise sur
pied de projet à Haute Intensité de Main d'oeuvre (HIMO) est
capitale ;
ü Le secteur informel est un gros pourvoyeur de main
d'oeuvre ; le reformer à travers des sessions de formation et
d'apprentissage pour les personnes qui y exercent une activité pourrait
participer de l'amélioration dudit secteur.
ü Redynamiser les structures de promotion des emplois
jeunes (AGEPE, FNS, AGEFOP, FDFP) en mettant à leur disposition les
outils nécessaires (ressources financières, matériels
didactiques, ressources humaines, etc.) pour un meilleur suivi des demandes
à eux adressées et un traitement plus approfondi des questions
liées à l'employabilité.
Cependant d'autres pistes de réflexions peuvent
être abordées concernant :
· Le problème de chômage se posant avec
acuité, si les agents économiques (étudiants, parents
d'élèves) anticipent de plus en plus une rigidité au
niveau de l'insertion professionnelle, toutes choses égales par
ailleurs, ceux-ci pourraient trouver inutile de fréquenter
l'école, de poursuivre les études pour les uns, et pour les
autres d'y amener leur progéniture, puisque le système productif
se prête difficilement à leur absorption et que l'école
n'est pas la seule voie de réussite dans la vie active.
· La revalorisation du secteur informel comme secteur
institutionnalisé
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