4.3.7. Circuit de commercialisation du cacao dans la
zone
Après la libéralisation de la filière
cacao au Cameroun, il existe plusieurs circuits commerciaux par lesquels le
produit atteint la marché international. Dans ces circuits plusieurs
acteurs opèrent dans le marché. Ainsi, la commercialisation est
ouverte aux:
· Commerçants ou acheteurs privés.
· Organisations des producteurs. A cet effet, on voit
renaItre des réseaux de GIC de producteurs plus ou moins
organisés.
· Des coopératives, mais leur présence est
actuellement marginale.
· Les exportateurs et les acheteurs internationaux.
Ces acteurs se situent a des différents stades du
circuit et jouent des roles assez importants pour le fonctionnement de la
filière. La figure ci-dessous présente les différents
acteurs et leur stade d'intervention dans le circuit.
Exportateur
Planteurs
Acheteurs I nternationaux
Exportation
Acheteur international
Collecte locale
GIC/ Union de GIC
Coopérative / Union coopérative
Rabatteurs / Commercants
Planteurs / Prod ucteur
Source : Adaptée de Sherpherd et Farolli (1999) ; Banque
Mondiale (2002)
Figure 6 : Circuit de commercialisation du cacao dans la zone
Les flux physiques des stocks de cacao vont des planteurs ou
producteurs jusqu'aux acheteurs internationaux en transitant par deux
étapes:
· La première étape se situe au niveau de
la collecte locale oU les planteurs ont le libre choix de vendre leur cacao aux
coopératives agricoles, aux groupements d'initiative commune (GIC), aux
rabatteurs ou aux exportateurs, qui assurent la collecte locale du produit.
· La deuxième étape se situe au niveau de
l'exportation. Elle est assurée par les exportateurs a travers les
collecteurs (mandataire), les exportateurs a leur tour sont les fournisseurs
des acheteurs internationaux qui alimentent le marché international. La
chaIne de commercialisation, telle que nous l'avons vue plus haut,
présente très souvent des points de clivage. Les planteurs
peuvent apporter directement leur produit dans les magasins des exportateurs ou
encore dans les magasins des organisations paysannes (Coopératives, GIC)
auxquelles ils appartiennent.
4.3.8. Regulation de l'environnement du secteur cacao au
Cameroun
Pour faire face a la grave crise qui a frappé de plein
fouet l'économie cacaoyère au Cameroun, le gouvernement a
entrepris depuis 1989, avec l'appui des bailleurs de fonds, d'importantes
réformes qui sont traduites par de nombreuses mesures
législatives et réglementaires. Ces reformes ont
été parachevées avec la signature en 1997 des trois textes
réglementaires:
· le décret n° 97/130/PM du 23 mars 1997
réglementant le conditionnement et la commercialisation des fèves
de cacao;
· le décret n° 97/131/PM du 23 mars 1997
réglementant le conditionnement et la commercialisation des cafés
verts;
· le décret n° 97/142 du 25 aoUt 1997
modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°
91/272 du 12juin 1991 portant création de l'Office National du Cacao et
du Café.
Le décret n° 97/130/PM du 23 mars 1997
réglemente le conditionnement et la commercialisation des fèves
de cacao originaires du Cameroun. Il précise par ailleurs les conditions
générales auxquelles doivent répondre les fèves de
cacao destinées a l'exportation, leur conditionnement et le
contrôle de qualité et de l'état phytosanitaire.
Ces trois textes, avec la loi n° 95/11 du 27 juillet
1995 portant organisation du commerce du cacao et du café et son
décret d'application n° 95/674/PM du 15 décembre 1995,
constituent le nouvel environnement réglementaire de la filière
cacao dont les principales caractéristiques sont:
· la promotion des marchés périodiques de
cacao et de café est laissée a l'initiative des producteurs, des
groupements de producteurs et des coopératives, en liaison avec les
acheteurs et exportateurs;
· le contrôle de qualité a l'achat du cacao et
du café est placée sous la responsabilité conjointe de
l'acheteur et du producteur;
· les opérations d'achat de cacao et de
café sont réservées exclusivement aux opérateurs
titulaires d'une carte professionnelle délivrée par le Conseil
Interprofessionnel du Cacao et du Café;
· les acheteurs sont responsables des actes
répréhensibles de leurs mandataires;
· les acheteurs sont tenus de déclarer le premier
lundi de chaque mois a la Préfecture du ressort, leurs achats de cacao
et de café du mois écoulé;
· le fichier des exportateurs est mis a jour chaque
année en début de campagne, pour en extraire les
opérateurs qui n'auraient exercé aucune activité pendant
deux campagnes consécutives;
· le contrôle de la qualité a l'exportation
est confié aux sociétés privées.
Ces reformes ont pour objectifs majeurs d'améliorer la
rentabilité des filières par la réduction des charges de
commercialisation d'une part, et la promotion d'une meilleure
répartition des taches entre l'Etat et le secteur privé d'autre
part. L'option libérale ainsi prise ne signifie nullement l'anarchie.
C'est la raison pour laquelle, sans avoir a remettre en cause le processus de
libéralisation entamé, les pouvoirs publics se réservent
le droit de sanctionner tous les opérateurs qui se complaisent a
évoluer en marge de la législation, de la réglementation
et du code de déontologie du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du
Café. Bien que, l'Etat a entrepris des nombreuses reformes et mesures
législatives et réglementaires pour assainir la filière
cacaoyère, les planteurs, ainsi que les différentes acteurs de la
filière cacao restent de nos jours confrontés a des nombreux
contraintes et risques de commercialisation.
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