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Analyse socio-économique de la commercialisation du cacao en zone forestière du sud Cameroun

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par Denis Pompidou FOLEFACK
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, Belgique - Diplôme d'Etudes Spécialisées en Economie et Sociologie rurales 2003
  

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2.3. BILAN DE LA REFORME DANS LE CADRE DE L'AJUSTEMENT STRUCTUREL

La libéralisation du secteur des cultures d'exportation est un important volet de la plupart des programmes d'ajustement structurel en Afrique subsaharienne. Sa mise en uvre et le rythme auquel elle a été menée ont beaucoup varié d'un pays a l'autre, mais aucun système public de commercialisation des exportations n'a sans doute échappé au phénomène (Shepherd et Farolfi, 1999). La libéralisation du secteur des exportations est imputable dans une large mesure aux carences des institutions responsables de l'achat, de la transformation et de l'exportation des cultures de rente. Certains pays ont tenté de reformer ces institutions mais souvent, leurs efforts n'ont pas abouti ou les reformes ont fait long feu, les anciens responsables ayant essayés de retrouver les rentes de situation dont ils bénéficiaient.

Force est de constater que les conséquences de la reforme en profondeur du système de commercialisation n'avaient pas été prévues et que c'est seulement maintenant, a un stade beaucoup trop avancé, qu'une véritable réflexion est engagée. Ainsi, il n'avait été prévu que le secteur privé n'aurait guère de difficulté a maItriser les opérations de commercialisation, mais, il semble que l'on ait très peu réfléchi au role que jouait les offices de commercialisation des exportations dans la fournitures d'intrants aux agriculteurs (Jarrige, 1995).

Bien que les données statistiques soient généralement peu fiables, surtout depuis la libéralisation, et qu'il est donc difficile d'obtenir des informations sur le prix a l'exportation, on peut en principe affirmer que la libéralisation a eu peu de conséquences positives pour les agriculteurs dans le domaine. Néanmoins, l'augmentation des prix constatée risque d'être neutralisée en partie a plus ou moins brève échéance par une baisse générale de la qualité, un accroissement de la production mondiale sous l'effet de la libéralisation, voire une disparition de la concurrence compte tenu de la tendance a la concentration des échanges au profit d'un petit nombre d'entreprises. Pour les producteurs, la libéralisation s'est traduite par une incertitude accrue, en termes de prix et de débouchés, mais elle a permis une accélération des règlements (Shepherd et Farolfi, 1999).

Par ailleurs, il est souvent revendiqué que la libéralisation du marché des cultures d'exportation dans les pays en voie de développement a entraIné une baisse de la

qualité du produit. Cette revendication a été faite pour le cacao, le café et le coton dans le continent Africain. Des études sur l'expérience du secteur de cacao camerounais qui a été libéralisé en trois étapes entre 1989 et 1995 montrent bien qu'il y a eu des plaintes sur la détérioration de la qualité du cacao marchand.

Néanmoins, ces revendications ne reçoivent absolument aucun appui de données de l'Union Européenne sur les valeurs d'unité d'importation, qui montrent la variation aléatoire pour les principaux pays exportateurs de cacao en l'Afrique occidentale. La détérioration de qualité devrait donc être commune a tous les pays exportateurs, mais ce qui semble ne pas être le cas. Ainsi, la détérioration ne peut donc être attribué aux seuls effets de la libéralisation (Tollens et Gilbert, 2001).

Varangis et Schreiber (2000) soutiennent les propos de Tollens et Gilbert, en estimant qu'il n'y a aucun changement relatif sur la qualité du cacao exportée sous la période de libéralisation que sous la période avant libéralisation. uls signalent en passant que la qualité du cacao camerounais était déjà bien problématique avant la libéralisation en 1995.

Dans la plupart des pays, la libéralisation a donné lieu dans un premier temps a une concurrence très vive entre acheteurs, même si une certaine concentration s'est opérée par la suite. Le manque d'expérience et de motivation des acheteurs dans les premiers temps de la reforme explique indéniablement pour partie la baisse de qualité des produits exportés. Les exploitations situées dans des zones reculées dont la production est réduite n'ont guère bénéficié de la libéralisation des systèmes de commercialisation. Car depuis la dissolution des offices, les producteurs des zones excentriques sont confrontés aux réalités du marché: dans le meilleur des cas ils reçoivent des prix inférieurs a la moyenne et dans la pire de ces situations l'impossibilité de trouver des négociants disposés a acheter leur récolte. L'une des conséquences largement inattendue de la libéralisation a été l'apparente facilité avec laquelle les négociants ont pu obtenir des financements pour acheter aux agriculteurs leur production. Bien plus, d'autres effets de la libéralisation existent, et méritent d'être analyser d'avantage, afin de trouver des moyens adéquats pour venir a bout au profit des prod ucteurs (Shepherd et Farolfi, 1999; Defo, 2001).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld