1.3. La flambée du kérosène :
La hausse successive des cours du pétrole pendant ces
dernières années, qui se répercute directement sur le prix
du kérosène, constitue un handicap supplémentaire pour les
compagnies aériennes et exerce un impact négatif sur les
coûts déjà jugés élevés
(jusqu'à 20% du prix de revient). Cet impact s'est ressenti aussi par
les Low Cost. EasyJet par exemple, a reconnu en juin 2004 que le prix du
kérosène représentait pour elle un sérieux
"souci"4. Les compagnies à bas coûts ref usaient de
répercuter l'augmentation du baril de pétrole sur le prix du
billet, contrairement aux compagnies traditionnelles telles que British
Airways, Air France, et Air Algérie, qui l'ont inclut comme surcharge
dans le prix final au client. (Air Algérie ne l'avait pas
appliqué pendant une année, le montant des pertes s'est
élevé à 1 ,2 milliards)
Le président de l'Association Internationale du
Transport Aérien (IATA) à l'époque, Giovani Bisignani,
avait annoncé qu'au niveau mondial : « le prix du pétrole
pourrait alourdir d'un milliard de dollars par mois
les coûts de production du secteur au niveau mondial et le
priver de bénéfices. Si le prix du brut s'établit à
36 dollars, nous pouvons nous attendre à 3 milliards de perte
». Or, en 2006, le baril s'échangeait à plus de 63
dollars.
4 Article TourMag.
2. COMMISSION ZERO : UN PHENOMENE MONDIAL
Ce nouveau modèle économique s'impose d'autant plus
que l'industrie des
transports aériens "poursuit la descente aux enfers
entamée en 2000", même si les
résultats s'améliorent récemment. Selon
le Directeur Régional d'Air France, les 180 compagnies aériennes
du monde ont perdu pendant cette période plus d'argent qu'elles n'en ont
gagné en 50 ans. Ce qui explique le choix des compagnies d'agir sur
l'une des composantes des frais de distribution, à savoir les
commissions attribuées aux agences, afin de comprimer leurs coûts
et de créer de la valeur au même temps.
Les commissions accordées aux agences
agréées étaient régies, auparavant, par les
dispositions de la Résolution IATA 016a5
(Réglementation des agences, de vente et des contrats
d'agences), qui déterminait le taux de commission à appliquer :
sur le réseau international : 9% ;
sur le réseau domestique : le taux de commission
était fixé par la compagnie qui effectuait le transport.
Cette Résolution a été abrogée le
31 juillet 2000. Les compagnies se sont retrouvées, ainsi, libres de
pratiquer le taux qu'elles jugent nécessaire et approprié, selon
le marché considéré.
Ce phénomène a engendré une
déréglementation des prix de transport aérien et a permis
aux compagnies de redéfinir leur rémunération en tenant
compte des coûts de distribution et de la concurrence.
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