INTRODUCTION GENERALE
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Depuis la déréglementation du transport
aérien, il y a de ça plus de six ans, les compagnies
aériennes évoluent dans un environnement agressif et en
perpétuel changement, face à une concurrence accrue des
compagnies `Low Cost' (bas coût), aux guerres tarifaires
et aux contraintes financières induites par l'augmentation du
prix du kérosène. Cette déréglementation a
entraîné un bouleversement dans les méthodes de travail et
de gestion des compagnies aériennes. Elle est à l'origine de la
création de techniques nouvelles et d'outils de gestion innovants : le
Yield Management, le FFP (Frequent Flyer Passenger), le Billet Electronique
(E-Ticket), et récemment le NME (Nouveau Modèle Economique de
distribution) ou communément appelé « Commission Zéro
». Cette nouvelle stratégie adoptée vise une meilleure
maîtrise des coûts, un facteur devenu nécessaire à la
survie des compagnies aériennes, mais aussi la création de la
valeur pour elles-mêmes et pour ses clients.
Face à des coûts incontrôlables, comme le
kérosène, et les frais du personnel, certains postes de
coûts sont plus malléables que d'autres, et les frais de
distribution en est un et non des moindres. Toutefois, les compagnies prennent
des risques en supprimant complètement les rémunérations
des intermédiaires, car si une compagnie agit seul sur un marché,
elle risque que ces intermédiaires s'adressent à la concurrence.
La politique, par rapport à ce volet, doit donc être menée
de manière unanime par l'ensemble des compagnies.
Ces frais de distribution sont constitués de charges
liées aux Systèmes Globaux de Distribution (GDS : Global
Distribution System) et de commissions versées aux agences de voyage.
En effet, la création de porte internet propre à la
compagnie, nommée IBE (airlines individual Internet
Booking Engines), le développement des
ventes via internet, l'accroissement des coûts
générés par l'accès aux différents GDS et le
traitement des données liées à la facturation via le BSP
« Billing Settlement
Plan » (plan de règlement bancaire) ainsi que
l'automatisation de l'industrie aérienne d'une manière
générale, ont servi de levier de négociation pour une
remise en cause des coûts de distribution par les compagnies
aériennes. C'est sur ce levier que ces dernières ont
décidé d'agir.
Cette réduction des coûts de distribution par
l'intermédiaire de la baisse, voire la suppression des commissions de
base allouées aux agences de voyages, semble être le nouveau
cheval de bataille des compagnies aériennes, dont Air Algérie qui
a décidé de rejoindre la mouvance avant la fin de l'année
2007.
A cet effet, un groupe de travail, dont je fais partie, a
été désigné pour mettre en place le Nouveau
Modèle Economique de distribution au sein de la compagnie, à
l'instar des autres transporteurs.
Le système de distribution actuel d'Air Algérie
et son impact sur la structure de coûts, fait ressortir la
problématique suivante :
+ « Faut-il revoir le système de distribution
d'Air Algérie ? comment mettre en place le nouveau modèle
économique de distribution ? Et quels en seront les conséquences
du changement ? »
Afin de répondre à la question principale et aux
autres questions qui peuvent en découler, ce projet s'articule autour de
trois parties :
Dans la première partie, la chronologie des faits sera
tracée, et ce depuis l'apparition de la tendance mondiale, qui est
« la Commission Zéro », jusqu'à l'impact de celle-ci
sur les différents acteurs de la distribution dans le transport
aérien.
La distribution à Air Algérie fera l'objet de la
deuxième partie, partant de sa structure de coûts à son
système de distribution actuel et les objectifs qui la poussent à
vouloir transformer son modèle économique.
Enfin, la troisième partie sera consacrée
à la stratégie mise en place par le groupe de travail, pour
permettre à Air Algérie la transition vers le nouveau
modèle économique de distribution, et cerner les
conséquences qu'implique ce changement.
L' ère de la Co mmission Zéro
PARTIE I :
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