III. Renforcement du service formation
L'étude empirique a également montré la
faiblesse des variables de formation pour expliquer la survie des
activités. Toutefois, la formation générale influence
négativement la survie. Cet argument plaide en faveur de la formation
professionnelle (qui exerce une influence positive sur la
pérennité). Cette relativité des variables de formation
montre l'efficacité de la formation en gestion des petites unités
qui conditionne le blocage de fonds d'installation du promoteur. Il faut que le
FNE renforce son service formation qui tend plus vers la formation à
caractère professionnel afin d'ajuster la formation à
l'emploi.
IV. Accroître le financement pour promouvoir plus
d'emplois et refinancement des activités en perte de vitesse.
Un autre enjeu en Afrique, pour savoir quel est l'impact de la
croissance économique sur la réduction de la pauvreté
révèle un paradoxe : les taux positifs de croissance
enregistrés ne font pas reculer la pauvreté. Une des raisons
données par Janvier Nkurunziza (2005) est que les investissements n'ont
pas concerné des secteurs industriels fort consommateurs de main
d'oeuvre. Bien qu'il y ait une corrélation positive entre le nombre
d'emplois créés et la survie de l'activité, les emplois
restent quand même faibles (4 emplois en moyenne par activité).
L'avantage du financement du FNE est d'avoir permis aux promoteurs des emplois
sûrs et durables, puisque les promoteurs n'avaient pas d'emploi
auparavant. Le nombre d'emplois créés est le reflet du
caractère micro financier des activités. Une augmentation du
montant de financement serait délicat d'autant plus que la contrainte
budgétaire (voir variable « Patience ») est pesante,
la demande de financement et la tendance à se financer par l'emprunt
sont fortes (voir ratio d'endettement), mais le taux de remboursement est
encore faible (en moyenne 13%). Mais la promotion des activités de
taille plus grande serait une forte contribution à la promotion de
l'emploi, ce qui est la mission générale du FNE. Une des causes
de la faiblesse du taux de survie est le manque de refinancement des
activités notamment de besoins en fonds de roulement. Le financement du
FNE a permis seulement de lancer le promoteur, sans un suivi financier
régulier. Certaines activités peuvent fermer, même si le
marché reste porteur, par manque de refinancement en vue de l'innovation
ou de l'extension et répondre ainsi à une hausse de la demande.
Le refinancement des activités permettrait aux activités en perte
de vitesse de se maintenir encore plus longtemps sur le marché.
V. Refinancement
des activités en perte de vitesse
Si certaines activités ne poursuivent plus leurs
courses, c'est en partie à cause de l'insuffisance de financement. Nous
avons déjà souligné la difficulté de financement
des activités par les banques. Jusque là le Fonds National de
l'Emploi ne s'intéresse qu'au financement de lancement des
activités. Après l'extinction du crédit, les
activités ont besoin d'être refinancées afin de reprendre
leur cycle d'exploitation. Plutôt que sans cesse financer des nouveaux
entrants, le FNE peut aussi refinancer des activités en perte de
vitesse. Ceci permettra aux promoteurs de se maintenir et conserver, pendant
longtemps leur statut d'employé indépendant.
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