III. Les variables mesurant l'impact
d'auto emploi sur la pauvreté et le chômage.
L'analyse montre qu'il y a une corrélation positive
entre le prélèvement du promoteur, le taux de variation de son
salaire et la variable pérennité. Ces corrélations
positives et significatives (après test de Student) attestent
l'impact qu'il y a entre la création d'activité d'auto emploi et
la pauvreté. La moyenne de prélèvement du promoteur
étant de 53 842 (avec un écart type de 40 515) montre
l'amélioration du revenu du promoteur partant qui travaille pour leur
propre compte. Ce prélèvement du promoteur doit être
interprété des différentes manières et
comparé aux différents seuils de pauvreté et aux
aspirations du FNE.
Comparé au salaire minimum au Cameroun étant de
23 500 FCFA, ce revenu moyen du promoteur revient au double du SMIG.
Comparé au seuil de pauvreté au Cameroun (qui est de 148 000) par
an, on peut dire que le prélèvement du promoteur bien que
modeste, dépasse le seuil de pauvreté, pour une activité
pérenne, la création d'activité permet d'améliorer
le revenu du promoteur. Toutefois et partant de la valeur de l'écart
-type, il y une forte disparité de revenu entre promoteurs et qui montre
de secteur faiblement rémunéré (un minimum de 10 000 FCFA
pour le secteur agricole) et d'autres qui sont bien
rémunéré (Maximum de 250 000 FCFA pour le secteur
santé).
La variable chômage peut s'apprécier à
travers son indicateur positif qui est le « nombre d'emploi permanent
créés.» Notre hypothèse de départ consistait
à voir comment les activités pérennes ont un réel
impact sur la création de l'emploi.
En termes de nombre d'emploi créé, la positive
corrélation entre la pérennité et le nombre d'emplois
créés (+0,48) montre l'efficacité du
choix de promotion d'auto emploi comme moyen de résoudre le
chômage au Cameroun. Une activité créée en moyenne 4
emplois. Un agrandissement d'activité, certes conduirait à un
croissement du nombre d'emploi, car l'agrandissement de l'activité fait
partie des investissements. En économie une relation positive existe
entre l'investissement (taux d'investissement) et l'emploi.
La difficulté de déterminer la
rémunération exacte des promoteurs limite également
l'appréciation du niveau de vie que l'activité procure à
son promoteur. Toute fois, lors d'élaboration de plan d'affaire, on voit
bien que cette dimension est prise en compte afin que le promoteur puisse vivre
de son activité sans toutefois limiter sa croissance. Ainsi, le Chef
Service Emplois indépendant atteste, qu'en dehors de l'emploi, la
dimension pauvreté des promoteurs fait partie des préoccupations
du FNE.
Tableau n°13 :
La prise en compte de la pauvreté dans la création
d'activités au FNE
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En dehors de l'emploi, est-ce que la survie de
l'activité est une préoccupation du FNE
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Oui
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1
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Non
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0
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10
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En dehors de l'emploi est-ce que la pauvreté
des promoteurs est une préoccupation du FNE
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|
Oui
|
1
|
|
Non
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0
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Source : Extrait des réponses recueillies du
Chef SEI.
Certains éléments des hypothèses sont
confirmés et influencent soit dans le sens positif, soit
significativement la pérennité des activités
créées grâce (et par) le Fonds National de l'Emploi. Ces
variables sont financières ou stratégiques. Un important
financement se traduirait par une longue durée d'existence de
l'activité et partant une durée suffisamment longue pour
permettre au promoteur de conserver son statut d'employé
indépendant et créer ainsi beaucoup d'emplois. Les variables
relatives aux caractéristiques socio- démographiques et
entrepreneuriales du promoteur n'influencent que faiblement la
pérennité. La justification est double : d'abord, l'auto
emploi n'opère pas de discrimination en terme d'âge ni de sexe. En
suite, le potentiel entrepreneurial perçu chez des promoteurs avant leur
orientation au SEI se confirme par le fait qu'il n'influence pas la
pérennité. Le même raisonnement est possible pour la
formation. Dans la mesure où tous les promoteurs sont formés
à la gestion des petites unités atténue l'influence de la
formation sur la pérennité. Des facteurs exogènes et
difficiles à percevoir ont aussi joué sur la
pérennité des activités créées au FNE. Ces
facteurs relèvent soit de la macro économie soit du choix des
promoteurs à arrêter l'activité lorsqu'il a trouvé
une occupation plus intéressante.
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