B. Les gains possibles du
joueur A : Chercheur d'emploi ou Promoteur
Le gain x est à comprendre
dans un sens large. Il représente ce que pourrait gagner un promoteur,
une fois qu'il ait lancé son projet. Ce gain dépend de plusieurs
facteurs et peut représenter tous les avantages (pécuniaires ou
non) que retire le promoteur lorsqu'il vient à mettre en oeuvre son
activité. De la même manière qu'il existe des avantages non
salariaux lorsqu'une personne a un emploi salarial, il existe aussi des
avantages non monétaires (l'autonomie, la mise à l'épreuve
de compétences personnelles, la réalisation de soi). Puisqu'on
parle d'activité dans le sens d'entreprendre,
x représente aussi la
rémunération du travail (salaire) et du capital investi
(dividende) par le promoteur. L'opérationnalisation de ce gain en terme
monétaire passe par la performance de l'activité, la
création de la valeur par l'activité et partant la
résolution des problèmes comme la pauvreté
monétaire. Comparativement à d'autres revenus,
x est fortement dépendante de la performance
de l'activité, il a un caractère aléatoire. Quel que soit
son caractère, certain ou aléatoire, x est un
revenu à maximiser. L'objet de cette étude, au moyen des
données disponibles au Fonds National de l'Emploi, permettra de saisir
les facteurs qui influencent l'amélioration du gain x,
la seule raison de maintien en « Auto emploi » du
promoteur. Puisqu'il s'agira de l'activité, x prend la
forme du revenu, de la pérennité, de la durée de vie de
l'activité et de la performance en général.
Le gain i est à
considérer également au sens large. C'est avant tout le salaire
(un revenu suffisant), mais il peut comporter également « des
avantages non salariaux » : la socialisation avec d'autres
employés et la sécurité sociale relative à
l'emploi : l'inscription à la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS) et les diverses assurances. La particularité du revenu
i est qu'il est le fruit d'un contrat qui lie le
salarié à l'employeur. Il est pour cela un revenu
« certain ». Pour que i soit le
plus satisfaisant possible pour l'employé et procure ainsi une
sécurité optimale, il faut qu'il soit supérieur au salaire
minimum garanti (SMIG) (i>SMIG).
Le revenu i est aussi à
maximiser (au sens de l'employé). De manière
générale, le revenu i est tributaire de
la réglementation sur la protection de l'emploi qui régit les
décisions touchant au recrutement et au licenciement, telles que la
durée des contrats de travail, les conditions de licenciement et les
indemnités de départ.
Le p est un revenu en situation de
chômage, lorsque le chercheur d'emploi n'a pas de travail et ne peut
entreprendre (faute de moyens ou de capacité entreprenariale). Selon les
pays, p représente le minimum social ou la prime de chômage. Dans
la plupart des pays africains, le revenu p est
inexistant et de toutes les manières c'est un revenu qui tend vers
zéro afin d'éviter les situations de chômeur volontaire
(théorie néoclassique). Quoi qu'il en soit, c'est aussi un revenu
à maximiser et des stratégies d'emplois dans un pays tendent,
tant peu soit-il, à l'améliorer, soit en accordant une formation
complémentaire au chercheur d'emploi afin de rejoindre une des options
(entreprenariat ou salariat) soit en accordant des emplois saisonniers
(récoltes, stages, etc.).
En conclusion, le chercheur d'emploi (Joueur A) supposé
rationnel choisira l'option qui lui procure un plus grand bien (un arbitrage
entre avantages et désavantages). La décision d'entreprendre
vient du fait que l'avantage x est supérieur
à i.
De manière générale, le choix
d'entreprendre ou à travailler à son propre compte n'est
motivé que si le gain X > i et
X > p.
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