2. ESSOR
DE L'EDUCATION NON FORMELLE
Il y a quelque peu, l'éducation était synonyme
de « scolarité ». C'est vers les années 60
que va apparaître toute une série d'analyse de caractère
soit économique soit politique, soit pédagogique qui mettaient en
lumière les défauts et les insuffisances de la scolarité
conçue comme le seul véhicule de l'enseignement. La force de ces
critiques suscita la recherche de compléments, des suppléments et
de substituts à l'école.
Les critiques adressées à l'école
trouvèrent écho tout particulièrement chez les chercheurs
et dans les institutions s'occupant du développement et de l'assistance
à l'échelon international. C'est là que va naître le
concept d'« Education non-formelle »
A l'issue de l'inadéquation de l'approche scolaire
traditionnelle des problèmes éducatifs du développement,
institutions et individus se mirent à prôner la mobilisation des
formes extrascolaires d'éducation pour faire face aux besoins des
sociétés en développement en matière
d'enseignement.
De l'avis de beaucoup d'auteurs dont COOMBS, SIMKINS, c'est
la perte de vitesse connue par l'éducation formelle qui a fait
progresser rapidement nombre d'initiatives d'ENF.
Il s'agit des pratiques beaucoup plus anciennes mais qui ont
été rebaptisées sous un concept nouveau.
L'on remarque dès ces années, des nouvelles
alternatives d'actions dans les espaces éducatifs qui surgissent en
conséquence de l'initiative privée de groupes d'entreprises et
d'organisations non gouvernementales, dans le but d'appuyer et de mettre en
place des programmes de développement et de processus d'apprentissage en
groupe, orientées vers la mise en valeur des cultures d'une
société toujours plus régie par les changement
économiques et le monde de travail (GHON,cité par POIZAT,op.cit.
p.157).
Dans les pays en développement, certaines de ces
composantes étaient créées sur place, tandis que d'autres
provenaient des pays développés. (A titre illustratif pour la
R.D.Congo, l'on peut citer les cas de l'alliance franco-congolaise, de
CALI(Congo America Language Institute), ...pour souligner les programmes en
provenance de l'étranger. A l'opposé, l'on peut prendre l'exemple
de l'INPP(Institut National de Préparation Professionnelle) , ou des
ateliers de menuiserie à Masina, qui sont des initiatives nationales ou
locales).
Des composantes de l'ENF, l'on peut citer les programmes de
formation technique et professionnelle, des services d'animation et de conseil
en agriculture, des cours d'alphabétisation pour les adultes, cours de
recyclage. Aussi toutes les activités d'apprentissage proposées
par toutes sortes d'organisations non gouvernementales, groupes des jeunes,
associations féminines, coopératives agricoles, syndicat,
organismes professionnels.
Notons qu'une bonne partie de ces activités
extrascolaires sinon l'ensemble, n'étaient pas du ressort du
ministère de l'éducation nationale. Pourtant, ce dernier avec
toute l'expertise qu'il comprend, devrait se porter dans les analyses
techniquement éducatives sur le contenu des programmes de formation, la
pertinence et la faisabilité des objectifs, la qualification du
personnel (formateur), etc.
C'est ici toute la portée de l'effort à fournir
dans l'organisation et le fonctionnement des programmes de formation
non-formelle. Qu'il s'agisse de la vulgarisation ou l'animation agricole, de
l'alphabétisation, du planning familial, de l'apprentissage des
métiers, l'on pourra se tromper fondamentalement de les
considérer uniquement comme une affaire sociale ou une assistance aux
nécessiteux. Il s'agit bel et bien de l'éducation. Ainsi, toutes
les institutions organisant pareille formation doivent collaborer, au maximum
avec le ministère de l'éducation nationale, à
défaut que ce dernier en tienne la coordination.
Toutefois, il convient d'indiquer, selon GALLOWAY, cité
par SIMKINS (op. cit.) que : « insister sur l'ENF ne signifie
pas réduire l'importance accordée à l'enseignement
institutionnalisé. C'est simplement affirmer que les occasions
d'apprendre doivent être étendues et offertes à une
fraction beaucoup plus importante de la population ». Le
système scolaire continuerait, mais l'on redoublerait d'efforts pour
trouver des moyens de mettre en place des programmes extrascolaires
appropriés afin d'accroître l'efficacité de l'enseignement
dans son ensemble.
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