2. EN R.D. CONGO
En RD. Congo, le domaine de l'éducation extrascolaire
n'est pas bien structuré. En conséquence, la plupart des
recherches entreprises et des rapports publiés sont
désorganisés et ils parviennent difficilement à
établir une bonne classification qui puisse se prêter à
l'analyse.
De toutes les façons, l'on peut les regrouper en quatre
volets :
Le premier considère entre autre que l'éducation
peut aider à accomplir un niveau considérable de
développement, si elle intègre le milieu qu'elle est
supposée servir ; que l'éducation formelle à tous les
niveaux peut être transformée au service des besoins de la
communauté.
L'on peut inclure dans cette catégorie les travaux de
BAKOLE (1985), BIRANGAMOYA (1989) .
Ils considèrent que l'école
élémentaire, secondaire et les programmes tertiaires de
l'éducation peuvent aider à résoudre les problèmes
de la communauté, en rendant les membres capables d'avoir une occupation
productive, s'ils sont adéquatement intégrés dans
l'environnement communautaire, prenant en compte ses réalités.
Cela peut être rendu possible lorsqu'on s'engage dans
une recherche-action orientée, qui soutient les efforts de
conscientisation politique et sociale de la communauté, par la
création de l'emploi , des méthodes d'éducation
populaire et en appliquant une pédagogie orientée vers le
développement. Ils en appellent à la réforme du
système éducatif dans le but de produire et d'éduquer plus
de ressources humaines.
Le deuxième volet comprend des expériences
spécifiques en éducation agricole. L'on peut citer les
études de l'INADES-FORMATION (1982).
Le troisième renferme les analyses concentrées
sur l'étude de développement rural comme phénomène
socio-économique et politique. Elles affirment qu'aucun
développement ne peut se réaliser sans que soient accomplies des
réformes majeures, au plan structurel susceptible de briser le cercle
vicieux qui renferment les paysans dans un sous développement, une
dépendance, une pauvreté et une exploitation continue. Il y en a
parmi les réformes entreprises, celles qui sont centrées sur le
développement rural avec pleine participation des masses rurales. Parmi
les auteurs qui ont analysé cette question, citons : KAPUKU M.
(1987), BWAKASA (1988), DELANNOY et Al (1988) BIRANGAMOYA (1988).
Il convient également de citer KALALA NKUDI (1988, pp.
31-40) qui, dans son étude sur le rôle socio-pédagogique
des ateliers artisanaux dans la zone urbaine de Tshopo à Kisangani,
s'est assigné d'analyser la contribution des différents ateliers
disséminés à travers la zone urbaine de la Tshopo ,au
progrès social et au développement de la communauté.
Après recensement et catégorisation des
différents ateliers compte tenu de la nature de leurs activités,
il constate que tous jouent double rôle de formation des jeunes et de
résorption du chômage.
Il conclut, les ateliers artisanaux jouent un rôle
social important. En effet, le travail qu'effectuent les jeunes dans les
ateliers est considéré à la fois comme formation et comme
une sorte d'embauche. C'est une formation dans la mesure où ils
acquièrent des nouvelles connaissances pratiques qui leur permettent de
s'adapter au milieu et de participer au processus de développement de la
communauté. C'est une embauche dans la mesure où leurs
activités sont perçues comme des services qu'ils rendent au
maître et qui, à ce titre sont rémunérés.
Bref, les ateliers sont les unités de lutte contre le
chômage selon un double point de vue : tout en assurant un travail
rémunéré aux jeunes, ils les font bénéficier
d'une formation qui leur permettra plus tard d'ouvrir à leur tour des
nouveaux ateliers et d'embaucher d'autres jeunes.
Le quatrième enfin, renvoie aux travaux de IKETE
E..(1999 ) qui a fait une analyse sur la problématique de l'ENF et
l'éducation spéciale dans la lutte contre la pauvreté et
le développement durable en R.D. Congo. Se référant
à Jacques HALLAK ,il a essayé d'établir un
répertoire des initiatives organisées par quelques
ministères dont celui de l' agriculture,de la santé et de la
jeunesse.
En conclusion, ces différentes études analysent
la question de l'ENF, à la fois, au plan de principe, comme alternative
au système formel, destinée à une catégorie
particulière d'individus ; mais aussi comme réalité
pratique de formation, partant de laquelle les individus apprennent un
métier et arrivent à se créer un emploi et à gagner
la vie.
Tout en soulignant les mêmes aspects, tels
relevés par mes prédécesseurs, la présente
étude crée une différence, dans la mesure où elle
va plus loin jusqu'à analyser les attitudes de la population face
à l'ENF. C'est là le principal point de démarcation.
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