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Contribution aux études méditerranéennes: les relations turco-tunisiennes (1956-2001)

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par Meriem JAMMALI
INALCO - Maîtrise de langue et de civilisation turques 2003
  

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2. Echanges de visites

Outre l'échange d'étudiants, les responsables universitaires et éducatifs des deux pays ont tissé des liens étroits et entrepris des politiques de rapprochement. Leur détermination de resserrer les liens et d'intensifier la coopération reflète une nouvelle perspective dans les relations culturelles entre les deux pays. C'est dire comment le rôle du milieu universitaire, vecteur et vitrine de la modernité, est très important dans la consolidation des liens entre les deux peuples. En témoigne le fait que lors de sa deuxième visite en Tunisie du 30 avril au 3 mai 1992, le président du Conseil de l'Enseignement Supérieur de Turquie et principal fondateur de l'université de Bilkent, Ihsan Doðromacý, a déclaré que tout en renforçant la coopération Nord-Sud, il faudrait aussi amorcer une coopération Sud-Sud.

L'importance accordée par les deux pays à la coopération universitaire et scolaire transparaît à travers l'échange de visites officielles entre responsables de l'éducation et de l'enseignement des deux pays. Ainsi, entre 1991 et 1993 nous avons recensé huit visites officielles, y compris celles de ministres, de recteurs d'universités et groupes d'étudiants accompagnés de hauts responsables de l'un ou l'autre pays. En outre, des responsables turcs et tunisiens ont décidé de promouvoir l'enseignement de la langue turque en Tunisie, dispensé désormais à l'Institut Bourguiba des Langues Vivantes (Tunis).

Néanmoins, malgré tous les efforts consentis de part et d'autre pour créer un dialogue positif dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, un long chemin reste à parcourir avant de bannir de nombreux obstacles tant sur le plan linguistique que sur le plan logistique. En effet, il se trouve que depuis une dizaine d'années environ, les deux pays sont devenus répulsifs même pour leurs propres étudiants. Avec la montée du chômage et la multiplication du nombre d'étudiants, surtout en Tunisie, nombreux sont les étudiants qui rêvent de partir se former en Europe ou en Amérique du Nord. Pour eux, partir étudier dans une université européenne ou nord-américaine c'est garantir une formation de marque et par-delà avoir une chance supplémentaire d'être embauché. Bien que les structures universitaires dans l'un et l'autre pays soient en mesure de dispenser aux jeunes tunisiens et turcs une bonne formation scientifique et professionnelle, le nombre d'étudiants qui acceptent de partir étudier en Turquie ou en Tunisie demeure en-deçà des objectifs escomptés. Du côté tunisien, nous avons recensé 40 étudiants qui, pendant les années 1991 et 1992, ont bénéficié d'une bourse d'étude en Turquie, en vertu de l'accord culturel de 1991. En revanche, pour les étudiants turcs séjournant en Tunisie, certains responsables tunisiens nous ont informée qu'il est arrivé que des bourses n'aient pas été prises et des séjours inaccomplis. La question qui se pose est de savoir si cette répulsion est due essentiellement à des considérations objectives. Les réponses à une telle interrogation sont multiples. D'abord, personne ne peut ignorer que les autorités académiques tunisiennes ou turques se montrent réservées à l'égard des diplômes obtenus dans des universités du Sud. Il arrive parfois qu'elles refusent de délivrer une équivalence à tel diplôme ou tel autre obtenu dans une université arabe ou proche-orientale. Ce qui pousse de nombreux étudiants à chercher à se former plutôt en Occident. Le résultat est décevant. Les échanges culturels entre Ankara et Tunis, à l'exemple des échanges économiques, revêtent un aspect symbolique qui, dans l'état actuel des choses, n'est pas prêt à évoluer.

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