B. LE RELAIS CROISSANT DU SECTEUR FORMEL ET DE SES
METHODES
) L'indispensable entrOe en matière des banques de
dOpôt13 (CF. ANNEXE 5)
Les arguments qui plaident pour une formalisation
économique des IMF - on entend aussi parler d'«
officialisation » (chez H. de Soto), de libéralisation ou, mieux,
de régulation
- ne manquent donc pas. La question qui se pose a ce stade est
alors la suivante : a partir
de quand les IMF doivent-elles entreprendre une telle
démarche ? Deux éléments de réponse peuvent
être apportés immédiatement :
- dès l'instant où elles mobilisent les
dépôts de leurs clients,
- et dès lors qu'elles atteignent une taille critique a
partir de laquelle leur faillite aurait des conséquences qui
toucheraient bien plus que les seuls propriétaires et leurs clients.
Par ailleurs, comme les fonds publics - nous l'avons vu - ne
peuvent suffire a répondre aux immenses besoins de financement d'une
demande potentielle de 3 milliards de micro- emprunteurs, les bailleurs
doivent chaque jour davantage se concentrer sur le lancement des IMF et sur
les moyens d'appuyer, auprès du secteur financier classique,
celles qui auront fait la preuve de leur rentabilité et de
leur viabilité. Cette tendance forte est heureusement déja
sur les rails puisque le CGAP (Groupe Consultatif d'Assistance aux
Pauvres) estime que l'épargne représente dès a
présent environ les deux tiers des ressources totales des IMF (hors
ONG), le tiers restant se partageant entre les lignes de crédit des
banques locales, les subventions, les prêts et les prises de
participation des organismes d'aide internationale. Eu égard a une
demande potentielle qui représente donc près de cinq fois le
nombre de clients actuels de la microfinance dans le monde, la
révolution a l'oeuvre vise de façon évidente a «
changer d'Ochelle », comme l'a rappelé le Président Chirac
en 2005 lors de la Conférence internationale de Paris sur la
microfinance. Changer d'échelle, cela signifie avant tout
contribuer a élargir considérablement la
gamme de produits offerts pour passer de la microfinance
a ce que certains appellent
13 On désigne par ce terme
générique (commercial banks en anglais) les banques de
détail (retail banks) et
les banques d'affaires. Seules ici les banques de détail
(particuliers et micro-entreprises) sont concernées.
désormais la « livelihood finance ». Celle-ci
correspond tout simplement a un « package »
financier comprenant :
- de l'épargne (A),
- du crédit a court et moyen terme(B),
- de l'assurance (assurance vie, santé, etc.) (C),
- des fonds et services managOriaux pour les infrastructures
(D),
- des investissements dans la formation professionnelle (E),
- le développement de services a l'agriculture et aux
marchés (F),
- le développement de services sociaux appuyés par
des élus locaux (G).
Cette démarche se propose en effet
d'évoluer de l'insuffisante approche minimaliste actuelle qui
regroupe les produits d'intermédiation financière (A, B, C) et
sociale (E) vers une meilleure approche globale et intOgrOe, qui
adjoindrait a la première des services et fonds de
développement de la micro-entreprise (D) et du secteur rural
(F) souvent condamné a essuyer les échecs d'une
première implantation locale d'une IMF et des services sociaux
(G) dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de
la nutrition et de l'alphabétisation. Mais cet élargissement
des compétences - indispensable a la pénétration des
offres de microfinance - doit nécessairement s'accompagner d'une
régulation et d'une formalisation des acteurs informels ou semi-formels
déja présents sur le terrain ainsi que d'un accroissement du
poids des banques de détail qui pourront ainsi imposer a tous leurs
méthodes, car l'objectif de durabilité de la « finance
solidaire » ne peut être atteint qu'en assurant la
pérennité, c'est-a-dire la rentabilité, de tous les
acteurs et spécialement de ceux
qui se trouvent aujourd'hui en dehors de l'économie
formelle.
Au-dela des banques de dépôt et banques d'Etat qui
sont naturellement amenées a jouer
un rôle dominant pour imprimer leur culture a
l'économie informelle, ce sont les SEP (Services d'Epargne
Postaux), les Mutuelles & Coopératives de Crédit et
même - on peut l'imaginer - certains points de vente, qui devront devenir
des institutions de microfinance (formelles) a part
entière14, en partenariat avec les banques déja sur
place ainsi portées a
se spécialiser dans l'offre de microfinance,
celles-la (hors ONG) cédant peu a peu leur place a celles-ci,
dont on pourrait imaginer garantir la conversion, voire la fusion
IMF- banque et le démarrage a l'aide de subventions publiques qui
auraient ensuite vocation a disparaître définitivement du
secteur. On considérera ainsi avec intérêt l'exemple
d'une ONG de développement rural cambodgienne qui est devenue en 1998
une SFI florissante
(Société Financière Internationale), la
Banque ACLEDA ou celui du partenariat ICICI Bank
14 C'est ainsi qu'au Brésil on a vu se tisser
des liens sous forme de la joint-venture « Banco Postal » entre les
postes brésiliennes et le n°1 de la banque privée,
Bradesco.
en Inde entre la banque d'Etat « Corporation &
Canara » et une ONG de gestion de produits d'épargne.
L'intégration au secteur formel a également pu prendre en Afrique
de l'Ouest la forme d'une fusion réussie, BIMAO (Banque des
Institutions Mutualisées d'Afrique de l'Ouest), entre le Crédit
Mutuel du Sénégal (725 caisses, 510 000 clients) et l'Union
Jemini du Mali (750 caisses, 610 000 clients).
Changer d'échelle suppose donc d'adopter un
vrai profil de banque dédiée à la microfinance,
intégrée à l'économie formelle du pays
d'implantation, reposant sur l'emploi des régulations et méthodes
qui font la performance de l'économie bancaire privée. Parmi
elles, on peut citer sous réserve d'adaptation aux contraintes locales
de la microfinance s'il s'agit de filiales de banques européennes
s'installant dans un pays en développement (à l'instar de
Deutsch Bank et de son « Global Commercial Microfinance Consortium »
mais aussi HSBC, Citigroup) ou de transposition sur le terrain lorsqu'il s'agit
de banques locales :
- concernant les rOgulations :
au niveau européen, le CESR (Committee of European
Securities Regulators)
au niveau français, l'AMF (Autorité des
Marchés Financiers), le CECEI-Banque
de France (Comité des Etablissements de Crédit
et des Entreprises d'Investissement) et le CRBF-Banque de France
(Comité de la Réglementation Bancaire et Financière)
la pratique, enfin, de la notation des institutions
bancaires, déjà active pour les IMF (on citera le Fonds de
Notation des IMF fondé conjointement par la BID - Banque
Interaméricaine de Développement - et le CGAP, mais aussi
« PlaNet Rating » branche de PlaNet Finance15, CF.
ANNEXE 6)
- concernant les mOthodes, on peut citer :
l'exigence pour le client de fournir une garantie
réelle pour se voir consentir un prêt
l'analyse de l'actif financier de l'emprunteur potentiel
(Ces deux premiers OlOments sont des points dOlicats mais
capitaux en terme de viabilitO institutionnelle qui seront donc abordOs dans le
CHAPITRE SECOND)
l'évaluation du profil (y compris profil de risque) de
l'emprunteur
la mise en oeuvre d'une authentique stratégie
d'entreprise, incluant classiquement :
o une vision pour impliquer le personnel dans la
réalisation d'un business plan -
o des services financiers et logistiques susceptibles
d'être adaptés localement -
o une bonne structure organisationnelle et une vraie politique de
GRH -
o la standardisation opérationnelle des pratiques
comptables (audits, budgets)16 -
15 Plate-forme de microfinance fondée en 1997
par Jacques Attali
16 La NMBT (National Microfinance Bank of Tanzania)
s'est ainsi dotée d'une structure de contrôle des coûts.
o le recours à des SI (Systèmes d'Information)
pertinents (usage des NTIC17) -
o la mise en perspective du critère de durabilitO
financière, de suivi de rentabilitO.
Le recours à ces habitudes bancaires pourrait en effet
permettre à bon nombre d'IMF de surmonter la plupart de leurs obstacles,
parmi lesquels :
- la nécessité de trouver un marché et
une demande puis de segmenter la population (entre hommes et femmes,
pauvres et ultrapauvres, urbains et ruraux et selon les religions,
castes et ethnies qui peuvent constituer un obstacle culturel),
- l'urgence à atteindre la taille critique qui laisse
espérer la rentabilité,
- le besoin de « proactivitO » dans la gestion
financière (lié à la question des liquidités),
- le danger qu'il y a à copier aveuglément
un « business model » qui marche là-bas mais n'est
naturellement pas assuré de fonctionner aussi bien ici,
- l'indispensable définition de critères de
gestion des micro-prêts sur le modèle du
tableau indicatif suivant :
CRITERES
|
AGRICULTURE
|
PRODUCTION
|
SERVICES
|
Usage
|
BFR
Actifs immobilisés
|
BFR, actifs immobilisés
infrastructures
|
BFR
Actifs immobilisés
|
Terme
|
Saison agraire
|
De 6 mois à 5 ans
|
De 4 mois à 2 ans
|
Montant
|
Minimum requis
|
Forfait moyen
|
Minimum requis
|
En effet, l'enjeu d'avenir du microcrédit se posant
en terme de changement d'échelle,
nous pouvons dresser cette matrice « avantages
(+)/inconvOnients (-) de l'accroissement
du nombre d'acteurs dans le secteur de la microfinance »
:
CHANGER D'ECHELLE
partage d'information18 économies
d'échelle19 (`scale') économies de
portée20 (`scope')
amoindrissement de la pression sociale21
réduction de la part féminine de la
clientèle22 corruption et défaillance de
contractualisation23 hausse des coûts d'instruction et de
transaction19
effet domino (risque en chaîne de non-recouvrement) plus
menaçant19
(+)
(-)
17 Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
18 Evidemment asymétrique : des acteurs
historiques au profit des nouveaux entrants
19 Mécaniquement, par accroissement du
portefeuille de clients
20 A mécanismes identiques, accroissement de
la capacité de fourniture de services de microfinance
21 En effet, la `peer pressure' règne entre
les membres de tout groupe de finance solidaire (tontine, etc.).
22 Le nombre de femmes étant fini, vient un
moment où les hommes deviendront aussi clients (Ex. Afrique).
23 Plus le nombre d'acteurs formels va
s'accroître, plus la déviance vers le centralisme peut
survenir.
) La redistribution des rôles entre tous les acteurs
A l'issue de cet examen critique du rôle, sur le terrain de
la microfinance, des IMF (dont
les ONG) et des banques traditionnelles d'Etat ou du
secteur privé, nous avons dégagé que, pour atteindre
l'objectif du changement d'échelle et ainsi permettre chaque
année à davantage de clients potentiels de devenir des
clients authentiques et à part entière qui verront leur
niveau de vie s'améliorer tout en assurant graduellement la
pérennisation des outils et acteurs de la microfinance, la
méthode requise est celle de la formalisation économique
qui - et le CHAPITRE SECOND viendra compléter cette
définition - invite au recours à la méthodologie, aux
moyens de régulation et aux acteurs du secteur privé pour assurer
la durabilité financière des acteurs autant actuels que futurs,
qui doivent tous sans exception, à l'avenir, faire intégralement
partie de l'économie formelle.
Nous avons également dégagé
l'idée de « banque de microfinance » (qui existe
déjà dans certains pays en développement),
dédiée, comme son nom l'indique, au secteur de la finance
éthique ou solidaire : cette mutation d'avenir concerne à la fois
les établissements formels dès lors qu'ils seront prêts
à repenser leur culture bancaire, c'est-à-dire à voir
sous
un autre angle les notions impératives de volume et de
profit. Sur l'exemple du volume, le nombre potentiel de clients peut
laisser rêveurs les plus grands investisseurs du monde entier, le
problème de la répétition liée à l'octroi de
très nombreux microprêts (occasionnant des coûts
d'instruction et de transaction élevés24) pouvant
être résolu par un système de cartes à puce
déjà en fonctionnement dans trois complexes de microfinance : la
Financiera Familiar en Equateur, la Caja Los Andes en Bolivie
et la Centenary Bank (de développement rural) en Ouganda.
Mais ce concept de banque dédiée concernera
aussi naturellement les structures qui sont demeurées au stade
semi-formel voire informel, qui plus que toutes autres ont besoin
d'assurer leur pérennité financière et stratégique
dans un secteur qui a subi et doit encore subir une révolution aussi
importante. Si l'on écarte les restrictions anti-corruption -
réelles cependant - qui pèsent sur la formalisation contractuelle
devant pouvoir permettre aux IMF
de devenir des acteurs officiels et régulés
de la microfinance mondiale, et qui ne concernent guère que le
secteur du bois en Haïti, des alcools en Russie et d'autres
activités sous la coupe de tyrans africains25,
il faut réaffirmer combien les IMF sur la voie de
24 Ceci est facile à comprendre, si l'on
compare par exemple l'octroi d'1 crédit de 100 000 € (1 seul
dossier pour une somme de 100 000 €) à celui de 1 000
crédits de 100 € (1 000 dossiers pour le même total).
25 Dans ces pays-là, on ne peut donc,
concrètement, fournir aucun microfinancement légal aux
activités
alcoolières russes, forestières haïtiennes,
etc.
l' « officialisation »26 doivent employer
chaque jour davantage des méthodes du secteur privé
tendant à assurer le développement durable de leur
activité :
- OchOancier rapprochO (hebdomadaire par exemple) pour faciliter
le suivi des remboursements du micro-emprunteur,
- libOralisation financière des dOpôts à
travers l'abaissement progressif des TRO (Taux de Réserve
Obligatoire27 imposé par les banques centrales), ce
qui donnera lieu à une hausse mécanique de la base de
dépôts disponibles et donc à une
intermédiation financière accrue, génératrice de
profit,
- travail approfondi sur les taux d'intOrOt r dont il
est aisément justifiable qu'ils soient élevés :
r = c + i + R, avec
c = coûts de fonctionnement et de constitution, OlevOs en
raison du travail de terrain requis
i = taux d'inflation
R = prime de risque, car mOme si le taux de remboursement est
bon, la population est risquOe
le taux annuel est élevé mais le terme de
paiement (donc les intéréts) faible
la structure de microfinance doit se
rémunérer pour assurer son maintien puis sa croissance,
donc l'avenir des populations clientes et continuer à offrir un
service local qui n'existait pas auparavant : les clients paient ainsi une
« prime de rareté » correspondant à l'émergence
de ce nouveau service.
Ceci suppose donc, on s'en rend compte, une redistribution
complète des rôles entre tous
les acteurs présents sur le terrain de la microfinance.
Pour cela, rappelons les enjeux des trois catégories en présence
:
ENJEUX & CATEGORIES
|
ONG/IMF
|
SECTEUR FORMEL PRIVE
|
SECTEUR PUBLIC
|
ResponsabilitO
|
Morale
|
Sociale & Environnementale
|
Politique
|
POrennitO
|
Institutionnelle
|
Capitalistique
|
Choix des bénéficiaires
|
RentabilitO
|
ROI28
|
ROI
|
ROI
|
26 On rappelle qu'il s'agit là du nom
donné par l'économiste péruvien de Soto au concept de
formalisation.
27 C'est ainsi qu'en Amérique Latine, dans le
mouvement de libéralisation des années 90, ce TRO est
passé
de 50% à une valeur oscillant entre 10 et 30%.
28 Return On Investment, Cf. tableau suivant.
Sur la dimension « rentabilité », chacune des
trois catégories doit prendre conscience des avantages et
inconvénients qu'il y a à étre remboursé en temps
voulu ou en retard voire
pas du tout ! C'est ce « relativisme optimiste » que
montre le tableau qui suit :
+/- & REMBOURSEMENT
|
EN TEMPS VOULU
|
EN RETARD OU PAS DU TOUT
|
Avantages
|
Profit conforme aux prévisions
|
Suspension des intéréts créditeurs
|
InconvOnients
|
Rémunération des dépôts
|
Pression financière avec effet domino
|
On peut donc imaginer que l'évolution du rôle
de chacun à l'avenir pourrait étre la
suivante :
0
BANQUE-MÈRE LOCALE
BANQUE-MÈRE EUROPEENNE
0
0
Filiale
autonome
(stratégie, SI,
Distribution de crOdits Redistribution
Institutions de
Microfinance
MICRO-
GRH, etc.)
(hors ONG)
ENTREPRISES
PARTICULIERS
On peut donc identifier trois évolutions graduelles et
successives :
- D'abord : c'est la 1ère
étape, celle d'une alliance stratOgique entre filiales locales de
groupes bancaires européens et IMF en cours de formalisation qui ne
joueront au terme
de cette phase qu'un rôle passif de redistribution des
crédits accordés par les banques privées aux
micro-entrepreneurs et aux populations locales,
- Ensuite 0 : c'est la 2ème
étape, celle de la formalisation complète de toutes
les IMF,
intégrées aux filiales autonomes
identifiées lors de la 1ère étape - on peut
donc imaginer une coentreprise (ou joint-venture) agréée et
réglementée de façon unique, afin de ne pas dupliquer les
fonctions tout en continuant à limiter les risques,
- Enfin 0 : c'est la 3ème
étape, la phase finale de formalisation complète de
tous les
acteurs et le recours plus durable à des banques
locales, implantées dans le pays et
mobilisant une unité spéciale
dédiée à la microfinance, plutôt qu'à
des filiales de banques-mères européennes - dans cette
ultime étape, celle du changement réel d'échelle, on
s'assurera de l'indispensable implication du dirigeant de la banque locale,
sans quoi l'ensemble du secteur s'expose aux difficultés
rencontrées par la SBSA (Standard Bank of South Africa) et le Banco
del Pacìfico en Equateur, qui en 23 ans n'a
pu satisfaire qu'environ 4 000 clients.
*
* *
Naturellement, cette redistribution des rôles entre les
acteurs fait la part belle aux groupes bancaires de terrain, issus des
partenariats et mutations successives des IMF (hors ONG)
et des filiales de banques européennes. La question des
ONG reste donc entière car il est indéniable qu'elles jouent un
rôle fondamental. Mais les problèmes qu'elles rencontrent, en
matière de structure organisationnelle, de modèle de
gouvernance et de recours au financement public par exemple, prouvent, s'il
en est encore besoin, qu'il faut repenser les ONG de demain à l'aune du
critère d'efficacité.
Au sein d'une ONG, sur quel programme l'argent public est-il le
mieux placO ?
Laquelle des missions d'une ONG est-elle la plus
indispensablement subventionnOe par
un Etat ?
Et laquelle, surtout, ne peut-elle Otre mise en concurrence avec
les banques dont ce n'est
ni la philosophie ni la culture ni le modèle Oconomique de
la prendre en charge ?
La réponse est unique : l'aide humanitaire
d'urgence, que seule la capacité logistique d'une Organisation
Non Gouvernementale, financièrement appuyée par les
moyens conséquents d'un Ministère, d'une Agence Nationale ou
d'une Collectivité Publique, peut assurer, partout dans le monde,
à n'importe quel moment. Le réseau des ONG constitue en effet
à travers le monde une force de réaction rapide, une force de
frappe, une espèce de
« task force » extraordinairement efficace
lorsqu'il s'agit d'envoyer sur le terrain des centaines d'associatifs
à la rescousse des millions de victimes des pires atrocités du
sous- développement ; car méme si les banques de détail,
filialisées ou locales, ont encore une faible connaissance du
marché de la microfinance, une habitude d'automatisation et une culture
plutôt conservatrice inadaptées, elles
bénéficient indiscutablement d'une pratique organisationnelle,
d'une méthodologie technico-financière, d'une gestion des
ressources humaines, d'une réglementation formelle imposant des
critères de gestion stricts, d'un réseau d'agences, d'un
contrôle interne et comptable efficient et d'une
indépendance
institutionnelle, dont nous serions tous coupables de priver les
pays en développement.
|