Dynamiques et pertinences du moteur franco-allemand dans la construction de la Politique Européenne de sécurité et de Défense.par Pascal BRU Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr - Master de Relations Internationales/Diplome de l'Ecole Spéciale Militaire 2004 |
3-3 C'est enfin assurer la relève par une police locale, d'où le rôle de la formation :Dans ce domaine, nous sommes contraints d'étudier des faits qui ne relèvent pas directement de la PESD mais qui sont déjà pour partie réels. En effet, l'Allemagne met en ce moment même en oeuvre une action de formation de policiers irakiens. Ces derniers sont acheminés aux Émirats Arabes Unis en vue d'y recevoir une formation dispensée par la police allemande. Entre les deux, la gendarmerie « européenne ». Il s'agit d'une proposition française, acceptée par la plupart des partenaires européens et dont la juridiction ne serait pas à proprement parler établie sur le territoire européen, mais sur un théâtre de crise, afin de devancer et de préparer l'arrivée de forces de police traditionnelles. Elle est comprise de fait comme entrant dans la « phase de transition » entre les volets militaires et civils de la PESD. C'est la mission PROXIMA qui a démontré son intérêt. Elle a été présentée au mois de février 2004 par le ministre français de la Défense. Le 4 avril 2004, le Ministre français de la Défense a déclaré souhaiter voir une déclaration politique commune aux cinq pays partenaires de la Force de Gendarmerie Européenne (FGE) avant l'été 2004 être prononcée. Le concept de cette FGE doit se décliner autour de quelques éléments moteurs. Il faut noter que son action sera prioritairement utilisée au profit de l'Union Européenne, toutefois, son champ d'action couvrira également les opérations conduites par des organisations internationales comme l'ONU, l'OSCE ou l'OTAN. Elle pourrait également oeuvrer au profit de telle ou telle coalition. Son nom sera probablement « EUROGENDFOR ». Le réservoir devant permettre d'armer la force serait commun aux réservoirs annoncés au profit des différents outils de gestion de crises dont celui de la force de police européenne. Le principe de non duplication serait alors respecté. Or, pour que la PESD obtienne une vraie légitimité vis-à-vis des autres États Membres, il est nécessaire qu'elle ne soit pas une simple redite des fonctions d'autres organisations internationales. Cette préoccupation est récurrente lorsqu'il s'agit de penser la PESD. Cela a plusieurs implications sur le plan policier. En effet, la France et l'Allemagne, on l'a vu, ont chacune un outil de police propre. L'habitude qu'elles ont prise de travailler ensemble sur un certain nombre de points leur donne une crédibilité pour mettre en place des outils communs. Sa valeur est quadruple70(*) :
* 70 Colonel Dolo, sous-directeur de la gendarmerie nationale. |
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