II - La gestion indicielle tiltée :
La gestion indicielle tiltée ne s'apparente en rien
à la gestion passive, sinon dans le choix d'un indice de
référence par rapport auquel la performance du fonds est
évaluée. Une dénomination plus appropriée
serait « gestion active à risque
contrôlé ». L'objectif consiste à
« battre » l'indice, sans toutefois exposer le portefeuille
à un risque de marché supérieur à celle de
l'indice.
L'indice dans cette approche joue le rôle d'un
portefeuille passif. C'est par rapport au lui que le responsable de
portefeuille peut jugé et convaincre leurs futures investisseurs.
Les gestions indicielle actives tiltée au sens strict
reposent sur des approches quantitatives de contrôle du risque global
d'un portefeuille comme la droite de marché ou le modèle APT. Les
mises en oeuvre diffèrent sensiblement d'un fond à l'autre, en
particulier pour ce qui est de la sélection des valeurs. Certains
recourent aux prévisions des analystes financiers, d'autres, comme
l'APT, supposent que les marchés sont relativement efficients et se
fondent essentiellement sur l'analyse économétrique.
Toutes ces gestions s'appuient cependant sur les
hypothèses de la théorie moderne du portefeuille. Tout d'abord,
les rendements des titres financiers sont générés d'une
part, par des facteurs communs de nature macro-économique, et d'autre
parts, par les facteurs spécifiques qui ne dépendent que de
titre, ou de son marché (chapitre 5), et de l'entreprise qui l'a
émis.
Le risque associé aux facteurs communs est
dénommé « risque systémique ». Il
n'est pas possible de l'éliminer, sauf à utiliser des techniques
de couverture reposant sur l'utilisation des options et des futures (chapitre
6).
Seuls certains de ces facteurs communs font l'objet d'une
prime de risque requise par les investisseurs.
Le risque dit « idiosyncrasique »
associé aux facteurs spécifiques n'est pas valorisé par le
marché, et peut être éliminé par diversification des
actifs investis.
La capacité d'une technique indicielle à battre
systématiquement l'indice de référence repose sur une
décomposition fine du risque systémique.
III - Avantages de la gestion indicielle :
Par définition, la gestion indicielle offre une
performance proche de celle de l'indice de référence et à
faible coût puisque, d'une part, le taux de rotation (donc les
coûts de transaction) du portefeuille est limité et, d'autre part,
les frais de recherche et d'analyse de marché sont réduits. Les
frais de gestion des fonds indiciels sont généralement
inférieurs à 0,5 % de l'actif géré, contre une
fourchette de 0,8 % à 1,2 % pour les fonds gérés de
manière active. De fait, la concurrence entre les fonds indiciels tend
à porter essentiellement sur les frais de gestion, leurs performances
(pour un indice de référence identique) étant largement
similaires.
|