Section 2. Les origines des conflits armés en
République
Démocratique du Congo.
§ 1. Les causes endogènes
La RDC, depuis le 30 juin 1960 ; jour de son accession
à l'indépendance n'a jamais connu une stabilité
politique.
Pour rappel, il convient de retenir d'abord cette crise
constitutionnelle sous l'empire de la loi fondamentale du 19 mai 1960,
provoquée par la révocation du premier ministre patrice Emery
LUMUMBA par le Président Joseph KASAVUBU. Au regard de la loi
fondamentale, cette révocation était fondé mais le premier
ministre, vu le soutient du Parlement et du Gouvernement qu'il
possédait, bouda cette révocation.
Cette crise politique au sommet de l'Etat amena le colonel
Désiré MOBUTU à démettre ses autorités du
pouvoir par un coup d'Etat. Soulignons par ailleurs qu'avant cela
s'étaient succédées quelques sécessions dont celle
du KATANGA et celle du KASAÏ qui avait entraîné une guerre
civile sans merci.
Le Président MOBUTU au pouvoir s'était
caractérisé par une dictature très prononcée.
Celle-ci provoqua des soulèvements internes à tel point que le
Président convoqua une conférence constitutionnelle en 1991.
Suite aux résultats improbables de la Conférence
Nationale Souveraine, l'AFDL pris les armes en Septembre 1996 pour bouter
MOBUTU hors du pourvoir le 17 mai 1997. Peu après ce régime sera
l'objet de plusieurs accusations du processus démocratique. Face
à ces accusations le nouveau régime s'accapare de tout le pouvoir
refusant de le partager avec les autres tendances politiques. Ce qui amena les
alliés de KABILA à tourner les canaux contre lui le 2 Août
1998 et déclencher une seconde guerre dite de «
libération ».
Outre l'instabilité politique, signalons aussi cette
crise crée par le vide ou mieux le flou constitutionnelle en
matière de nationalité congolaise. D'où en 1996, la
conquête du pouvoir par l'AFDL avait connu une sérieuse
implication de la rébellion « Banyamulenge »,
peuple d'origine ruandaise réclamant leur appartenance à la
nationalité congolaise par le fait du principe d'appartenance tribale et
le fait qu'ils sont au Congo depuis longtemps.
Vu l'imprécision en en ce qui concerne la
définition de la nationalité congolaise dans différentes
constitutions de la RDC, d'abord sous l'EIC, ensuite sous pendant la
colonisation belge et enfin à partir de l'indépendance
jusqu'avant la rébellion de 1996, les Banyamulenges se sentant victimes
et opprimés, vont rejoindre les Tutsi en formation militaire en Ouganda
qui feront chuter le régime Hutu en 1994 et à la victoire de
Tutsi la plupart de Banyamulenge resteront au Rwanda tout en envisageant
revenir sous diverses formes récupérer leur droit bafoué
par MOBUTU ; d'où les propos du porte -parole Banyamulenge en
septembre 1995 qui a dit : « si on nous retirer
vraiment notre droit à être zaïrois, nous relancerons une
rébellion dans la région ». Ce qui fut fait, ces
banyamulenges seront un pilier incontestable des Rwandais dans la guerre de
1996, réclamant uniquement leur appartenance à la
nationalité congolaise.
§ 2. Les causes exogènes
Les crises internes des Etats voisins de la RDC ont
occasionné la présence des nombreux réfugiés
armés à l'Est du pays, qui à partir de là se sont
livrés aux activités armées ou mieux aux attatques
sporadiques vers leur pays d'origine. C'est la majeure cause de
l'éclatement et du développement du conflit armée en RDC
envers ses voisins, le Rwanda et l'Ouganda.
Il convient de retenir que la convention signée le 08
Novembre 1889 par Léopold II, avaient fixé de manière
anarchique les frontières entre la RDC et le Rwanda et l'Ouganda.
D'où ce conflit n'est pas un conflit sur le plan juridique, un conflit
territoriale ou frontalier, à cause de la facilité d'immigration
clandestine qu'elle favorise.
Particulièrement concernant le Rwanda, il sied de noter
que ce conflit tire son origine de différentes considérations
entre Tutsi et Hutu. En 1959, la « révolte Hutu »
ethnie présentée comme race inférieure à la race
Tutsi venu du Proche Orient, a permis à cette ethnie d'accéder au
contrôle du pouvoir politique. Cette situation provoqua l'afflux massif
des réfugiés en Ouganda et en RDC. Ceux qui étaient en
Ouganda formeront plus tard le Front Patriotique Rwandais (FPR).
Notons que l'amitié entre MUSEVENI et le FPR
commença lors de la conquête du pouvoir en Ouganda par MUSEVENI,
qui fit appel aux FPR dont l'apport n'etait pas moindre. En signe de
récompense, le FPR bénéficia d'une aide multiforme de la
part de MUSEVENI, à savoir : équipement, formation
militaire, logistique etc., dans son combat de conquête du pouvoir au
Rwanda. Cette conquête provoque un génocide sans
précédent et les génocidaires `étaient
réfugiés en grande partie en RDC.
Face à ces menances, la FPR reussit à chasser le
pouvoir Hutu à travers une offensive interrompue par les Accords
d`Arusha et aussi il réussit à mieux organiser son «
Armée Patriotique Rwandais » (APR). cette victoire de Tutsi
sur le Hutu provoqua une fois de plus une exode massive des
réfugiés Hutu estimés à près de deux
millions.
La présence des réfugiés Hutu à
l'Est de la RDC inquiète énormément le Rwanda pour sa
sécurité considérant cette situation, l'APR était,
lors de la guerre dite de libération un alliée principal de
l'AFDL pour prendre le pouvoir le 17 Mai 1997. Le 02 Août 1998, l'APR va
se détourner de KABILA pour soutenir un autre mouvement rebelle
crée pour la circonstance, sous prétexte que KABILA soutient les
ex-FAR pour ainsi déstabiliser le Rwanda.
Cette guerre du 02 Août 1998 n'a pas à son sein
de vraies raisons d'être. Certaines personnes disent que l'APR s'est
détournée de KABILA d'autant plus que lors de la guerre de
libération (1996 - 1997), le Président KABILA leur avait promis
une concession de terre dans le KIVU, chose qui n'a été faite,
autrement il n'a pas tenu sa parole.
Nous pesons aussi que, outre les causes citées ci-haut,
ces deux guerres et surtout la deuxième poursuivaient des fins
économiques, c'est à dire que les pays agresseurs soutenus par
certaines grandes puissances convoitaient les richesses de la RDC. C'est ainsi
que, bien que les troupes rwandaises controlaient tout l'Est de la RDC
où se trouvaient les Ex-FAR et interamwe, elles continuaient cependant
leur offensive dans le but de s'emparer des villes de Mbuji-Mayi et Lubumbashi
pour des fins économiques.
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