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Les conditions d'éligibilité des ONG nationales au partenariat avec les bailleurs de fonds sont, de façon générale, pas très différentes d'une Institution à l'autre. La Banque mondiale, L'Union européenne et l'Agence canadienne de développement international ont sensiblement les mêmes conditions d'accès. Mais, la Banque mondiale se fait l'écho de sa rigidité en matière de sélection des ONG partenaires. C'est fort de cette réputation qu'elle justifie son action de facilitation de contacts entre les ONG nationales et les autres bailleurs de fonds ou ONG du Nord. A ce propos, un de nos enquêtés auprès de cette Institution affirme que les autres bailleurs de fonds ou les ONG du Nord, connaissant la rigidité de la Banque en matière de coopération, ne peut facilement rejeter les ONG qu'elle leur recommande.
La similarité relative des critères de sélection des ONG nationales partenaires des bailleurs de fonds traduit la prise de conscience desdits Bailleurs par rapport à une situation cacophonique qu'a connu la coopération non gouvernementale dans ses premières heures d'éveil au Cameroun. En effet, la décentralisation de l'aide au développement ayant engendré une prolifération d'acteurs et d'organisations intermédiaires, des individus ou des groupuscules, animés par des velléités clientélistes se sont passés pour des promoteurs d'ONG nationales qui n'avaient d'existence que dans leur mallette. C'est ce qu'on a appelé « ONG-mallette » ou « ONG-écran », et dont la finalité était de capter les fonds pour leur propre bénéfice et non pour le bien-être des populations qu'ils sont supposés servir. C'est en réaction à ces pratiques déviantes que les bailleurs de fonds ont révisé leurs conditions de sélection des ONG nationales partenaires. D'où des exigences relatives à l'identification des ONG demanderesses, à la qualité/qualification de leur personnel, à leurs domaines de compétence, à leur expérience dans le domaine etc.
Les procédures d'obtention d'appui auprès des bailleurs de fonds sont relativement les mêmes. Mais une différence s'observe au niveau de la démarche de certaines Institutions en matière d'appui aux organisations non gouvernementales. L'Union européenne et l'Agence canadienne de développement international mettent à la disposition du public des informations relatives à leurs programmes d'appui, respectivement à travers des tribunes d'informations et des dépliants. La Banque mondiale par contre n'annonce pas ses critères et ses programmes d'aide aux acteurs non gouvernementaux de développement. De manière générale, les procédures mises sur pied par les bailleurs de fonds leur permettent d'apprécier l'efficience et l'effectivité des projets soumis, question de décider de leur recevabilité ou non.
S'agissant de la proportion de l'appui accordé par les bailleurs de fonds aux ONG nationales, elle varie de manière générale entre 655.957 francs CFA et 6.559.570 francs CFA. Et, une contribution en espèce, en nature ou en service est exigée aux organisations demanderesses. Cette contribution a, selon un de nos enquêtés, un rôle de sensibilisation à la responsabilisation :
« L'aide ne consiste pas seulement à subventionner mais, à leur montrer à monter un projet. Ne pas donner le poisson mais aider les gens à pêcher, apprendre à prendre en charge certaines responsabilités » (un enquêté/bailleurs de fonds).
Tel est le sens accordé à la contribution des postulants à l'appui des bailleurs de fonds.
La politique de coopération non gouvernementale des bailleurs de fonds ainsi interprétée, quelle analyse en faire ?