D) La télévision sans frontière :
vers une publicité sans limite ?
Au terme d'une consultation lancée en 2003
auprès des professionnels et des Etats, les règles
générales de la publicité à la
télévision pourraient être considérablement
assouplies. La commission européenne a en effet présentée
plusieurs propositions de révision de la directive
Télévision Sans Frontière (TSF).
« Je veux que la nouvelle législation
européenne sur le contenu audiovisuel soit un exemple en matière
d'amélioration de la réglementation. Mon objectif est d'ouvrir
à l'industrie des médias en Europe les règles les plus
flexibles et les plus modernes du monde », déclare Viviane
Reding, la commissaire européenne chargée du dossier.
Ces mesures sont prises pour lutter contre la concurrence de
plus en plus forte des opérateurs de télécommunication qui
seront bientôt en mesure de fournir des services de radiodiffusion sur
des supports multiples avec un qualité égale à la
télévision (ordinateur, téléphone portable, agenda
électronique...).
Ce projet prévoit la suppression de la limitation
quotidienne de la publicité (elle est jusqu'à présent de
15% du temps d'antenne). Il ne sera plus obligatoire de ne diffuser des spots
qu'entre les interruptions de programmes (mi-temps).
De même la durée entre 2 écrans
publicitaires sera raccourci : on passerait de 45 minutes à 40
minutes pendant les films et les téléfilms, et de 30 minutes
à 20 minutes pour les programmes d'informations et les contenus
réservés aux enfants.
Cette mesure profitera essentiellement aux chaînes de
télévision qui pourraient diffuser plus de publicité (on
estime à 60 millions d'euros les investissements annuels
supplémentaires pour TF1), mais également aux annonceurs qui
pourront disposer de plus de flexibilité pour diffuser leurs messages.
Par ailleurs, cette mesure permettra peut-être de revoir à la
baisse le tarifs des spots publicitaires : si l'offre augmente, les prix
risquent de chuter.
Quoiqu'il en soit, ce projet de directive européenne
profitera aux annonceurs et aux diffuseurs, l'avis des
téléspectateurs étant ici relégué au second
plan contrairement à ce qu'affirme Dominique Baudis, président du
CSA : « Le CSA souhaite que l'intérêt d'un
assouplissement de la réglementation soit étudié avec
soin, pour à la fois répondre aux besoins des opérateurs
au sein d'un marché publicitaire qui a tendance à stagner et pour
respecter les téléspectateurs ».
Aujourd'hui encore, le gouvernement français
étudie des possibilités pour permettre aux chaînes de
télévision de diffuser plus de spot TV (annexe 6 page
75)
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