II. LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
INTER-ÉTATS
Dès les années 60, les architectes de
l'intégration africaine ont décidé qu'il fallait
absolument construire des infrastructures pour faciliter le commerce
intra-africain et en faire profiter toutes les régions. Les dirigeants
du continent se sont lancés dans d'ambitieux projets comme les
autoroutes transafricaines, dont certains tronçons finiraient par
relier le Caire (Égypte) à Dakar (Sénégal),
Tripoli (Libye) à Windhoek (Namibie) et Lagos (Nigeria) à
Mombassa (Kenya). Elles faciliteraient l'accès à la mer de
quinze (15) pays sans littoral et amélioreraient les livraisons
régionales.
« Malheureusement, à l'instar de
l'intégration économique, la coopération et
l'intégration en matière d'infrastructures régionales
n'ont pas été une réussite extraordinaire », note M.
Adebayo Adedeji, éminent chercheur nigérien partisan de
l'intégration. En ce nouveau millénaire, le grave manque
d'infrastructure reste un obstacle majeur aux échanges entre pays
africains.
L'Afrique accuse un retard important sur le reste du monde,
pour tous les aspects des infrastructures (quantité, qualité,
coût et accès). En 1997, il y avait en Afrique (Afrique du
Sud non comprise) 171 000 kilomètres (km) de routes
goudronnées, soit environ 18% de moins qu'en Pologne, pays
à peu près de la taille du Zimbabwe. Alors que les
efforts de construction des autoroutes transafricaines se poursuivent, la
qualité des routes existantes se détériore. En 1992,
environ 17% des grandes routes de l'Afrique subsaharienne
étaient revêtues, mais en 1998, ce chiffre était
tombé à 12%, note la Banque Mondiale. Aujourd'hui, plus de 80%
des routes sans revêtement ne sont qu'en assez bon état,
et 85% des routes
secondaires rurales sont en mauvais état et ne peuvent pas
être empruntées pendant la saison des pluies10.
Le réseau routier de l'UEMOA se présente comme
suit :
Tableau 1: Répartition des longueurs
de routes par pays membre.
États membres
|
Superficie (km²)
|
Km de routes et de pistes
|
Benin
|
115 762
|
15 468
|
Burkina Faso
|
274 122
|
12 451
|
Côte d'Ivoire
|
322 463
|
81 359
|
Guinée-Bissau
|
36 125
|
3 436
|
Mali
|
1 240 192
|
16 652
|
Niger
|
1 267 000
|
13 808
|
Sénégal
|
197 161
|
14 576
|
Togo
|
56 785
|
8 108
|
Total
|
3509610
|
165 858
|
Source : Commission de l'UEMOA, 2001
Le réseau de l'UEMOA totalise une longueur de 165 858 km
dont 22 726 km sont des routes revêtues, soit 15% de la longueur
totale, et 142 990 km sont des routes en terre, soit
85% du réseau d'ensemble. Ce réseau est
inégalement reparti sur l'ensemble du territoire communautaire. Les
pays côtiers (Bénin, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau,
Sénégal et Togo) avec ensemble une superficie de 728 296
km², soit environ 21% de celle de l'Union, ont environ
122 947 km de routes, soit 74% de la longueur totale du
réseau. Les pays enclavés (Burkina
Faso, Mali et Niger) totalisent quant à eux 42 911 km de
routes, ce qui ne représente que 26%
de la longueur totale, ils ont donc une desserte plus faible que
celle des pays côtiers.
Les densités moyennes du réseau routier de
l'Union sont de 4,7 km de routes pour 100 km², et de 2,4 km pour 1000
habitants. Elles varient entre 1,1 km pour 100 km² (1,4 km/100 habitants),
et 25,2 km pour 100 km² (5,5 km/1000 habitants).
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