Section 3 : Revue de littérature
La problématique de la rentabilité de
la Poste a fait l'objet de réflexions de plusieurs travaux de
recherche.
Certains auteurs ont abordé ce problème dans sa
globalité. D'autres par contre l'ont abordé en parlant d'une
partie des activités postales.
Ainsi dans ses recherches sur les communications en Afrique,
MBANGALA (2001 ) a remarqué qu'en général «
dès que l'on se penche sur l'analyse de la performance des entreprises
publiques, on est directement confronté à la multiplicité
des objectifs qui leur sont assignés ». Ce constat
témoigne de la complexité de l'évaluation de la
rentabilité des entreprises publiques telles que la Poste. Pour
résoudre ce problème, l'Union Postale Universelle n'a
cessé de mener des efforts importants.
Le colloque sur le développement postal a reconnu que
<< malgré les efforts déployés, la situation des
services postaux des pays en développement ne s'est pas
améliorée. Elle se serait même dégradée dans
certaines régions >>. Des mesures de redressement et des
modalités d'utilisation efficace de l'assistance technique ont donc
été définies en vue d'assurer la survie du secteur postal.
Ces mesures sont entre autres :
1- Changement de statut, c'est à dire adoption d'un
statut assurant à la poste une plus grande autonomie ;
2- Choix des structures adaptées et conclusion avec
l'Etat d'un contrat de programme ;
3- Mise en place et développement des moyens et
techniques modernes de gestion.
Dans le cas précis du secteur postal béninois,
Raphiou Seïbou SANNY résume le problème de la performance
économique du secteur postal en terme d'inefficacité du
système d'information, de gestion et de communication, c'est à
dire : insuffisance des mesures de performance, inefficacité du
tableau de bord de gestion, absence d'une approche systémique de
l'entreprise.
TIDJANI (1990) dans ses recherches sur la rentabilité
des prestations « courrier » définit la
rentabilité comme la profitabilité ou l'aptitude des prestations
à générer des bénéfices. Après une
analyse du management des prestations, il a proposé une méthode
de calcul des prix de revient complet et celle du << direct costing
>>
- Selon la première, le prix de revient complet d'un
type de produit et de prestation est déterminé en divisant le
total des charges fixes qui lui sont imputables et de ses charges variables
relatives à une période donnée, par le nombre de ce type
de produit ou de prestation produit au cours de cette période.
- La théorie du <<direct costing>> ou
coût variable consiste à exclure du prix de revient d'un produit,
soit ses charges fixes spécifiques et ses charges fixes communes avec
les autres produits ( cas du <<direct costing>> simple ) ou soit
seulement les charges fixes communes (cas du <<direct costing>>
évolué)
Le bénéfice ou la perte est
dégagé par la réduction du total des charges fixes
communes, du total des marges sur coût variable.
MARTIN (1997) quant à lui, s'est
préoccupé des forces et faiblesses des services para bancaires de
la Poste. Dans son travail, il a ressorti les maux qui menacent la
pérennité de la Caisse National d'Epargne et du Centre des
Chèques Postaux.
BABIN (1988) a fait le diagnostic financier de la Poste et a
conclu que « le compte d'exploitation de la Poste est
structurellement déficitaire. La Poste ne couvre que 60% de ses charges
».
L'analyse des revenus de l'activité postale et des
coûts du centre de tri postal pour l'exercice au 31/12/1995, a
été réalisée par M.M Charles Assouline de CRC
SOGEMA, A Bonaventure et O. Josaphat de la DSPF. Leur étude a conclu que
le seuil de rentabilité de la Poste est supérieur à
son chiffre d'affaires, ce qui correspond à une situation de
déficit.
Cette liste non exhaustive, témoigne de la taille des
difficultés que pose la gestion du secteur postal en
général et celui du Bénin en particulier.
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