CONCLUSION GENERALE
La Poste à sa création fonctionnait comme tous
les services administratifs. Bien que souhaitée, la rentabilité
financière n'était pas un impératif. La Poste a
bénéficié et continue de bénéficier des
subventions des Télécommunications. Cela ne saurait plus
durer ; à la séparation, la Poste devra voler de ses propres
ailes.
Notre étude a confirmé le caractère
déficitaire de la Poste et indiqué quelques causes de ce
déficit. La principale de ses dernières demeure la mission de
service public. Le service public n'a pas de prix, mais il a un coût.
D'autres pays avant le Bénin ont déjà
reformé leur service des Postes et Télécommunications et
créé des sociétés de Poste, notamment le Togo,
le Burkina-Faso. La poste dans ces pays a réussi sa restructuration.
Après trois années de gestion, la société togolaise
des Postes a pu dégager à la quatrième année un
bénéfice de l'ordre de VINGT SEPT MILLIONS (27.000.000) de
francs CFA. C'est dire que le caractère déficitaire de la Poste
au Bénin n'est pas irréversible. Tout dépend de la
capacité des différents acteurs (gouvernement et responsables de
la Poste) à développer une approche participative dans le
processus de prise de décision. C'est valable pour promouvoir
l'indépendance politique des managers. Il s'agit donc d'une
responsabilité collective impliquant les deux (02) acteurs, mais aussi
les clients.
A travers la méthode des ratios, notre étude a
révélé que la densité du réseau postal
constitue un handicap pour le développement du secteur. Ce réseau
se révèle non efficace et non efficient. La solution pour le
rendre rentable est de ne créer des bureaux de Postes que dans les
localités où il existe une réelle demande postale et
éviter de créer des bureaux de Poste à résonance
politique sans fondement commercial et sans considération des principes
de la rentabilité économique.
Le service public à un coût c'est pourquoi la
Poste de proximité ne peut se faire au détriment de l'efficience
ou de la rentabilité. Il urge alors de mettre en place une
comptabilité analytique afin de dégager avec exactitude le
coût du service public et les moyens de financer son exploitation.
Notre étude a également
révélé que les charges salariales sont
élevées, mais l'on ne peut envisager, diminuer l'effectif de la
Poste, ni baisser le niveau des salaires. Si selon les analystes l'effectif de
la Poste est pléthorique, selon les autorités de la Poste
l'effectif actuel est insuffisant pour satisfaire le besoin en personnel des
quatre vingt onze (91) bureaux de Poste et centres spécialisés.
Baisser le niveau des salaires, c'est créer une tension sociale qui
desservirait l'entreprise. La solution, c'est d'augmenter de façon
quantitative et qualitative la production et surtout de maîtriser les
coûts.
La Poste peut se rentabiliser tout en poursuivant sa mission
de service public. Pour ce faire, il faut :
- clarifier les règles de gestion ;
- rentabiliser les services de production ;
- accroître la production ;
- améliorer la qualité des prestations, des
produits et services existants ;
- diversifier les produits en tenant compte des besoins de
la clientèle ;
- définir une planification stratégique et
opérationnelle de développement.
Les atouts existent pour que la Poste rentabilise son dense
réseau , car d'importants créneaux restent inexplorés, et
la clientèle de proximité est disposée à consommer
les produits nouveaux adaptés à ses besoins.
La Poste doit continuer de jouer son rôle
économique démontré dans notre étude en
transcendant le cadre bureaucratique, les contraintes légales et
administratives et en adoptant une stratégie de développement
axée sur l'utilisation des nouveaux outils de gestion à
savoir : la comptabilité analytique de gestion, le contrôle
de gestion et l'audit interne.
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