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Cinétique de l'élimination du cyanure dans le manioc

( Télécharger le fichier original )
par Emmanuel ATIBU KAZINGUVU
Université de Kinshasa - Licence en Sciences groupe Chimie 2004
  

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Soit une réaction de premier ordre :

A B

Si et sont respectivement ; la formalité de B, la formalité de A, la concentration actuelle de a et la concentration actuelle de b :

Au temps t=0 : et (1)

Et au temps t>0 : et (2)

La vitesse de formation de B est : (3)

En intégrant cette vitesse, on obtient : (4)

Aux les conditions initiales, x=0 pour t=0, on obtient : (5)

On obtient enfin pour la loi de vitesse de réaction de premier ordre :

(6)

k est la constante de vitesse.

L'équation (6) peut s'écrire aussi : ou (7)

Ou encore

Les équations écrites en (6) donnent l'allure des courbes de formation de B et de disparition de A.

CHAPITRE II. L'ACIDE CYANHYDRIQUE ET LA TOXICITE DU MANIOC

II.1. L'acide cyanhydrique et la toxicité du manioc

Cet acide ne se trouve pas à l'état libre dans les tissus végétaux, mais sous forme de composés chimiques qui peuvent être des glycosides cyanogénétiques ou des cyanolipides.

Les glycosides cyanogénétiques sont des â- glycosides constitués d'un sucre non hydrolysable et d'un aglycone : linamarine et lotaustraline ( ou méthyllinamarine).(Monique L, et. Al ; 1992)

Le principe toxique essentiel qui existe en quantités variables dans toutes les parties de la plante de manioc est un composé chimique appelé linamarine. Il coexiste souvent avec son homologue méthylique appelé méthyllinamarine ou lotaustraline.

Figure 1: Structure des glucosides cyanogénétiques de manioc (15)

LINAMARINE LOTAUSTRALINE

Identiques sur le plan de la qualité, ces glucosides sont présents dans le manioc dans le rapport 93% à 97% pour la linamaroside contre 7 à 3% de la lotaustraloside (6)

Leur biosynthèse semble impliquer l'acide aminé L-valine pour la linamaroside et l'acide aminé L-isoleucine pour la lotaustraloside comme précurseurs, selon le schéma proposé par Conn et Butler, mentionnés par Rukiya (1988).

Figure 2: Etapes de la biosynthèse d'un glucoside cyanogénétique (11)

Amino acide N-Hydroxylaminoacide Aldoxime

Nitrile á - Hydroxynitrile glucoside cyanogénétique

La linamarine est un glucoside cyanogénétique qui est transformé en acide cyanhydrique toxique ou acide prussique lorsqu'il entre en contact avec la linamarase, une enzyme qui est libérée quand les cellules des racines de manioc se rompent a linamarase est une enzyme endogène qui a son optimum d'activité à pH 5,5 - 6. Elle est détruite à72°C. c'est une ß- glucosidase (Bourdoux et al ; 1980)

Figure 3: Dégradation enzymatique de la linamarine (4)

+

Linamarase

+ H2O

Linamarine Glucose Cyanohydrine

Oxynitrilase

+ HCN

Acetone acide cyanhydrique

La linamarine est par ailleurs un composé assez stable qui n'est pas modifié durant la cuisson du manioc. Si elle passe de l'intestin dans le sang comme glucoside intact, elle est probablement excrétée inchangée dans l'urine sans dommage pour l'organisme (Philbrick, et al. 1977).

Cependant la linamarine ingérée peut libérer du cyanure dans l'intestin durant la digestion.

L'acide cyanhydrique (HCN) est un composé volatil. Il s'évapore rapidement dans l'air à des températures supérieures à 28°C et se dissout facilement dans l'eau. Il peut aisément être perdu durant le transport, l'entreposage et l'analyse des échantillons. La teneur normale en cyanogène des tubercules de manioc se situe normalement entre 15 et 400 mg de HCN/kg de poids frais (7).

La concentration varie largement entre les variétés de même qu'avec les conditions écologiques et culturelles. La concentration des glucosides cyanogénétiques augmente du centre vers la périphérie du tubercule (Bruijn, 1973). Généralement, la teneur en cyanure est beaucoup plus élevée dans la peau (écorce) du manioc.

Les méthodes traditionnelles de transformation et de cuisson du manioc. Si elles sont appliquées avec soin, peuvent réduire la teneur en cyanure jusqu'à des niveaux non toxiques.

Une méthode de transformation efficace libérera la linamarase en désintégrant la microstructure de la racine de manioc. En amenant cette enzyme en contact avec la linamarine, le glucoside est transformé en acide hydrocyanique. Le cyanure libéré se dissout dans l'eau quand la fermentation est provoquée par un trempage prolongé et s'évapore quand le manioc fermenté est séché.

Le séchage au soleil de petits morceaux de manioc frais pendant une courte durée n'est pas un bon procédé de détoxication. Le cyanure ne sera pas complètement libéré et l'enzyme sera détruite pendant le séchage.

Les techniques de transformation par séchage au soleil ne réduisent que de 60% à 70% la teneur totale en cyanure durant les deux premiers mois de conservation. Les résidus de cyanure peuvent être très importants dans les tubercules secs, de 30 à 100 mg/kg (Casadei, 1988). La simple cuisson à l'eau de morceaux de racine fraîche n'est pas toujours une garantie de non-toxicité car le cyanure ne pourrait être que partiellement libéré, et une fraction seulement de la linamarine passerait dans l'eau de cuisson.

La réduction des cyanures varie si le produit est mis dans l'eau froide (27°C) ou directement dans l'eau bouillante (100°C).

Après 30 minutes de cuisson, les cyanures ne sont plus, dans le premier cas, que 8% de leur valeur initiale, et dans le seconde cas environ 30% (Essers, 1986).

Plusieurs auteurs ont suggéré différents niveaux minimaux pour la toxicité. Rosling (1987) a exprimé l'opinion qu'une dose de plus de 20 mg pour 100 g de manioc est toxique, tandis que Bolhis (1954) a établi la dose toxique de 50 à 60 mg par jour pour un adulte Européen.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci