CONCLUSION DE LA PARTIE EMPIRIQUE
A travers la partie empirique, nous avons cherché
à répondre à notre problématique de travail
qui est la suivante :
La gouvernance améliore t-elle la performance dans
les établissements de soins ?
En effet, dans le cadre de la partie théorique,
nous avons trouvé que la gouvernance est constituée de trois
composantes à savoir le pouvoir (Pv), le revenu (Rev) et
l'éthique ou le management du binôme équité /
intérêt (Etq). Concernant l'évaluation de la
performance, cette dernière est tributaire des
résultats obtenus (Rt), de l'effort fourni (Eff) et du
comportement adopté (Cpt).
En ce sens, l'objectif de la proposition de recherche
est de déterminer la nature de la relation entre la gouvernance et
la performance à travers les composantes de ces deux axes. L'analyse
empirique de la proposition de recherche a permis de dégager
les conclusions suivantes, suite aux tests des axes de la proposition
et la validation de la proposition elle même :
1- Evaluation de la performance
Notre ambition était de déterminer la part relative
de chaque composante dans l'évaluation
de la performance. En effet, la performance a été
formulée de la manière suivante: Performance = 40,14% Rt + 29,21%
Eff + 30,64% Cpt
Cependant, les résultats relatifs à chaque secteur
(public et privé) ont donné :
§ Pour le secteur public :
Performance = 35,11% Rt + 30,66% Eff + 34,22% Cpt
138
§ Pour le secteur privé :
Performance = 45,91% Rt + 27,55% Eff + 26,53% Cpt
Le résultat global et par secteur, nous a permis de
conclure que :
- Les résultats contribuent à l'évaluation
de la performance avec la part la plus importante
au niveau de l'analyse globale et sectorielle, cette
importance s'explique par l'état de l'environnement actuel et par la
rareté des ressources, contraignant les établissements de soins
publics à se prendre en charge et à assurer leurs
autofinancement, notamment avec la suppression des subventions accordées
par l'Etat ; en ce qui concerne les cliniques privées
ils ont une obligation de résultats qui correspondent sur
le plan médical à une amélioration
de l'état de santé des patients et sur le plan
financier à une marge bénéficiaire.
- Le comportement contribue à l'évaluation
de la performance avec la part la plus importante dans le secteur
public. La part de cette composante est relativement moins importante
pour le secteur privé. Cela peut être expliqué par la
nature du secteur public qui exige le respect des normes et des
procédures et l'adoption d'un comportement
conformiste.
- L'effort contribue à l'évaluation de la
performance à parts relativement égales de façon
globale et pour tous les secteurs.
Par ailleurs, l'analyse globale et par secteur confirme que
l'évaluation de la performance passe par l'appréciation des
trois composantes (résultats, effort et comportement) à
parts différentielles.
2- La Gouvernance
Notre ambition était de déterminer la
part relative de chaque composante dans la gouvernance. En effet,
la gouvernance a été formulée de la manière
suivante :
Gouvernance = 37,11% Pv + 33,33% Etq + 29,55% Rev
Cependant, les résultats relatifs à chaque secteur
(public et privé) ont donné :
139
§ Pour le secteur public :
Gouvernance = 42,22% Pv + 33,33% Etq + 24,44% Rev
§ Pour le secteur privé :
Gouvernance = 31,13% Pv + 33,33% Etq + 35,35% Rev
Le résultat global et par secteur, nous a permis de
conclure que :
- Le pouvoir contribue à la gouvernance avec la part la
plus importante au niveau du secteur public. La part de cette composante
est relativement moins importante pour le secteur privé. Ceci
peut être expliqué par la lutte pour le pouvoir existante
entre les différents centres de décisions
(compétition inter - services et inter-médecins) et entre
la sphère médicale et managériale pour le partage des
ressources.
- Le revenu contribue à la gouvernance avec la part la
plus importante dans le secteur privé.
La part de cette composante est relativement moins importante
pour le secteur public. ce niveau d'importance accordé au revenu
s'explique par l'indépendance de la rémunération
monétaire des acteurs de leurs performances, par la suite c'est le
pouvoir qui domine pour satisfaire la partie non monétaire des fonctions
d'utilités du corps médical et du dirigeant
- L'éthique contribue à la gouvernance avec la
même pondération de façon globale et pour
tous les secteurs.
Par ailleurs, l'analyse globale et par secteur confirme que la
gouvernance est tributaire de
trois composantes (Pouvoir, Ethique et Revenu) à parts
différentielles.
3- Relation entre la gouvernance et la
performance
L'objet de notre proposition de recherche est de
déterminer la nature de la relation existante entre la gouvernance et
la performance. Dans cette perspective, les résultats obtenus dans le
cadre de l'enquête empirique pour l'échantillon global sont les
suivants :
§ Relation entre la gouvernance constatée et
la performance
- La gouvernance constatée favorise la performance
(Facteur) pour 38,3% des enquêtés. En effet la gouvernance
améliore la performance en favorisant le dialogue, la recherche
de
140
consensus et à défaut le compromis et en
fournissant un espace d'échange d'idées et
d'avis ainsi que de résolution des problèmes que
rencontre l'établissement de soins et ses
stakeholders.
· Le pouvoir a un effet positif sur les
résultats pour 50% des enquêtés. En effet, la
responsabilisation des acteurs et la répartition du pouvoir de
décision et de contrôle sur les stakeholders engendre la
mobilisation générale pour l'atteinte de l'objectif global et
par conséquent l'obtention de bons résultats.
· Le revenu a un effet positif sur les
résultats pour 50% des enquêtés. En effet,
l'intéressement des parties prenantes, motive tout un
chacun à adhérer à l'objectif global
et à contribuer à l'atteinte des résultats
escomptés.
· L'éthique a un effet positif sur les
résultats pour 44,44% des enquêtés. En effet, la prise en
compte des intérêts en présence grâce à la
répartition du pouvoir et des fruits de l'activité ainsi que
l'organisation de la participation des stakeholders selon leurs
intérêts propres permettent d'obtenir des résultats
compatibles avec l'engagement de chaque partie prenante dans
l'entreprise.
- La gouvernance constatée bloque, voire
réduit la performance (Frein) pour 25,5% des
enquêtés. En effet la gouvernance peut se transformer en
une plate forme de conflits d'intérêts et fait perdre par la
suite du temps dans la prise de décisions et dans la recherche
de compromis difficiles.
· Le pouvoir a un effet négatif sur l'effort pour 50%
des enquêtés.
· Le revenu a un effet négatif sur l'effort pour 50%
des enquêtés.
· L'éthique a un effet négatif sur le
comportement pour 58,3% des enquêtés.
- La relation entre la gouvernance et la performance est
ambiguë ou il existe une relation très variée pour 36,2% des
enquêtés.
· Le pouvoir fourni une certaine orientation des
résultats pour 52,9% des enquêtés en fixant les grandes
lignes des résultats escomptés (éléments tangibles
et intangibles).
· Le pouvoir laisse une grande marge de manoeuvre à
l'effort pour 47,1% des enquêtés.
141
· Le pouvoir conditionne partiellement le comportement pour
70,6% des enquêtés à travers
la mise en place de normes.
Le revenu est sans relation avec les résultats pour 47,1%
des enquêtés.
Le revenu justifie l'effort dans tous les cas pour
41,2% des enquêtés. En effet, les individus ont tendance
à aligner leurs effort sur la rémunération perçue
en contre partie.
Le revenu institutionnalise le comportement pour 70,6% des
enquêtés. La satisfaction liée
à la perception de la rémunération
établit la ligne de conduite et par conséquent le
comportement à adopter en, perspective.
§ L'éthique oriente le cadre de réalisation
des résultats pour 64,7% des enquêtés.
§ L'éthique légitime partiellement l'effort
pour 41,2% des enquêtés.
§ L'éthique influence le comportement pour 58,8% des
enquêtés.
§ Relation entre la gouvernance normative et la
performance
- La gouvernance normative favorise la performance pour
85,1% des répondants. Celle ci permet de rallier les
intérêts divergents des stakeholders à travers la
responsabilisation, l'intéressement et l'intégration de tout les
ayants droits, ce qui améliore la performance de l'établissement
de soins;
- La gouvernance normative défavorise la performance
pour 2,1% des répondants, une
représentation de tous les stakeholders peut faire
perdre au conseil d'administration son
leadership et gaspiller le temps dans la recherche de compromis
difficiles;
- La gouvernance normative a un impact neutre sur la
performance pour 12,8% des répondants.
Les résultats pour le secteur public
sont les suivants :
§ Relation entre la gouvernance constatée et
la performance
La gouvernance constatée favorise la performance (Facteur)
pour 28% des enquêtés.
· Le pouvoir a un effet positif sur les résultats
pour 57,14% des enquêtés.
· Le revenu a un effet positif sur le comportement pour
42,86% des enquêtés.
· L'éthique a un effet positif sur les
résultats pour 57,14% des enquêtés.
142
- La gouvernance constatée bloque, voire
réduit la performance (Frein) pour 32% des
enquêtés.
· Le pouvoir a un effet négatif sur l'effort pour
62,5% des enquêtés.
· Le revenu a un effet négatif sur l'effort pour
62,5% des enquêtés.
· L'éthique a un effet négatif sur le
comportement pour 50% des enquêtés.
- La relation entre la gouvernance et la performance est
ambiguë ou il existe une relation très variée pour 40% des
enquêtés. Ces résultats pour le secteur public confirment
la 3ème hypothèse à savoir : la relation
entre la gouvernance et la performance est aléatoire et varie
selon le contexte.
· Le pouvoir fourni une certaine orientation des
résultats pour 50% des enquêtés.
· Le pouvoir fourni une certaine orientation de l'effort
pour 50% des enquêtés.
· Le pouvoir conditionne partiellement le comportement pour
57,14% des enquêtés.
Le revenu est sans relation avec les résultats
pour 70% des enquêtés, ceci peut être
expliqué par l'absence de système de
récompense et d'incitation.
Le revenu est sans relation avec l'effort pour 40% des
enquêtés, ceci peut être expliqué par l'absence de
système de récompense et d'incitation.
Le revenu institutionnalise le comportement en laissant une
marge de liberté pour 80% des
enquêtés.
§ L'éthique oriente le cadre de réalisation
des résultats pour 80% des enquêtés.
§ L'éthique légitime partiellement l'effort
pour 60% des enquêtés.
§ L'éthique influence le comportement pour 80% des
enquêtés.
§ Relation entre la gouvernance normative et la
performance
- La gouvernance normative favorise la performance (Facteur)
pour 88% des répondants, ce qui confirme notre première
hypothèse à savoir : la gouvernance favorise la performance ou
facteur de performance.
143
- La gouvernance normative a un impact neutre sur la
performance pour 12% des
répondants.
Les résultats pour le secteur privé
sont les suivants :
? Relation entre la gouvernance constatée et la
performance
- La gouvernance constatée favorise la performance
(Facteur) pour 50% des enquêtés, ce qui confirme notre
première hypothèse à savoir : la gouvernance favorise la
performance ou facteur de performance.
· Le pouvoir a un effet positif sur les
résultats et le comportement pour 45,45% des
enquêtés.
· Le revenu a un effet positif sur les résultats pour
63,64% des enquêtés.
· L'éthique a un effet positif sur le comportement
pour 45,45% des enquêtés.
- La gouvernance constatée bloque, voire
réduit la performance (Frein) pour 18,2% des
enquêtés.
· Le pouvoir a un effet négatif sur les
résultats pour 50% des enquêtés.
· Le revenu a un effet négatif sur les
résultats pour 75% des enquêtés.
· L'éthique a un effet négatif sur le
comportement pour 50% des enquêtés.
- La relation entre la gouvernance et la performance est
ambiguë ou il existe une relation très variée pour 31,8% des
enquêtés.
· Le pouvoir fourni une certaine orientation des
résultats pour 57,14% des enquêtés.
· Le pouvoir laisse une grande marge de manoeuvre à
l'effort pour 57,14% des enquêtés.
· Le pouvoir conditionne partiellement le comportement pour
57,14% des enquêtés.
Le revenu est lié totalement aux les résultats
pour 71,43% des enquêtés.
Le revenu justifie l'effort dans tous les cas pour 57,14% des
enquêtés.
Le revenu institutionnalise le comportement par rapport à
un référentiel pour 57,14% des enquêtés.
144
§ L'éthique précise et oriente le cadre de
réalisation des résultats pour 42,86% des
enquêtés.
§ L'éthique légitime totalement l'effort pour
42,86% des enquêtés.
§ L'éthique consacre le comportement pour 42,86% des
enquêtés.
|