II.3 LA GOUVERNANCE NORMATIVE
II.3.1 Appréciation de la représentation
normative des stakeholders
II.3.1.1 Analyse globale
Stakeholders
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Patients
|
91,5%
|
8,5%
|
Personnel para et juxta- médical
|
63,8%
|
36,2%
|
Corps médical
|
83%
|
17%
|
Collectivité et commune
|
48,9%
|
51,1%
|
Organismes d'assurance maladie
|
55,3%
|
44,7%
|
Direction et management
|
83%
|
17%
|
Personnes indépendantes compétentes
|
51,1%
|
48,9%
|
D'une manière générale, les
répondants acceptent la représentation de tous les
stakeholders
à l'exception de la collectivité et la commune.
Nous remarquons aussi que les avis sont assez partagés quant
à l'adhésion des organismes d'assurance maladie et
des personnes indépendantes et compétentes au conseil
d'administration.
II.3.1.2 Analyse sectorielle
a. Le secteur public
Stakeholders
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Patients
|
100%
|
0%
|
Personnel para et juxta- médical
|
76%
|
24%
|
Corps médical
|
72%
|
28%
|
Collectivité et commune
|
80%
|
20%
|
Organismes d'assurance maladie
|
56%
|
44%
|
Direction et management
|
72%
|
28%
|
Personnes indépendantes compétentes
|
52%
|
48%
|
La représentation des patients par les ligues et
associations compétentes a été unanimement
acceptée par les répondants représentant
le secteur public (100%). Selon ces derniers, la représentation
des patients, souvent des indigents et en position de faiblesse, va leur
permettre
de revendiquer de meilleurs prestations et sensibiliser
les professionnels aux problèmes
rencontrés et à l'amélioration de la
qualité des soins.
Par ailleurs, la majorité des sondés acceptent la
représentation du personnel para et juxta - médical et du
corps médical dans le conseil d'administration des hôpitaux
(76 et 72% respectivement) et affirment que le conseil
bénéficiera de leur connaissance du terrain. 80% des
enquêtés sont favorables à ce que des représentants
de la collectivité et de la commune
132
siègent dans le conseil d'administration, afin de
sensibiliser les acteurs aux attentes des
citoyens et de la société en
général.
Pour ce qui est du représentant du management, la
majorité des sondés sont favorables qu'il
siège au conseil d'administration (72%).
Concernant la représentation des organismes
d'assurance maladie et des personnes indépendantes et
compétentes au conseil d'administration et même si la
majorité des répondants l'approuvent (56% et 52%
respectivement), certains par contre insistent sur le risque
d'interventionnisme des organismes d'assurance maladie et de la
déconnexion des personnes indépendantes de la
réalité et du vécu de l'hôpital.
b. Le secteur privé
Stakeholders
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Patients
|
81,8%
|
18,2%
|
Personnel para et juxta- médical
|
50%
|
50%
|
Corps médical
|
95,5%
|
4,5%
|
Collectivité et commune
|
13,6%
|
86,4%
|
Organismes d'assurance maladie
|
54,5%
|
45,5%
|
Direction et management
|
95,5%
|
4,5%
|
Personnes indépendantes compétentes
|
50%
|
50%
|
Pour le secteur privé, 81,8% des enquêtés
approuvent le siège des représentants des patients
dans le conseil d'administration. Ceci va leur permettre
d'exprimer leurs attentes et désirs et contribuer par la suite à
l'amélioration des prestations. Cependant les répondants sont
partagés
sur la représentation éventuelle du personnel
para et juxta - médical, pour certains cette
adhésion bénéficiera à la clinique
par la mise en contribution du savoir faire opérationnel et de
la connaissance du terrain des paramédicaux, pour d'autres
ces derniers ne présentent pas un intérêt particulier.
Par ailleurs 95,5% des répondants acceptent la
représentation du corps médical, ceci a été
expliqué par le fait qu'ils sont aussi clients de la clinique et
apporteront une évaluation de la qualité des services. De
même pour le management (95,5%) qui, selon les répondants, a une
contribution complémentaire par la sensibilisation des autres acteurs
à la maîtrise des coûts.
Toutefois, la majorité des personnes
enquêtées, rejettent l'adhésion des représentants de
la collectivité et de la commune car ils les jugent
incompétents. En ce qui concerne les organismes d'assurance
maladie, 54,5% des sondés approuvent qu'ils siègent au
conseil
133
d'administration. Cette représentation aura pour
effet de suggérer des améliorations
engendrant une rentabilité meilleure de la clinique.
Par contre 45,5% des enquêtés rejettent
l'idée et trouvent que ces organismes joueront un
rôle de créancier et pourront intervenir dans
la conduite de la clinique.
Au sujet de l'adhésion de personnes
indépendantes et compétentes au conseil d'administration,
les opinions sont partagées. Certains y sont favorables et
pensent que la clinique bénéficiera de leurs expertises et
compétences. Pour d'autres ces personnes, sont
éloignées de la réalité de clinique et ne peuvent
être d'aucun apport.
II.3.2 Appréciation de l'effet de la gouvernance
normative sur la performance
II.3.2.1 Analyse globale
|
Impact favorable
|
Impact défavorable
|
Impact neutre
|
Gouvernance normative
|
85,1%
|
2,1%
|
12,8%
|
La majorité des répondants (85,1%) trouvent que la
gouvernance normative aura un impact
favorable sur la performance en fournissant un terrain propice au
dialogue et au consensus et
en prenant en compte les intérêts particuliers
des stakeholders, ce qui aura pour effet de définir, organiser
et récompenser la participation de chacun à un objectif
collectif.
Cependant 12,8% des enquêtés pensent qu'elle
aura un impact neutre et 2,1% impact défavorable sur la
performance. Selon ces personnes une gouvernance normative pourra voir pour
effet de :
§ Rendre les délibérations et la prise
de décisions du conseil d'administration moins
efficaces.
§ Gaspiller le temps dans la recherche de consensus
difficiles.
§ Empêcher le Conseil d'administration, de faire
preuve d'un leadership vigoureux et décisif au sein de
l'organisation.
II.3.2.2 Analyse sectorielle
a. Le secteur public
|
Impact favorable
|
Impact défavorable
|
Impact neutre
|
Gouvernance normative
|
88%
|
0%
|
12%
|
134
Selon la majorité des personnes enquêtées
représentants le secteur public, la gouvernance
normative aura un effet favorable sur la performance (88%). 12%
affirment qu'elle aura un
impact neutre.
b. Le secteur privé
|
Impact favorable
|
Impact défavorable
|
Impact neutre
|
Gouvernance normative
|
81,8%
|
4,5%
|
13,6%
|
Selon la majorité des personnes enquêtées
représentants le secteur privé, la gouvernance
normative aura un effet favorable sur la performance (81,8%).
13,6% affirment qu'elle aura
un impact neutre et 4,5% pensent qu'elle aura un impact
défavorable sur la performance.
II.3.3 Gouvernance normative versus Gouvernance
constatée
G Normative è
|
Favorise
|
Bloque
|
Neutre
|
Total
|
G Constatée ê
|
Favorise
|
72,22%
|
0%
|
27,78%
|
100%
|
Défavorise
|
100%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Relation ambiguë
|
88,24%
|
5,88%
|
5,8%
|
100%
|
Total
|
85 ,11%
|
2,13%
|
12,77%
|
100%
|
Cette analyse croisée montre que :
§ 72,22% des personnes affirmant que la gouvernance
constatée favorise la performance, continuent à le penser
pour la gouvernance normative. Contre 27,7% qui changent d'opinion et
trouvent que la gouvernance normative aura un effet neutre
sur la performance.
§ 100% des personnes affirmant que la gouvernance
constatée bloque la performance, trouvent que la gouvernance
normative aura un impact favorable sur la performance.
§ Pour 88,24% des enquêtés trouvant la
relation entre la gouvernance constatée et la performance
ambiguë, la gouvernance normative aura un impact favorable
sur la performance. Cependant 5,88% pensent qu'elle aura un impact
défavorable et neutre respectivement.
Nous avons cherché auprès des membres du
conseil d'administrations des cliniques privées,
généralement des médecins actionnaires, ayant
répondu que la gouvernance normative favoriserait la performance,
à savoir pourquoi cette dernière n'était pas en vigueur
dans leurs établissement puisqu'ils pensent qu'elle aura un effet
positif sur la performance.
135
Nous avons recueilli plusieurs types de réponses,
parmi les plus citées est « faute de
personnes compétentes ». Certains
répondants nous ont affirmé qu'ils ont essayé de mettre en
place des systèmes similaires mais les parties concernées
n'étaient pas intéressées et motivées pour
siéger au sein du conseil d'administration.
Par ailleurs plusieurs personnes enquêtées nous ont
répondu que « parce que ce n'était pas
nécessaire » ou « parce que les autres ne le
font pas ».
Ces réponses peuvent s'expliquer par l'état du
marché privé des soins qui n'est pas assez concurrentiel et
compétitif, où l'information concernant la qualité de la
gestion des cliniques n'est pas disponible aux patients. Ces derniers ne
revendiquent pas assez leurs attentes et leurs intérêts et
manquent de représentation par les organisations et ligues
compétentes pouvant exercer une pression sur les prestataires de
soins.
II.3.4 Quelle gouvernance pour atteindre la performance
?
Nous nous proposons dans ce qui suit de déterminer les
traits de la gouvernance permettant d'atteindre la performance escomptée
dans les établissements de soins en Tunisie, pour cela une analyse
croisée a été effectuée entre les personnes
trouvant que la gouvernance normative favoriserait la performance et leur
appréciation de la représentation des stakeholders :
Stakeholders
|
D'accord
|
Pas d'accord
|
Patients
|
97,5%
|
2,5%
|
Personnel para et juxta- médical
|
70%
|
30%
|
Corps médical
|
85%
|
15%
|
Collectivité et commune
|
52,5%
|
47,5%
|
Organismes d'assurance maladie
|
57,5%
|
42,5%
|
Direction et management
|
85%
|
15%
|
Personnes indépendantes compétentes
|
55%
|
45%
|
Par conséquent, la gouvernance permettant d'atteindre la
performance escomptée dans les
établissements de soins en Tunisie est celle qui permet
aux stakeholders suivants de siéger au
conseil d'administration :
§ Les représentants des patients (97,5%) ;
§ Les représentants du corps médical (85%)
;
§ Les représentants de la direction et du management
(85%) ;
§ Les représentants du personnel para et juxta-
médical (70%) ;
§ Les représentants des organismes d'assurance
maladie (57,5%) ;
136
§ Des personnes indépendantes compétentes
(55%) ;
§ Les représentants de la Collectivité et de
la commune (52%).
137
|