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Gouvernance et performance dans les établissements de soins en Tunisie


par Wadji Ben Rejeb
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis - DEA Management 2003
  

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III.2 PRATIQUE INTERNATIONALE DE LA GOUVERNANCE

DES ENTREPRISES

III.2.1 Analyse des principaux systèmes de gouvernance dans le monde

III.2.1.1 Les déterminants du système de gouvernance

La confrontation de la théorie avec la pratique internationale, révèle que les systèmes de gouvernance sont conditionnés par trois éléments :

Cadre légal : Pour Prowse71, les disparités de gouvernement d'entreprises « ne sont pas

de simples accidents, historiques ou culturels, mais résultent d'une dissemblance des environnements légaux et réglementaires des entreprises, lesquels affectent plus ou moins la forte concentration de la répartition des capitaux propres entre les mains des actionnaires ».

Le cadre légal dépend du schéma de pensée dominant à un instant et pour une zone géographique donnée ; il évolue dans le temps au gré des évolutions des comportements des acteurs et des innovations, des coûts économiques et politique engendrés par la législation en vigueur72.

Ethique : Chaque système de gouvernance correspond à un type d'équilibre spécifique et découle d'un système de valeurs possédé par les membres de la nation et puisant dans leur cultures et croyances. L'éthique est l'ensemble des normes, valeurs et croyances qui conditionnent le comportement et légitiment la gouvernance.

Contexte : Le constat a montré que le système de gouvernance d'un pays est lié aux

contextes de manière générale et notamment aux événements qui ont marqué son histoire.

III.2.1.2 Les principaux modèles théoriques

Pour la plupart des théoriciens, il existent deux principaux modèles de gouvernance : Les modèles de gouvernance axés sur le fonctionnement des marchés et les modèles basés sur une forte implication des banques et une limitation des mécanismes de marché. En outre, il existe des systèmes médians qui empruntent à chacun des deux courants .

71 S. PROWSE, « Corporate Governance : Comparaison Internationale », Revue d'Economie Financière, Hiver

1994, p.119-158.

72 Jérôme MAATI : Le gouvernement d'entreprise, De Boeck Université, Paris Bruxelles 1999, p.218-219.

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Tableau 7 : Modèles théoriques des systèmes de gouvernance

 

Apports

Limites

Modèle

De

Berglof73

Les systèmes de gouvernance d'entreprise se

décomposent en deux catégories :

Les systèmes orientés banques : Ratio d'ende tement élevé, concentration de l'actionnariat, forte présence des banques dans le capital des firmes, peu d'OPA, relations

de financement durables entre institutions financières et firmes.

Les systèmes orientés marchés : Dispersion de l'actionnariat, séparation entre la propriété et la gestion, Importance accordée aux marchés financiers.

Les systèmes orientés marchés sont plus efficaces

lorsqu'il s'agit de financer des activités nouvelles.

Les systèmes orientés banques sont plus appropriés aux

activités matures.

Ignorance de la relation Pouvoir - Revenu.

Absence de référence à la théorie du pouvoir et à la théorie de répartition de la valeur.

Aspect mécaniste.

Modèle

De Franks

& Mayer74

Deux grands systèmes de gouvernance d'entreprise

cohabitent :

Les systèmes de gouvernance ouverts : Grand nombre de sociétés cotées qui s'appuient sur un marché de capitaux liquide, droits de propriétés et de contrôle liquides, actionnariat dispersé, concentration sur le court terme.

Les systèmes de gouvernance fermés : nombre réduit de sociétés cotées, grande concentration de l'actionnariat, faible développement du marché des capitaux, nombre important de participations croisées.

Modèle descriptif .

Modèle

De

Moerland75

Les systèmes orientés marchés : les marchés financiers sont très développés, l'actionnariat est dispersé et les

prises de contrôle d'entreprises sont fréquentes.

Les systèmes orientés réseaux : les entreprises appartiennent à des groupes dans lesquels les institutions financières et les banques jouent un rôle crucial dans les mécanismes de contrôle

Existence de nombreux systèmes mixtes faisant une large place à la souveraineté de l'actionnaire. Les entreprises tissent aussi des participations croisées avec l'Etat, les banques et les familles.

Développement des modèles précédents.

Modèle descriptif sans apport.

Modèle

De

Yoshimori

76

Yoshimori présente une classification des systèmes de gouvernance en trois grande catégories :

Le modèle anglo-saxon : associé à une vision moniste de la firme, qui doit assurer la seule protection des actionnaires.

Le modèle allemand et français : il développe une vision dualiste : priorité donnée à la défense et à la protection des intérêts des propriétaires, mais les intérêts des salariés sont aussi pris en considération.

Le modèle japonais : il s'apparente à une vision pluraliste de la firme, dans la mesure ou elle appartient à l'ensemble des stakeholders, parmi lesquels les salariés sont les plus importants.

Confusion du modèle français avec l'allemand, l'Etat exerce une influence prépondérante dans le capitalisme français : il existe de nombreuses firmes publiques et des

participations importantes de l'Etat dans le capital des plus grandes firmes françaises.

73 E. BERGLOF, « Capital structure as a méchanism of control : a comparison of financial systems », in M. Aoki, B. Gustafsson et O.E. Williamson, The Firm as a Nexus of Treaties, Sage,1990, p.237-262.

74 J. FRANKS et C. MAYER, « A synthesis of international evidence », London Business School, Papier de

recherche,1992, p.165-192.

75 P.W. MOERLAND, « Alternative disciplinary mechanisms in different corporate systemes », Journal of

Economic Behavior and Organisation, Vol26,1995, p.17-34.

76 Masaru. YOSHIMORI, »Whose Company Is It ? The Concept of the Corporation in Japan and the West », Long Range Planning, Vol 28, N°4,1995.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984