CONCLUSION.
Au terme de cette étude, notre préoccupation
était de démontrer que le football prenait une autre dimension,
dans son internationalisation. Conduit naturellement par les clubs, il est
devenu une activité économique qui fait de ces derniers de
véritables entreprises. A ce titre, les clubs de football riches des
pays d'Europe ont développé ces dernières années
des stratégies les poussant à s'établir à
l'étranger. A la création des centres de formation, se
juxtaposent d'autres formes d'accords, à l'analyse desquels la
thèse d'un investissement direct ou de portefeuille n'est pas à
exclure. C'est à ce point que nous avons tenté une comparaison
entre les entreprises multinationales et les clubs de football que nous avons
qualifiés alors de clubs firmes.
En effet, hormis la divergence sur les définitions de
concepts de base, à savoir club et entreprise, la convergence dans la
réalisation d'une activité économique faisait rentrer dans
une certaine mesure, les équipes de football professionnel dans la
catégorie d'entreprises ; étant entendu que pour les clubs
de football, il s'agissait par-là d'une métamorphose
spectaculaire datant des années 80.
Cependant, il serait incomplet de ne pas préciser que
bien qu'effectuant des investissements à l'étranger, ceux-ci
doivent être assimilés aux investissements étrangers
directs- c'est-à-dire, des investissements qui impliquent une relation
à long terme, reflétant ainsi un intérêt durable
d'une entité résidente d'un pays d'origine(investisseur direct)
sur une entité résidente (l'entreprise investie) d'un autre pays-
et à ceux de portefeuille.
Dans GBA, le club batave d'Ajax non seulement a pris des
participations, mais en plus il dirige et contrôle la gestion du club
belge. Tandis que, en Afrique, plus précisément en Afrique du Sud
ou au Ghana, Ajax a commencé par placer de l'argent ; ce qui
n'exclut pas une éventuelle progression vers l'investissement direct
étranger.
Déjà, l'établissement des liens
fonctionnels en marche incite davantage à imager qu'il convertira
bientôt ses participations en véritables stratégies
d'investissements directs étrangers. Car, il est longtemps retenu que
« ce dernier type d'investissement représente non pas un
simple achat d'actions ou de titres, mais le financement fourni par des
intérêts étrangers qui, non seulement, détiennent
une partie du capital de l'entreprise mais participent directement à la
gestion de cette dernière ». (World Investment Report, 1996.)
La différence entre les deux notions réside,
selon MUCCHIELLI J. L (1998, p. 46) en ceci que «dans le premier cas, il
existe une logique de production, l'entreprise qui possède des
participations dans une filiale voudra influer sur la production de cette
dernière, sur sa gestion, sa stratégie, etc. Dans le cas d'un
investissement de portefeuille, les prises de participation, sous formes
d'achat d'actions ou autres modes, ne sont perçues que comme un
placement financier ; une simple stratégie de diversification des
risques dans les placements nationaux et internationaux motivera donc cette
forme d'investissement.».
Notre approche pour assimiler les formes
d'internationalisation économique du football à des
opérations d'investissement direct ou indirect part de cette
caractéristique spécifique d'un investissement direct
étranger et tient son fondement du rapprochement entre ce que les clubs
de football s'évertuent à réaliser à
l'étranger et la considération d'un IDE.
En effet, la Société Financière
Internationale, SFI, (1997, p. 11) rappelle que « pour des raisons
d'ordre statistique, le Fonds Monétaire International (FMI)
considère qu'un investissement étranger est direct lorsque
l'investisseur détient au moins 10 % des fonds propres de l'entreprise,
ce pourcentage étant généralement jugé suffisant
pour que l'investisseur ait voit au chapitre ». Or Ajax
contrôle GBA à concurrence de 51 % du capital de ce dernier.
Enfin, notons qu'une similarité des objectifs permet de
différencier néanmoins le contenu des avantages des entreprises
multinationales de celui des clubs de football.
Ø Similarité des objectifs.
Les raisons qui poussent un investisseur à
désirer s'implanter ont toujours préoccupé tous ceux qui
cherchent à percer l'univers des entreprises multinationales. Et le
premier à en trouver quelques-unes, Hymer pense que «assurer la
sécurité de son investissement et contrôler l'ensemble du
rendement des capitaux investis d'une part, et modifier les structures de
compétitions entre firmes » sont les deux principales raisons
qui conduisent un investisseur à désirer prendre le
contrôle d'une entreprise étrangère. (Mucchielli J. L.,
op. cit., p. 17).
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