Ø Avantages des entreprises multinationales.
Mais, il faut signaler aussi que la possession d'avantages
spécifiques et la possibilité de leur
transférabilité à l'étranger indiquent pourquoi une
entreprise peut-elle se multinationaliser. De même, la recherche de
meilleures conditions d'offre et de demande ainsi que celle d'une meilleure
position concurrentielle sont les déterminants de la
multinationalisation des entreprises ; celles-ci optent donc pour
l'implantation à l'étranger. (Mucchielli J.L., op. cit.,
pp. 120-155).
Ø Recherche du contenu desdits avantages pour les
clubs de football.
Certes, les clubs de football ne fabriquent pas de produits
matériellement commerciables. Les spectacles sportifs sont
évidemment à ranger dans la catégorie des produits
immatériels, commerciables aussi. Avant d'assister à
l'entraînement ou au match dans un stade de football, l'exigence du
ticket ou du billet d'entrée rappelle la nature commerciale du produit.
Puis, aux avantages spécifiques, souvent technologiques
des entreprises multinationales se substituent le label et la réputation
séculaire d'un club de football, véritable fondement du
merchandising ; toutes les deux espèces pouvant constituer des
atouts pour se multinationaliser.
La recherche de meilleures conditions d'offre et de demande
peuvent se traduire chez les clubs de football internationaux à la
recherche de meilleures conditions d'acquisition et de vente des jeunes joueurs
talentueux par le système des transferts. Qui pis est, la recherche des
droits de retransmission ajoutée à l'acquisition de bons joueurs
sont les grands enjeux du football business international.
Pour terminer, disons que malgré l'effort
d'internationalisation, le football reste une économie de faible
portée par rapport à celle mise en mouvement par les grandes
entreprises multinationales. Toutefois, nous rappelons que l'impact
véritable de cette conversion du football en business sur les pays en
développement peut se traduire positivement par la création
d'emplois.
L'investissement direct étranger, souligne la
Société financière internationale (op. cit., p. 7),
contribue dans la mesure importante à la croissance des économies
émergentes, bien que son rôle soit parfois controversé.
Le recrutement des joueurs est, en effet, une offre d'emplois
à de dizaines des jeunes à qui l'espoir d'une vie professionnelle
digne peut enfin s'ouvrir. En apportant des capitaux frais dans les clubs
locaux étrangers, le club firme peut toujours améliorer le niveau
des salaires du personnel et des joueurs en place.
De même, les stratégies de financement des
équipes, jusque-là gérées par des mains inexpertes,
sont diversifiées et se dirigent essentiellement vers la maximisation
des recettes et des victoires en comptant sur les jeunes talentueux.
Un nouveau management en vigueur relance les performances de
l'équipe au bord de la ruine. En cela, on n'est pas loin de rencontrer
ce que Torkildsen G. (1986, p. 327) pense du management : «Une
occupation active de l'humain et un processus par lequel le peuple et les
organisations atteignent les résultats.
Le management n'est pas une science, avec des lois
précises et un comportement prédictible ».
L'augmentation du niveau des salaires des joueurs des équipes des pays
en développement est un autre avantage qui mérite d'être
souligné. Certes, les dépenses pour le recrutement de nouveaux
peuvent s'avérer importantes.
Mais le choix des pays où la technicité
professionnelle et l'acquisition bon marché se côtoient
étroitement laisse entrevoir les perspectives de réalisation des
bénéfices. Il est prouvé que les coûts d'achat des
joueurs africains et latino-américains sont moindres dans leurs pays
d'origine par rapport à ce qu'ils valent lorsqu'ils sont
transférés d'une équipe européenne à une
autre.
Or, en restructurant le marché local des joueurs
africains et en encourageant leur entrée dans des championnats riches
d'Europe, par le mécanisme des transferts intra-groupe, c'est sûr
que les joueurs africains participeront aussi à la fête des
salaires de rêve. Elle contribue aussi à favoriser la
mobilité internationale des joueurs des pays du Tiers Monde.
A titre d'exemple, lors de la 22ème édition de
la CAN, 171 des 352 sélectionnés évoluent dans des clubs
européens, dont 42 en France. Le Cameroun compte le plus
d'expatriés (20 joueurs), suivi du Ghana et du Nigeria (18), la
Côte-d'Ivoire et le Maroc (15), l'Afrique du sud (12), le
Sénégal (11). Leur présence dans les équipes
nationales suscite beaucoup d'espoirs, même si elle ne garantit pas de
bons résultats. Pour preuve, le Maroc et la Côte-d'Ivoire n'ont
pas réussi à franchir le premier tour de cette année,
alors que la Tunisie, l'Algérie, qui ne comptent respectivement que
trois et huit professionnels, ont obtenu leur billet pour les quarts de finale.
La candidature à l'expatriation de nombreux joueurs du
continent ne repose pas sur des considérations uniquement sportives,
mais aussi et surtout financières. Et là, les
inégalités sont encore plus marquées, car jouer en
première ou en deuxième division en Europe, c'est être
assuré de gagner beaucoup d'argent.
Difficile de savoir, avec précision, le montant des
rémunérations, tant les sommes varient d'un pays à
l'autre, et en fonction du talent de chacun. Mais, en moyenne, un joueur
professionnel de première division française empoche 130.000 FF
par mois, et celui de deuxième division 30.000 FF. Pour les plus
talentueux, il faut multiplier ces chiffres par cinq. Attention de ne pas
confondre avec les montants faramineux payés pour le transfert d'un
joueur. Le RC Lens, champion de France 1998, a dû débourser
près de 25 millions de FF pour avoir dans son effectif le jeune
attaquant camerounais Joseph Désiré Job. Moussa Saïb,
capitaine de l'équipe d'Algérie, est arrivé au FC
Valence, en Espagne, pour 32 millions de FF; le camerounais Marc Vivien
Foé à West Ham, en Angleterre, pour 38 millions ;
l'Ivoirien Ibrahim Bakayoko à l'Olympique de Marseille pour 40 millions,
et le Nigérian Augustine Okocha a été acheté par le
Paris SG pour 100 millions. Sans doute le plus gros transfert parmi le
contingent africain en Europe avant celui du congolais Shabani Nonda de l'AS
Monaco, pour la bagatelle de 140 millions de FF. Ces sportifs, dont la
carrière est courte (dix ans en moyenne), sont incontestablement des
privilégiés, si l'on tient compte du revenu annuel par tête
dans leur pays d'origine (160 à 660 dollars selon les pays).
La participation aux compétitions internationales
entraîne des dépenses énormes. Car aux salaires des joueurs
s'ajoutent les moyens financiers importants que les Etats accordent aux
équipes nationales. En Egypte, le salaire d'entraîneur national,
qui est de 200.000 FF par mois, a suscité un débat à
l'Assemblée. Le gouvernement gabonais a mis à la disposition de
l'Azingo national" près de 1 milliard de F CFA, la Côte-d'Ivoire
environ 500 millions.
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