Il est vrai que la pauvreté du continent se
répercute fatalement sur toutes les organisations sociales y
établies. Les clubs de football, en Afrique, n'y échappent pas.
La plupart d'entre eux sont des associations sans but lucratif. Leurs revenus
principaux viennent des subventions de l'Etat ou de dons de certains
opérateurs économiques habiles. La vente des billets, le
placement ou le merchandising rapportent très peu à ces
équipes. Rarement, les transferts de meilleurs de leurs joueurs leur
profitent.
Les joueurs n'ont pas la même utilité marginale
que partout en Europe. Ils peuvent ne pas être payés, car, les
dirigeants pensent que le joueur d'une grande équipe cherche d'abord du
succès. Ils s'entraînent avec des vêtements de fortune qui
ne traduisent pas toujours l'état réel des finances de
l'équipe.
Il est fréquent que les équipes engagées
dans les compétitions nationales ou africaines ne se déplacent
pas, faute d'argent pour payer des tickets d'avion. Par moment, les dirigeants
en deviennent propriétaires dans la perspective d'en tirer seuls profit
en cas d'un transfert juteux. La description peut être encore plus
longue. Ce qui est vrai pour les clubs, l'est aussi pour les
fédérations nationales.
Gérées en majorité par des personnes aux
moeurs douteuses, les fédérations nationales de football africain
ont vite basculé en lieu d'influence pour le pouvoir en place. Il
suffit d'observer la lutte pour la succession à la tête d'une
fédération comme celle de football. Elle est non seulement
âpre, mais aussi déchirante et écoeurante à la fois.
A travers la lecture complète de cette étude, il est loisible
d'en connaître, en partie, les dessous des tables. Ceci nous pousse donc
à insuffler une nouvelle façon de diriger aussi bien les clubs
que les fédérations afin que l'internationalisation
économique du football ne se serve pas d'eux comme une source de fortune
pour les clubs firmes sans contrepartie équitable à ces clubs
partenaires ou filiales. Tout d'abord, il faut admettre qu'au niveau des clubs
entrés dans les alliances avec des partenaires étrangers, les
budgets ne sont plus déficitaires. Dans le cas de GBA, l'importance de
la prise de participation d'Ajax est comprise comme une bouffée
d'oxygène que recherchait tant GBA. « Le club de la
métropole anversoise connaissait de sérieux problèmes
financiers et pourra donc compter sur le soutien financier du grand public
hollandais. Les 120 millions de passif que connaissait le Germinal seront
compensés par les ventes de Snonck Moons et par l'apport de nouveaux
capitaux. » [www.sports24.be/foot/2000/germinal.html.)].
Il va sans dire que, comme dans le cas d'entreprises
multinationales, les nouveaux apports qu'elles amènent dans les
nouvelles unités de production y jouent un rôle souvent
positif.
Aussi, afin d'assurer un meilleur suivi de la gestion des
accords et de leurs retombées financières, les clubs devront-ils
être gérés comme des entreprises commerciales. De telle
sorte que du dirigeant au joueur, tout le monde se sente concerné par la
vie du club, c'est-à-dire, il est considéré
désormais comme une véritable entreprise obéissant aux
lois et principes économiques. Avec une telle évolution, les
modes de financement des clubs firmes pourront produire les mêmes effets
aux clubs locaux. Ceux-ci pourraient devenir des vrais lieux d'embauche pour
des dizaines, voire de centaines de chômeurs.