dans le football.
Entre la gratuité et le payement du droit de diffusion
et de retransmission audiovisuelle et radiophonique, plusieurs étapes
sont passées, rassure Nys (op. cit.). Mais celle qui fait date
dans le football commence avec la consécration du monopole de la FIFA et
de ses associations apparentées sur la production et la vente des
événements sportifs. En effet, les statuts de la FIFA stipulent
que les organisations du football sont propriétaires « des
droits exclusifs de diffusion et de retransmission par quelque moyen que ce
soit, en direct, en différé ou en résumé, relatifs
aux manifestations soumises à leur juridiction ». (Article 49
Statuts de la FIFA). Or, les opérateurs économiques nationaux et
internationaux savent que les événements sportifs sont capables
de mobiliser le plus de téléspectateurs, parmi lesquels de
potentiels clients de leurs marchandises. En fait, il y a superposition de
pression invisible : les entreprises voudraient acheter des espaces
publicitaires sur les chaînes de télévision le jour de
grands événements sports, et à leur tour, les
chaînes se bousculent sur un marché où seuls les
organisateurs desdits spectacles sont offreurs. Devant la concurrence, les
surenchères ne sont que de mise.
Par ailleurs, il a été constaté que la
certitude qu'ont les chaînes de télévision
acquéreuses des droits de retransmission de gagner en recettes
publicitaires ou en redevances pour usage et concession d'usage de ces
mêmes droits sur la juridiction bénéficiaire du spectacle
n'est pas une évidence.
C'est pourquoi, les chaînes, sachant que les grandes
rencontres de football qui se déroulent en direct et qui opposent les
clubs qui ont la réputation de produire du bon spectacle ou qui comptent
dans leurs effectifs des joueurs-stars, séduisent le public du monde
entier, n'hésitent pas de figurer parmi les plus offrants.
En Afrique, le même scénario se produit. Faute de
chaînes de télévision locales africaines très
spécialisées et donc performantes, on retrouve encore les
Européennes au portillon, pour acquérir les droits de
retransmission des événements sportifs organisés par la
Confédération africaine de football.
Donc, partant du monopole leur reconnu, sur les manifestations
sportives, les clubs, les fédérations nationales, continentales
et internationale de football cherchent toujours à vendre les droits de
retransmission à des télévisions, toujours nombreuses
à se présenter en acheteuses.
3.B. Evolution des droits de retransmission.
Le monopole des institutions sportives sur les manifestations
qu'elles organisent a aidé à planifier au niveau tant interne
qu'international l'expansion du marché des droits de retransmission. Il
a trouvé dans la concurrence et la libéralisation des
marchés cet enzyme qui fait catalyser et accélérer la
place qu'ils occupent actuellement dans le financement du football. En lisant
les journaux, les nouvelles à la radio ou à la
télévision, les montants de droits de retransmission ne cessent
de galoper. Prenant le seul exemple de la Coupe du Monde de football, les
chiffrent que reproduisent ici BOURG et GOUGUET (1999, p. 10) montrent que les
prix de cette marchandise, véritable manne pour le football, sont
spectaculairement énormes.
Tableau IX. Droits de retransmission de neuf
éditions de la Coupe du Monde en millions et en milliard (*) de dollars
américains.
Date
|
Pays d'accueil
|
Total des droits
|
1978
|
Argentine
|
34
|
1982
|
Espagne
|
55
|
1986
|
Mexique
|
70
|
1990
|
Italie
|
135
|
1994
|
Etats-Unis
|
150
|
1998
|
France
|
350
|
2002
|
Japon et Corée du Sud
|
890
|
2006
|
Allemagne
|
1030*
|
|
En conclusion, les droits de retransmission sont devenus
tellement incontournables au football qu'ils poussent de plus en plus les clubs
les plus riches à être présents sur tous les continents
afin de participer aux manifestations sportives, en tant qu'organisatrices et
ou co-organisatrices dans l'espoir d'en bénéficier aussi. Les
clubs, par les stratégies que nous avons parcourues savent que personne
n'est en mesure d'arrêter le football et la passion qu'il occasionne. La
lutte centrée actuellement sur le dopage et d'autres anti-valeurs
démontre à quel point, le rôle social de ce sport, s'il
n'est préservé, risque de nuire à son côté
marchand. Cet autre aspect reste cependant très tentaculaire dans le
merchandising.
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