1.2. Le Transfert des joueurs dans le football africain.
Le système de transfert est un marché bien
structuré par les organisations sportives. Il est donc régi par
la combinaison de la réglementation de la FIFA et celle de chacune des
confédérations continentales qui en sont membres.
Si, en Afrique, les règlements de la
Confédération africaine de football, CAF, et ceux de chacune des
fédérations nationales assurent la régulation de ce
système, il ne faut pas cependant oublier que le marché des
transferts est souvent extraverti et surtout réalisé par des
responsables des équipes et des fédérations de
manière frauduleuse, à telle enseigne que les indemnités
de transfert ne profitent pas vraiment aux équipes auxquelles avaient
appartenu les joueurs ainsi transférés.
En République Démocratique du Congo, les
transactions des transferts illicites, et à l'issue desquelles l'Etat
est gravement floué, sont fréquentes et, malheureusement
difficiles à arrêter. Nous en voulons pour preuve, cette
information rapportée par le journal L'Avenir, quotidien kinois,
relative aux joueurs congolais, autrefois transférés dans le club
belge de Lokeren. «De source bien informée, on apprend que trois
congolais, en l'occurrence MP, JL et PM se sont présentés au
siège du Football Club Lokeren, formation évoluant en
première division en Belgique, pour essayer de finaliser le transfert du
joueur Bwayi Kidoda, sociétaire du FC Union Bilombe de Kinshasa, dont
ils passent pour managers. Le président du club belge a naturellement
renvoyé les trois congolais régler leur contentieux ailleurs,
question qu'ils se mettent d'accord avant de revenir à lui. On ne sait
pas jusque-là le nom de celui qui a retiré l'argent de
Bwayi. » (L'Avenir du 09 décembre 1999).
Même si, sur le continent, le football de haut niveau
tend à s'aligner sur le modèle européen dominant, hyper
professionnel, c'est d'abord le sport le plus populaire et le plus
pratiqué dans toute l'Afrique.
Comme en Europe, le football y est d'abord une passion
d'enfants et d'adolescents pour le jeu sans contraintes, dans les rires et les
cris, une façon de vivre et de tuer le temps à la manière
du jeune sénégalais du film de Christine Eymerie (Le Voyage de
Baba). Changent les conditions d'exercice. D'un côté, stades
avenants, pelouses tracées et roulées, cages pourvues de filets,
tenues réglementaires et vestiaires propres ; de l'autre, terrains
vagues, caillouteux et poussiéreux, aux limites incertaines vite
débordées par le public, aux buts rafistolés, où
l'on jongle et dribble pieds nus ou avec une seule chaussure. Les fous de
ballon jouent des heures, jusqu'à épuisement, passant d'un match
à un autre. C'est là, dans le football des quartiers, que se
trouvent les pépinières de virtuoses africains. Le ghanéen
Anthony YEBOAH, l'une des stars du club anglais Leeds United, se souvient que,
lorsqu'il avait une dizaine d'années, il lui est arrivé de jouer
six matchs dans la même journée, jusqu'au soir, allant d'une
équipe et d'un quartier à l'autre (Afrique Football, 1995, p.
27).
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