2.1.2. L'échantillonnage
Jean CRETE, dans L'éthique en recherche sociale,
définit l'échantillonnage comme une procédure ou une
technique permettant d'utiliser une fraction de la population mère
(échantillon), de sorte que les observations que l'on fera sur elles
puissent être généralisées à l'ensemble de la
population mère 22. Dans le cadre de notre étude, nous
avons opté pour un échantillonnage théorique. Ce type
d'échantillonnage ne se base pas sur les statistiques, il cumule des cas
variés qui représentent les diverses caractéristiques
qu'une situation ou un phénomène peut prendre. Les sujets sont
sélectionnés, parce qu'ils disposent des savoirs et des
expériences leur permettant de fournir des données valides et
complètes. Ils sont capables de témoigner de leur
expérience et de décrire ce qui intéresse le chercheur.
Dans le cadre de notre étude, nous avons eu recours aux personnes
exerçant des fonctions dans le domaine de la coopération
policière. Les entretiens en profondeur avec les policiers du champ
d'enquête transnational servent à comprendre ce qu'ils vivent et
les obstacles qui se posent à eux dans leur travail quotidien. Les
entretiens ont concerné les policiers burkinabè évoluant
dans le domaine de la coopération policière ainsi que des
policiers des autres pays de l'UEMOA. En dehors des policiers, nous avons eu
recours aux attachés de sécurité des ambassades des pays
de l'UEMOA. Nous avons eu recours aussi aux personnels travaillant dans la
commission de l'UEMOA et à l'antenne régionale INTERPOL pour
l'Afrique de l'Ouest basée en Côte d'Ivoire.
L'échantillon était constitué
d'enquêtés assez divers en termes de métier, de rôle,
de fonction, de statut, de rang, de grade, de nationalité. Il
était constitué de seize (16) enquêtés.
Premièrement, nous avons mené des entretiens auprès de
quatre (04) hauts responsables des questions de sécurité à
savoir : le chef du Bureau Central National INTERPOL, le Commandant de la
Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité au Burkina Faso, le
chargé des
22 KONE (Bakassa
Koutiénin), 2020, islamisme et terrorisme au Burkina Faso :
lien inextricable mais liaison dangereuse, mémoire de master de
recherche en sociologie, Université Joseph Ki-Zerbo, page 53.
20
21
questions de sécurité de la Commission de
l'UEMOA et l'ex-point focal de la Police Nationale burkinabè
auprès de l'Antenne régionale de l'INTERPOL basée en
Côte d'Ivoire. Le choix de cet échantillon était dû
au fait qu'il s'agit des responsables de la politique de coopération
sécuritaire dans la zone UEMOA. Ces enquêtes permettaient de
saisir la mise en place de la politique de coopération policière
dans la zone UEMOA, l'état de cette coopération,
l'évolutions et les mutations de la politique de coopération
policière, en l'occurrence les concepts qui sous-tendent cette
coopération.
Deuxièmement, nous avons eu des entretiens avec quatre
(04) Officiers de police qui travaillent dans les services opérationnels
de lutte contre la cybercriminalité au Burkina Faso tels que, la
Division de la coopération policière de la BCLCC, le service de
lutte contre la cybercriminalité du BCN-INTERPOL et le service de la
Division des investigations criminelles (DIC) de la Police Nationale. Ces
entretiens ont permis de connaître les missions qui leur sont
assignées, les difficultés rencontrées dans le cadre des
investigations cybercriminelles, leur perception de la coopération
policière contre la cybercriminalité et les aspects de cette
coopération qui méritent d'être améliorés.
Troisièmement, nous avons mené des entretiens
auprès des chargés de sécurité des ambassades de la
Côte d'Ivoire, du Mali et du Sénégal. Ces entretiens sont
motivés par le fait qu'ils sont les intermédiaires entre les
forces de sécurité de leurs pays et celles du Burkina Faso. Ces
entretiens nous ont permis de recueillir leurs avis sur la coopération
policière entre leurs pays et le Burkina Faso.
Enfin, nous avons mené des entretiens avec les agents
de police travaillant dans les services de lutte contre la
cybercriminalité du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du
Niger et du Togo. Avec eux, les entretiens ont porté sur leur
appréciation de la coopération policière dans la zone
UEMOA, les entraves à cette coopération et les aspects à
améliorer.
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