2. Cadre de
référence théorique
2.1. Le fonctionnalisme
Le fonctionnalisme est « une démarche qui
consiste à saisir une réalité ou par rapport à son
utilité [...]. Il cherche à appliquer les
phénomènes sociaux par les fonctions que remplissent les
institutions sociales, les structures des organisations et les comportements
individuels et collectifs ». Paul N'DA(2015 :112).
Dans le champ de la communication, le fonctionnalisme
s'attache à montrer à quoi servent les médias, à
quelles besoins ils répondent et quelles sont leurs conséquences
sur l'équilibre.
Le théoricien de l'approche fonctionnaliste des
médias est Charles R. Wright. Selon lui, les médias étant
des institutions inhérentes à toutes les sociétés
modernes, il s'agit de cerner leurs fonctions, c'est-à-dire de voir
à quoi ils servent, à quels besoins ils répondent et
quelles sont leurs conséquences sur la société,
sous-entendu sur le maintien de son équilibre.Ainsi, il recense quatre
principales fonctions des médias: premièrement, une fonction de
surveillance de l'environnement qui a pour but de collecter, rassembler et
diffuser l'information tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur des sociétés ; deuxièmement, une
fonction de mise en relation des parties de la société dans leur
réponse qui visent à interpréter l'information et à
prescrire des conduites sociales ; troisièmement, une fonction de
transmission culturelle qui vise à diffuser des normes, des valeurs, des
connaissances et donc l'héritage social, c'est-à-dire à
éduquer, à socialiser les individus et à leur faire
intérioriser des rôles sociaux ; et, quatrièmement, une
fonction de distraction destinée à amuser ou s'évader.
Dans cette étude, nous nous demandons si les médias ont-ils des
effets puissants et dans quelle mesure influencent-ils l'opinion, notamment
dans le cadre de l'insertion socio-professionnelle des albinos. Á
rappeler que le premier spécialiste ayant étudié ces
fonctions est Jean STOETZEL(1994) qui a indiqué que la presse assume
plusieurs fonctions « à côté de l'information.»
(p.5).
En inscrivant cette étude dans la théorie
fonctionnaliste, il s'agit d'expliquer les fonctions que RTI1 exerce sur le
public ivoirien et de voir les effets qu'elle peut provoquer sur son
comportement.
2.2. La théorie des effets
C'est dans les années 1930 et 1940 que se
développe le courant des « media studies«. Ce courant de
recherche étudie l'impact et la signification des médias dans la
vie quotidienne, notamment sur la formation des opinions et la prise de
décision des individus. À l'époque, les nouveaux
médias (radio et cinéma) étaient perçus comme des
moyens très puissants d'influencer les gens et suscitaient des craintes
concernant l'aliénation politique ou l'homogénéisation de
la culture. Les premiers travaux défendent donc l'idée que les
médias ont un effet direct, massif et immédiat sur le public,
qu'ils peuvent avoir un rôle déterminant dans le processus de
décision du public (et notamment en période électorale).
C'est la théorie des effets directs, qui s'inscrit dans le courant
behavioriste. Le récepteur ne peut que prendre acte du message, et le
canal est neutre, c'est-à-dire qu'il ne transforme rien. La
métaphore de la seringue hypodermique illustre cette idée selon
laquelle les médias injectent dans le cerveau des gens un certain nombre
de croyances et d'idées qui influencent directement leurs comportements.
C'est ce qui est avancé dans l'ouvrage emblématique Le Viol
des foules par la propagande politique, publié par le philosophe
allemand Serge TCHAKHOTINE (1939)
La théoriedes effets stipule que les informations
diffusées par les médias ont plusieurs effets sur les publics.
Pour Grégory DERVILLE, (2013), « elles ont pour premier effet
d'accroître et/ou de modifier ce que savent les récepteurs.
Au-delà de cet aspect purement cognitif, elles peuvent amener les
récepteurs à envisager un sujet sous un angle nouveaux et exercer
sur eux un impact au niveau évaluatif et au niveau conatif. »
(p.45). Les médias, à travers les informations, sont ainsi
considérés comme étant capables d'exercer un impact fort
sur l'opinion publique en orientant son attention sur un nombre limité
d'enjeux. La hiérarchie des priorités qu'ils établissent
est censée devenir aussi celle du public ; les problèmes qu'ils
évoquent en priorité tendent à devenir aussi les
problèmes prioritaires dans l'esprit des citoyens.
De son côté, Marshall MCLUHAN, avec La
galaxie guttenberg (1962), et Pour comprendre les médias
(1964), s'intéresse à la question des effets des médias.
À travers l'aphorisme « Le message c'est le médium »,
il explique que le contenu d'un message n'avait pas d'importance : ce qui
importait, c'était la façon dont il était diffusé,
autrement dit, la technique médiatique par laquelle il était
transmis. Pour lui, les médias ne sont pas des supports passifs de
transmission, mais des processus actifs qui transforment le message transmis.
La théorie des effets, dans cette recherche, permet de
comprendre comment les médias, en l'occurrence RTI1 pour cette
étude peut influencer et orienter les idées, les opinions, voire
les actions, en imposant un agenda et/ou en influençant le cadre des
débats sociétaux.
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