CHAPITRE 5 : DISCUSSION DES
RÉSULTATS
Ce chapitre vise à interpréter les
résultats à travers la question de leur authenticité et de
leur généralisation. Il s'agit de procéder à
l'évaluation de tout le processus de recherche mis en oeuvre dans cette
étude.
1. La question de
l'authenticité et la généralisation des
résultats
1.1. Les résultats obtenus
à la lumière des hypothèses
Dans cette partie, il s'agit de vérifier si les
résultats obtenus confirment ou infirment les résultats attendus
dans les hypothèses. Cette vérification prend sa source dans
l'hypothèse générale pour s'achever dans les
hypothèses opérationnelles. Elle suit l'ordre dans lequel les
hypothèses ont été énoncées.
- L'hypothèse générale :
La rareté de la sensibilisation et de promotion sur
l'insertion socio-professionnelle des albinos dans les émissions de
RTI1 explique la marginalisation dont ils sont l'objet et leur
difficulté devant l'emploi.
Après analyse des contenus diffusés par RTI1 sur
les albinos, il ressort que la plupart des comptes rendus et reportages portent
sur des cérémonies organisées par les associations
d'albinos une fois dans l'année.
La question de l'insertion socio-professionnelle des albinos a
été traitée de façon restreinte concernant la
durée et les aspects abordés. Le temps consacré est de
l'ordre d'une minute trente secondes à trois minutes selon le genre
journalistique utilisé sauf pour la série
télévisée qui a traité tous les aspects. Nous
constatons également que chaque année, depuis 2012, ce sont les
mêmes angles de traitement de la question des albinos qui reviennent dans
les reportages : la couverture médiatique de la journée
internationale de sensibilisation ou conditions de vie des albinos. La
chaîne nationale qui est un média de service public devrait donc
varier le traitement de ce sujet en multipliant les émissions sur le
sujet (dossiers, magazine, documentaire, enquête) et surtout en mettant
l'accent sur le volet professionnel et la promotion des talents albinos.
L'hypothèse peut être considérée
comme vérifiéepuisque l'on remarque la rareté de
traitement de la question (1fois par an), même si un effort est fait
à travers la diffusion du film sur les albinos. Toutefois, les limites
se remarquent clairement au niveau de la durée de diffusion pour le film
et le contenu pour les autres genres.
- L'hypothèse opérationnelle 1 :
le programme de RTI1 informe relativement le public sur la
question de l'albinisme en raison de l'existence de quelques émissions
diffusées à cet effet.
De manière globale, la présente étude a
montré que la question de l'insertion socio-professionnelle des albinos
a été traitée par la RTI1 sous plusieurs genres.C'est le
cas de l'épisode DROIT DE VIVRE, la couverture
médiatique du compte rendu sur la campagne contre la marginalisation des
albinos, de la journée de sensibilisation à l'albinisme, le
reportage sur le séminaire de formation des droits des albinos, le
dossier sur la marginalisation des albinos.Cependant, au cours des recherches,
il a été constaté que les images de l'un des dossiers
proviennent des archives de l'Ong BEDACI qui s'était rendue dans
plusieurs localités du pays pour échanger avec les albinos sur
leurs conditions de vie, dans le cadre de ses activités. Cela montre que
les journalistes de RTI1 ne se rendent pas forcément sur le terrain
pour traiter la question de l'insertion socio-professionnelle des albinos.
D'où un désintérêt pour la question.
En effet, en Côte d'Ivoire, la vie politique et
économique occupent une place primordiale dans la hiérarchisation
des informations sur la chaîne nationale RTI1. Ainsi, même si la
question de l'insertion socioprofessionnelle a été abordée
dans les éditions du JT de RTI1, les albinos peinent encore à
trouver un emploi.
L'hypothèse peut être considérée
comme étant en partieconfirmée.
- L'hypothèse opérationnelle 2 :
Les émissions traitant la question des albinos, plus
orientées à informer sur le problème général
de la stigmatisation de ceux-ci, ne sont pas prioritairement centrées
sur les questions de l'emploi.
Cette hypothèse est justifiée. Au cours de
cette étude, les résultats ont révélé que
dans la plupart des cas, les journalistes ont couvert des
évènements organisés par les albinos. De plus, une
série télévisée de 10 épisodes a mis
l'accent sur la vie des albinos dans les sociétés
africaines.L'étude a montré également que les contenus
tournent seulement autour des aspects social et sanitaire des albinos. Les
journalistes ont, dans chaque contenu, évoqué les stigmatisations
dont les albinos font face au quotidien.
Cependant, l'on note une insuffisance dans le traitement de la
question de l'insertion socio-professionnelle : celle de
l'employabilité. Dans les émissions analysées, la
difficulté d'insertion professionnelle n'apparait pas
véritablement. Le contenu des productions ne fait pas
véritablement la promotion professionnelle des albinos. En effet, selon
le dictionnaire français Larousse, promouvoir, c'est « mettre
quelque chose en avant, préconiser quelque chose en essayant de le faire
adopter, d'en favoriser le développement ; Élever quelqu'un
à une dignité ». Or dans les comptes rendus, reportages
et dossiers, les journalistes n'ont fait que relater les faits ou les croyances
africaines portés à l'égard des albinos. Même avec
la diffusion du film DROIT DE VIVRE, les thèmes abordés
tournaient autour de la sensibilisation des populations à accepter les
albinos et c'était sur une courte période de diffusion. Dans la
présente étude, il a été constaté que la
question est juste évoquée au cours de certains journaux
télévisés, de façon sommaire.
Pourtant, la grille des programmes de la RTI1 enregistre des
émissions comme le magazine et le documentaire qui peuvent traiter cette
question profondément.
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