2. Suggestions aux Organes de Gestion des Observations
Electorales de la CEDEAO
Force est de constater que les institutions sous -
régionales à elles seules ne peuvent plus combler les attentes
des peuples de la CEDEAO en matière de la gouvernance électorale
et de l'amélioration des élections. Elles sont prises en otages
par les Chefs d'Etat. La pratique de
l'observation électorale s'est peu à peu
institutionnalisée grâce au travail d'une multitude d'acteurs
diversifiés. Ces organisations sous régionales et internationales
ont commencé à travailler ensemble afin d'agréger leurs
compétences, parler d'une seule et même voix et ne pas se
concurrencer.
Au fil des années, la pratique de l'observation
électorale a donc progressivement évolué vers des missions
conjointes, ou en tout cas une coopération accrue entre les
différents acteurs.
La Déclaration de principes pour l'observation des
élections établissant un code de conduite à l'usage des
observateurs électoraux est venue sanctifier la pratique. En effet,
toutes les organisations ayant adhéré à la
déclaration de principes s'engagent « à coopérer
» entre elles dans le cadre des missions d'observation électorale.
L'observation peut être effectuée, par exemple, par des missions
individuelles, par des missions d'observation conjointe ad hoc ou des missions
concertées.
Au regard de ce qui précède, il n'y aura point
d'avenir pour les observations électorales si l'élite de la
CEDEAO ne s'inscrit pas dans une rupture radicale face à l'incurie
actuelle. Il apparaît nécessaire pour les élites de la
CEDEAO d'analyser et d'accepter les nouvelles idées et de se doter
d'ambition claire pour relever les défis énormes en vue
d'atteindre l'efficacité souhaitée.
En effet, les fonctionnaires de la CEDEAO placés au
sommet des instances électorales pour améliorer l'organisation
des élections ne peuvent plus se contenter de déployer des MOE
dans les Etats lors des échéances électorales et produire
de simples rapports de plus en plus contestés malgré les efforts
d'amélioration.
L'observation électorale ne doit plus être
symbolique. Elle doit être présente à des étapes
fondamentales. La décision de déployer une MOE ne signifie plus
qu'un processus
37 La cacophonie juridique soulevée par l'observation
internationale des élections présidentielles zimbabwéennes
de 2002 par le Commonwealth constitue un témoignage vivant.
Présenté par PADONOU Sonagnon Edwige
Christiane Page 44
Présenté par PADONOU Sonagnon Edwige
Christiane Page 46
L'OBJECTIVITE DES MISSIONS D'OBSERVATION ELECTORALE EN AFRIQUE
: CAS DE LA CEDEAO FRANCOPHONE
problématique ou crédible. Il est
nécessaire pour les élites d'opérer une rupture. Des
préalables constituant des étapes fondamentales pour aboutir
à des élections consensuelles par l'entremise des observations
électorales doivent commencer pas être explorés.
Il s'agit ici pour la CEDEAO d'identifier et
d'intérioriser le concept la « Conscience Citoyenne
Régionale » puis de proposer les relations fonctionnelles
et fusionnelles qui permettent de maximiser l'efficacité des actions au
profit de l'Etat bénéficiaire, tout en sauvegardant une certaine
indépendance des missions d'observation. Il est entendu que, en raison
de l'espace géographique concerné (Afrique de l'Ouest), la CEDEAO
est pressentie pour jouer le rôle central dans le mécanisme.
L'implication du Concept « Nouvelle Conscience
Régionale » apparaît à deux niveaux. D'une
part, elle intervient en synergie avec l'élite de la CEDEAO dans les
actions d'information et de sensibilisation auprès des Chefs d'Etats
afin qu'ils n'opèrent plus de choix en fonction des
intérêts du pouvoir. D'autre part, elle sera très active
sur le terrain de l'observation électorale. Bien organisés,
encadrés et financés, les agents de la « Nouvelle
Conscience Régionale » et de la CEDEAO pourraient produire
des résultats plus probants que les observateurs internationaux moins
nombreux et présents sur une période plus courte.
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