3.2.2. Gestion du système touristique à
Grand-Popo
Comme précisé plus haut trois acteurs
interviennent directement dans la gestion du tourisme à Grand-Popo : la
Mairie, l'Office du Tourisme et les acteurs privés. En plus de ces
acteurs, il convient d'ajouter les populations. Chacun de ces acteurs
intervient dans le secteur touristique en y trouvant des handicaps.
Au niveau des structures publiques, les chefs de villages
s'offusquent de ne pas être impliqués dans la gestion du tourisme
quand bien-même les touristes viennent dans leurs villages. La
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Jeu et enjeux des acteurs autour du développement du
tourisme à Grand-Popo
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gestion reste limitée à leurs dires à la
mairie et à l'Office du Tourisme. De plus, plusieurs contraintes
limitent la gestion au niveau des autorités communales comme l'absence
de documents non moins importants comme le schéma directeur du tourisme
dans la commune.
Au niveau des acteurs privés, les structures
d'hébergements dénoncent l'absence de promotion de la ville et
l'inexistence de musée pour la ville. Un des acteurs privés
interrogés affirme à cet effet :
« Est-ce que vous êtes allez sur le web
chercher le site touristique de Grand-Popo ? C'est pitoyable et même au
niveau national, il y a des informations vieilles de 05 ans... Secondo, nous
avons une histoire, Grand-Popo a une histoire, une histoire que je veux tout
simplement coller à Nonvitcha. Mais, vous pouvez vous balader une
semaine, deux semaines à Grand-Popo et rien trouver sur l'historique de
Grand-Popo. Il n'y a aucun musée. Mais les blancs sont venus construire
un musée pour la finlande. (rire...). Il n'y a pas de musée, que
la place Nonvitcha qui est au bord du goudron et chaque année, elle
occasionne des morts... Les touristes qui viennent, les rares qui viennent dans
le village sont obligés d'utiliser la torche pour voir, pour s'orienter
la nuit. Il n'y a pas d'éclairages publics. Il y a pleins de
lumières là-bas au carrefour de la mairie mais il n'y a pas de
notre côté ici... »
Cette dénonciation n'est pas le seul reproche
émis par les acteurs privés. A cette dénonciation, ils
ajoutent la pléthore de guides touristiques qui est selon eux un vrai
handicap pour la bonne image de la commune :
« ... Par exemple ici, nous ne connaissons pas qui
est guide touristique... Chacun est un guide touristique... Tellement, ils sont
libres de faire comme ils veulent, moi je ne les compte pas et chacun avec sa
qualité et ses défauts... Il y a Goupil qui s'est bien
diversifié dans la sauvegarde des tortues marines et puis les autres qui
font la chasse aux blanches, ça fait deux groupes (rire)...
».
Ces guides travaillent pour la majorité dans l'informel
et ceci frustre encore plus ces promoteurs du fait du contrôle laxiste
selon leurs dires que mène la mairie. L'un d'eux dans ses
démonstrations affirme :
« ...celui qui est dans l'informel, il partage en
deux ce que le touriste apporte et celui qui est dans le formel, il paye des
taxes, il paye des impôts et l'autre l'habitant il invite le blanc chez
lui à la maison. Il prépare, il mange, il dort chez lui peinard
et ce blanc là n'aura rien apporté à la commune mais
à un seul individu. »
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A tous ces problèmes s'ajoutent ceux des structures de
tailles moyennes dénonçant « l'individualisme
très poussée » des autorités communales qui ne
veulent impliquer personne dans la gestion. Un des responsables de ces
structures donnent l'exemple des séminaires et ateliers organisés
dans la commune qui sont exclusivement réservés pour un seul
opérateur de même que le Rallye organisé par une
équipe de belge qui se termine à Grand-Popo mais les
arrivés sont réservés aussi au même
opérateur. De plus, ils dénoncent les taxes qui sont assez
lourdes alors qu'on les privent d'arrivées en concentrant tout dans les
mains d'une seule structure et en ne contrôlant pas l'arrivées de
touristes dans le secteur informel.
« Je réfléchis et je me dis mais quand
un papa à dix enfants ou cinq et aujourd'hui, il n'a trouvé que
deux miches de pain, il va donner seulement aux adultes et laisser les petits
mourir. Non et Non, il doit distribuer ça. Les gens comme vous viennent
demander des choses mais aucune autorité de Grand-Popo n'est venu
s'asseoir ici pour demander comment tu travailles, comment tu gères tes
clients. Aucune. ».
Au total, l'offre dérivée dans la commune de
Grand-Popo est dans son ensemble sujet à bon nombres de
dysfonctionnements. La superstructure est limitée dans ses actions par
l'absence de documents et des problèmes d'organisation et de gestion.
Quant à l'infrastructure touristique et d'épaulement, il existe
aux dires des structures intervenant dans ce secteur trop de structures
d'hébergements informels. Le réseau routier de la ville est
très dégradé (IMPACT Consultants, 2013). Les attentes
collectées auprès des touristes confirment cet état de
chose
100%
40%
20%
90%
70%
60%
30%
80%
50%
10%
0%
Etat des routes Liaisons
téléphoniques
95%
85%
Non réponse
55%
Figure 17 : Améliorations pour
tourisme répondant à vos attentes
Source : Données de terrain, 2015
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Comme l'illustre la figure 17, les touristes
questionnés n'ont pour la plupart pas répondu à cette
question. Parmi ceux qui y ont répondu presque la quasi-totalité
s'est plainte de l'état des routes (95%) et de la liaison
téléphonique (85%). Aucun d'entre eux n'a porté de
jugement sur l'offre touristique de Grand-Popo.
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