1.1.2. L'aléa moral entre institution bancaire
et les emprunteurs
Lorsque la signature du contrat intervient et après
cette dernière, l'asymétrie d'information ex post induit au
problème d'aléa moral. Ce dernier intervient et met le
préteur dans l'incapacité de faire
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l'observation des actions indésirables dans lesquelles
l'emprunteur s'engage qui sont à la base de diminution de la
probabilité de remboursement du prêt.
En effet, une fois que l'emprunteur a obtenu du prêt,
peut tenter d'exploiter l'avantage informationnel dont il a à sa
disposition de manière opportuniste en prenant des risques plus
importants qui peuvent dégager un rendement plus élevé
mais s'accompagnant aussi d'un risque de défaut grand. C'est ainsi,
l'aléa moral est le résultat du non-respect des termes du
contrat.
Toutes fois, les problèmes qui sont liés aux
risques de comportement opportuniste adopté par l'emprunteur intervenant
après la signature du contrat sont de deux sortes dont l'un ex ante et
l'autre est ex post. D'une part, l'aléa moral ex ante se manifeste avant
que le contrat touche à sa fin où l'emprunteur peut faire
l'allocation des fonds prêtés à des fins plus
risquées que prévu dans le contrat , soit pour l'usage personnel
soit pour l'investissement dans les projets non rentables qui sont susceptibles
de renforcer sa richesse personnelle disait Fréderic MISHKIN en 2013
dans son ouvrage intitulé Monnaie, banque et marchés financiers ,
p.249. Ainsi, l'emprunteur se trouve dans l'incapacité d'honorer ses
engagements envers la banque, ce qui augmente son exposition au risque de
crédit .Alors, on assiste à un désavantage informationnel
qui peut impliquer une mauvaise allocation de crédit et exposer la
banque à un risque de crédit important. D'autre part,
l'aléa moral ex post se produit à la fin du contrat où
honorer ses engagements envers la banque qui est son prêteur.
C'est ainsi, pour pallier au problème de l'aléa
moral ex ante ou ex post, la banque entant que contrôleur
délégué, contrôle et surveille les actions qui sont
menées par l'emprunteur. Elle doit inciter l'emprunteur au respect de
ses engagements. Ce contrôle est coûteux mais il permet à la
banque de réduire l'aléa moral. Elle doit inciter l'emprunteur
à une prise de décisions optimales qui assurent le remboursement
du crédit emprunté en faisant le choix du projet le plus
sûr et en fournissant un effort adéquat pour arriver à sa
réussite.
En ce qui concerne la sélection adverse, la banque
active est appelée à mettre en place la structure incitative pour
pallier le problème de l'aléa moral de l'emprunteur. Dans ce cas,
elle exige des garanties, contrôle les performances de projets et la
structure des contrats de crédits de manière à permettre
le remboursement des fonds qu'elle a accordé.
Eu égard à ce qui précède, nous
pouvons retenir que les banques étant parmi des créanciers
souffrent du déficit d'information par rapport aux emprunteurs. C'est
ainsi, tout ceci peut être synthétisé à travers le
schéma ci-dessous qui donne les risques inhérents à
l'asymétrie d'information.
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Figure n°2: Problèmes inhérents
à l'asymétrie d'information
Asymétrie d'information
Information cachée
Aléa moral ex ante
Aléa moral ex post
Comportement caché
Information cachée
Conséqu
Sélection adverse
ences
Temps
Ex post
Échéance du contrat
Causes
Ex ante
Nous constatons que, la réduction de l'asymétrie
d'information et des problèmes qui en résultent devient
essentielle. C'est pourquoi, dans ce point qui suit nous nous
intéressons aux différentes solutions prises par les emprunteurs
et les prêteurs pour diminuer l'asymétrie d'information suite aux
conséquences néfastes qu'elle engendre car selon Joseph STIGLITZ
et WEISS en 1981, les emprunteurs aussi bien que les prêteurs subissent
les conséquences négatives de l'asymétrie d'information.
En cas de sélection adverse, les emprunteurs de bonne qualité
voient leurs demandes de crédit refusées, tandis qu'à
cause du comportement d'aléa moral adopté par les solliciteurs de
crédit, les prêteurs voient leurs expositions au risque de
crédit augmentée.
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