Le terrorisme. Une grande menace à la paix, sécurité et stabilité internationales.par Insrad ZOUBERT Université panafricaine - Master 2 2015 |
SECTION II : UN MAL VOUE AUX GEMONIESEN CONSTANTE EVOLUTIONLa montée du terrorisme dans le monde nous étonne. Nous observons une véritable mondialisation du phénomène. Les terroristes sèment l'épouvante. C'est un « spectacle-terreur », de l'histoire moderne. Il est connu par ses « monstruosités », des attentats.Longtemps utilisée à différentes fins, le terrorisme permet de constater dans le cadre de son « catalogue » une puissance évolutive marquée par des dates. Contrairement au XXème siècle, celui du XXIème est significatif par le nombre d'attentats aux motifs « politiques172(*)». Avant le 11 septembre, les attentats terroristes revêtent des formes particulières. Les attentats du 11 septembre 2001 ont causé autant de victimes que l'ensemble des actes terroristes depuis les années 1970. « Stade ultime du terrorisme classique » selon Gérard Chaliand et ajoute « les attentats du 11 septembre marquent en tout cas un tournant dans les actes terroristes, dans la mesure où cet acte a eu un retentissement mondial gigantesque». Depuis cette date, plus des jeunes venant de quatre coins du monde affilient aux groupes terroristes à l'instar l'EI (Irak) comptait en 2004 de 12 000 combattants étrangers contre 16 000 aujourd'hui : quatre fois de plus173(*). Dès 2001, le monde est plus confus que jamais174(*) et on se demande où les violences vont éclater. Les apports (avions, outils technologies et de communications) modernes sont vulnérables, ainsi que tous les moyens de transport. Les populations deviennent la cible des terroristes et cette situation provoque un sentiment de crainte. La liste des attentats est sans fin, penser au drame de New York, de Bali, de Madrid, de Bagdad, de Beslan, de Nigeria...C'est la mondialisation du terrorisme et un état de guerre permanent. Les valeurs les plus chères sont l'objet de menaces. On évolue vers des actes terroristes plus fréquents, menaçants et plus souvent meurtriers. Le mode opératoire évolue, et on est arrivé dans ce que François Heisbourg considère comme de l'« hyper - terrorisme » avec des systèmes de plus en plus sophistiqués. L'émotion qui saisit le monde après le 11 septembre 2001 est plus qu'une réaction d'horreur : elle est un fait sociétal, non pas parce qu'il est l'attentat le plus meurtrier de l'histoire terroriste ou parce qu'il touche les valeurs de la démocratie mais parce qu'un groupe minoritaire renverse la donne en transformantdes actes radicaux en question quasi existentielle : s'interroger sur le lien entre l'Islam et l'Occidentou la violence, l'homme et ses valeurs, l'Occident et les radicaux... Elle est existentielle parce qu'elle porte sur la cohésion des sociétés au-delà d'un simple phénomène démographique. Outre, les multiples attentats perpétrés à Bagdad et à Madrid en 2004 ont mis en avant l'usage de nouvelles méthodes : engins explosifs activés à partir de téléphones portables. On voit apparaitre quelque chose de nouveau dans ces procédés, les kamikazes. Plus qu'instrument en terme tactique, cela revêt une nature psychologique. Des jeunes et adultes sont « utilisés » à cette fin. C'est peut - être plutôt le caractère spectaculaire qui est recherché, et non la simple réussite d'un attentat. Cela soulève la question de la rationalité de ces attaques. A` partir du 11 septembre 2001, on parle de terrorisme global qui représente la troisièmeétape dans l'histoire du terrorisme, les étapes précédentes étant le terrorisme national et le terrorisme international (affranchissant des Etats). Le terrorisme national avait pour but d'attirer l'attention sur les problèmes nationaux et d'imposer des changements concrets dans la politique intérieure des Etats175(*). Il est vrai que les attentats du 11 septembre 2001 ont tout changé, une continuité incontestable demeure et implique quatre acteurs principaux176(*). Le terrorisme en tant qu'instrument politique a décliné de manière progressive. Depuis 2001 à nos jours, le nombre des attentats et de victimes ne font que progresser (Voir ANNEXE 4). Par conséquent, nous avançons dans une menace démesurée qui affecte les pays limitrophes. Un enjeu, au-delà d'une dimensionsécuritaire, mais général (non, il ne s'agit pas du 11 - septembre américain, mais du 11 septembre mondial). * 172Il ressort probable que François Mitterrand en 1959, lorsqu'essayant de regagner les faveurs de l'opinion publique, il avait mandaté quelqu'un pour tirer sur sa voiture pour bénéficier un électorat. * 173 A lire l'article d'Ali Soufan, ancien agent du FBI (un des personnages clés de la traque des organisations des attentats 2001) in La revue.info « la fatalité des années 15 »n°48 Décembre 2014 - Janvier 2015. * 174 A lire Henry Kissinger « interview » Ibid., p. 38 * 175 Groupe séparatiste basque ETA en Espagne ou encore de l'Armée républicaine irlandaise, IRA. * 176 Le premier d'entre eux, Al-Qaïda, s'est emparé du rôle de l'expéditeur (transmitter), qui décide quand, à quel endroit, comment et contre qui on va frapper. Le rôle du second acteur, c'est-à-dire de la cible (target), fut imposé à la population de New York. L'administration de G. W. Bush, troisième acteur, a été mise devant la nécessité de réfléchir sur le contenu du message que représentaient les attentats. Les autorités américaines étaient obligées de préparer la réponse (feed-back), qui constitue le quatrième acteur. L'importance des dommages humains et matériels a influencé la réflexion et ainsi le caractère de la réponse. |
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