c. Au plan psychologique
S'il est hasardeux de quantifier la douleur, la peur et le
deuil, les attaques terroristes ont quand même pour effet de
réduire la qualité de vie. Ainsi Raymond
Aron écrivait en substance qu'un « acte terroriste
produise un impact psychologique infiniment plus important que ses effets
physiques. C'est en effet dans les esprits et (les volontés) que se joue
le phénomène terroriste ». A cet égard,
nous observons quedepuis le 11 septembre 2001, l'écho médiatique
du terrorisme surpasse, infiniment, ses attentes. Encore faut-il s'entendre sur
l'usage du terme « terroriste ? ».Plusieurs enquêtes
menées auprès de populations touchées directement par des
attaques terroristes (Europe, au Moyen - Orient et en
Amérique)démontrent une chute d'ambition dans la vie. Le
terrorisme ne modifie donc pas seulement la densité, mais aussi plus.Du
11 septembre àJanvier 2015 le climat social et politique favorisent
d'ailleurs la reconnaissance des «victimes psychologiques» du
terrorisme.
Par la suite, les effets psychologiques d'attentats commis aux
Etats - Unis, en Europe ou au Moyen - Orient et en Afriquemettent en
évidence un taux parfois élevé d'épisodes
dépressifs ou de syndromes de stress post-traumatique chez les
victimes.Le collectif étudié est souvent incomplet, s'appuyant
sur des registres d'hôpitaux, d'assurances ou même de police,
écartant régulièrement les touristes ou les patients de
langue étrangère.Il fautvoir finalement les attentats de New York
en 2001 et de Madrid en 2004 pour voir apparaître plusieurs études
illustrant les conséquences psychologiques majeures de ces
événements, tant parmi les victimes directes qu'au sein de la
population générale.
Les actes terroristes atteignent non seulement des individus,
mais également leurs familles, leurs collègues, leurs voisins et
finalement l'ensemble de la société. L'impact va donc bien
au-delà des victimes directes individuelles. A la suite d'un attentat,
on constate ainsi fréquemment dans la population générale
l'apparition de comportements à risque. A l'extrême, on observe
parfois au sein de la population l'apparition de symptômes diffus, non
explicables par l'attentat lui-même. Ces manifestations sont souvent
décrites lors de conflits militaires, de catastrophes industrielles.Ces
types de manifestations cliniques pourraient devenir prépondérant
en cas d'annonce d'attentat NRBC (nucléaire, radiologique,
bactérien, chimique), qu'il soit réel ou fictif, il traduit un
effet de panique.
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