Le terrorisme. Une grande menace à la paix, sécurité et stabilité internationales.par Insrad ZOUBERT Université panafricaine - Master 2 2015 |
3.3. Sources de financement légal et illégal des terroristes internationaux et moyens de manifestations.Le terrorisme est une activité clandestine qui nécessite des moyens logistiques et donc financiers très importants. Les organisations terroristes, comme les autres organisations, ont besoin d'une série de ressources pour être maintenues et développer leurs activités.132(*) Non seulement il s'agit déjà d'obtenir des personnes, armes ou technologies pour la cause mais il faut chercher des sources de financement qui leurs fournissent de l'argent; le terrorisme a toujours été une affaire coûteuse, même si certains refusent de l'admettre133(*), et il s'ensuit qu'une infrastructure financière effective est essentielle pour les opérations terroristes.Il doit être remarqué tout de même que pour les sources de financement sont à l'origine de l'économie des groupes terroristes, la Guerre Froide a supposé clairement un avant et un après. Avant 1945, leur financement provenait fondamentalement de sources publiques, spécialement de gouvernements qui apportaient un appui économique et logistique à ces groupes. Postérieurement, pendant la Guerre Froide, cet appui ou financement public a diminué, bien qu'il existe encore des groupes et des organisations qui profitent directement ou indirectement d'un appui économique de caractère public. Pour tout cela, les groupes terroristes actuels ont perçu la nécessité d'établir une ingénierie financière de dernière génération pour pouvoir maintenir et développer ses activités.Ainsi il s'agit d'en savoir plus sur le financement des groupes terroristes répartis en deux : financement légal et illégal des groupes terroristes. Puis, les modes de transfert de financement des groupes terroristes. Les groupes terroristes multinationaux ont généralement plusieurs sources de financement et de soutien logistique et s'autofinancent, souvent, par des activités criminelles. Il est devenu commun d'affirmer que l'on peut assimiler le blanchiment de l'argent du crime organisé au financement du terrorisme. Or en réalité, les deux activités sont totalement différentes : le blanchiment d'argent par les OCT revient à cacher de l'argent d'origine criminelle pour lui donner une apparence légale alors que dans le cas du terrorisme, il s'agit de « noircir » de l'argent propre pour financer des actions terroristes. C'est que l'on appelle le « noircissement » des profits que réalise les groupes terroristes en colorant des financements d'origine légale pour les utiliser à des fins terroristes : le blanchiment des profits de la criminalité organisée est donc le processus inverse du financement du terrorisme même si les deux acteurs ont des besoins de financement et s'adonnent à des activités illégales pour réaliser leurs buts respectifs. Un groupe terroriste ne cherche qu'à transférer des fonds vers les destinataires, pas les cacher. A partir de ce constat, de circuits de « noircissement » se mettent en place afin de financer les activités terroristes, que ce soit par le réinvestissement de l'argent ou par la collecte de fonds. L'existence récente du « narcoterrorisme » permet de faire la jonction entre le monde criminel des réseaux de trafics transnationaux et le terrorisme. Comme l'affirme le discours politique et médiatique en permanence, la cause que prétend défendre les terroristes (terrorisme) est proprement à la fois injustifiable incompréhensible (« pourquoi font-ils ça ? », « mais qu'est-ce qu'ils veulent ? »). a. Sources de financement légales des groupes terroristesLes ressources licites ont fourni une source primordiale de recettes pour ces organisations. L'une des plus importantes sont les associations de charité bien établies chez les communautés islamiques locales, tant dans ses pays comme à l'étranger. Ces associations, comme toute ayant un caractère pareil, ont des objectifs sociaux comme la construction d'écoles, de mosquées, de centres culturels, la traduction de textes, etc. De plus, sûrement plusieurs bénéficiaires ne savent même pas qu'ils subventionnent indirectement des activités terroristes parce que dans le monde arabe, par exemple, il n'existe pas de séparation entre des fins terroristes, bénéfiques et culturels; c'est pourquoi une bonne partie de l'argent est d'origine privé, et vient surtout de Communautés musulmanes en Europe, et d'États comme l'Iran, le Pakistan, le Soudan ou l'Arabie Saoudite134(*). Outre les institutions bénéfiques d'autres activités légitimes qui peuvent être utilisées pour ce type de financement135(*). Dans les activités patronales, les groupes terroristes se sont aussi servis d'agences de voyage pour se financier, vu sa facilité pour surfacturer les billets136(*). La cellule d'Al-Qaida est arrivée encore plus loin en employant des faux billets d'avion pour financer ses activités. Un autre des secteurs d'investissement plus utilisés
par ces réseaux est le secteur immobilier, bien que les affaires qu'ils
effectuent ne soient pas toujours trop prospères137(*). Donc, ces entreprises
couvercles sont chargées de masquer l'origine de l'argent qui vient,
soit directement des terroristes militants, soit de toute source
illégale. En définitive, des forts indices indiquaient que le
cadre financier d'Al-Qaida avait recouru á des dérivés
financiers (opérations hypothétiques de somme zéro qui se
font effectifs par la différence entre le prix de marché du
sous-jacent et le prix marqué) comme instrument pour obtenir
d'importants bénéfices de la réaction négative des
Bourses devant les attaques contre les Tours Jumelles et le
Pentagone. * 132 A lire De la Corte, 2006. * 133 Giménez-Salinas, 2007: 196 * 134La Dawa de Hamas est, en effet, une infrastructure du mouvement qui inclut une variété d'organisations qui fournissent plusieurs services (bien-être social, éducation, santé, etc.) à la population palestinienne, de façon gratuite ou en échange de paiements symboliques. Ces activités sont menées à bien par un réseau composé de dizaines d'institutions de charité et de comités, qui sont implantés tout au long de Judée, de Samarie et Gaza. Comme nous avons dit, ces organisations fournissent des services au public en général, mais accordent préférence aux plus proches au mouvement, qu'en échange de leurs faveurs reçoivent une plus grande assistance financière. Appart cela, ces institutions fournissent aussi des aliments et de l'assistance monétaire aux familles des décédés ou blessés en perpétrant des actes terroristes. Initialement ces familles reçoivent en général un apport unique parmi 500 à 5000 dollars, ainsi qu'une pension mensuelle d'à peu près 100 dollars, bien que normalement les parents des terroristes de Hamas reçoivent des quantités plus grandes. Mais il ne finit pas là l'aide qu'ils leur fournissent; la «Dawa» en outre accorde à ces familiers des bourses d'étude et des subventions éducatives; de l'assistance financière destinée à la reconstruction de maisons démolies, étant donné le lien de ses propriétaires avec le terrorisme; ils aident aux blessés palestiniens. * 135Le réseau Al-Qaida a créé des industries agricoles dont les profits ont été utilisés pour payer leurs activités terroristes, mais non seulement ils ont établi des affaires d'agriculture mais ils ont aussi investi dans beaucoup d'autres secteurs, comme des dépôts d'huîtres et de crevettes au Kenya; des extensions de bois en Turquie pour sa coupe et vente postérieure; des entreprises constructrices, (Shelly, 2005). En Espagne, la bande terroriste ETA a articulé tout un cadre marchand par le biais de diverses sociétés occupées dans des secteurs très divers, comme l'édition de publications périodiques et de livres -support à la fois pour des tâches de publicité-, la distribution en gros de produits de consommation, la consultation et la gestion, les assurances, l'enseignement ou les services touristiques (Buesa Blanco, 2007). * 136On peut offrir une remise pour l'achat d'un passage qui reflète un multiple de la quantité payée par le client, c'est-à-dire, un billet de centaines de dollars peut être offert à un coût de mil en justifiant ainsi le mouvement de milliers de dollars à travers l'affaire (Buesa Blanco, 2007: 4). * 137 A lire Naylor, 2005 * 138 Napoleoni, 2004 : p.279 * 139 A lire Cardero, 2005 * 140 A lire Reisman, 2001. |
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